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 Métissage

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Maitre Toki
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Maitre Toki


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MessageSujet: Métissage   Métissage EmptyJeu 6 Mar - 20:03

Citation :
Cher journal,

Pfffffffff !!!

Aujourd’hui, je suis très en colère ! Salie la vermine et ses copines ont encore frappées. Je sais que ce n’est pas bien de mentir. J’ai dit à mes parents que les cheveux qui débordaient de ma poche provenaient du maître alchimiste de l’école. Pour de vrai… ce sont les miens. D’un autre coté, si je ne les avais pas arraché, ce sont les yeux de Salie la truie et ses copines qui rouleraient dans ma poche en ce moment même !
Je déteste leur mentir à mes parents, surtout à ma mère. Elle sait quand je ne vais pas bien. Son regard apprivoise le mien, je ne sais pas comment elle fait, mais je fond en larmes à chaque fois. Au fond, je ne suis qu’une trouillarde je le sais bien. Je ne mérite pas la fierté qu’éprouve mon père quand il pose les yeux sur moi.
Parfois Je regrette qu’avant ma naissance, un animal n’ait pas dévoré cette chose inutile de mon père qui me fit venir au monde…

Jour X, Année X, humeur massacrante


Cela faisait deux petits mois qu’ils échangèrent leur première danse.
Ensemble, il leur était tout bonnement impossible de vivre une situation dite « normale ». Du réel handicap au plaisir intense, leur vie ne pouvait se résumer en quelques phrases. Alors en un seul mot… Non, il vous faudra prendre votre mal en patience et vous laissé plonger à cœur perdu dans leur univers.

C’est ainsi que tout commença, que tout bascula pour le restant de leurs jours. Il était une fois un homme, une Elfe ; mais aussi un hamac et des plumes : poésie charnelle oblige.




L’étroite rivière d’eau claire se frayait un passage entre la végétation fleurie d’un bois reculé. Bercé par la musique du clapotis de l’eau et le gazouillement des oiseaux, un couple, habillé du seul regard chaud d’un ciel ensoleillé, rêvait de s’installer dans l’étreinte confortable de sa moitié. De part et d’autre de cette frontière pétillant à la lumière du soleil, le couple se dévorait des yeux. Si loin, et si proche en même temps.
Comme des enfants, ils s’étaient donné rendez vous en ce petit coin de paradis ; tenue originelle obligatoire. Face à face, ils exposaient leur délicieuse vulnérabilité en apprivoisant celle de l’autre. L’ombre des feuillages glissait sur la peau lisse de leur corps saillants et impatients.
Du regard ils se savouraient, caressaient et goûtaient les moindres recoins de leur anatomie si cruellement hors de portée. Ses yeux brillant de chaleur humaine bravaient sans scrupule cette frontière liquide qui le séparait de cette femme, espionnant son rythme cardiaque envoûté de son ouïe Elfique. Plus ils jouissaient de la vue, et plus la frénésie de leur attraction grandissait au point d’en devenir douloureuse.
Alors que Maitre toki s’extrapolait quelques instants dans le futur au contact de ces courbes enlacées par une longue chevelure brune, une montée d’adrénaline lui déclencha un sourire coquin, avide et déterminé. Le supplice était trop fort. Ses mains l’en brûlaient.

Hâtivement l’homme jeta une corde par-dessus la rivière que la Haute-Elfe attrapa aussitôt. Elle se pencha, sans doute pour ne pas lâcher prise, ou peut être dérober quelque chose dont il n'avait que faire. La vue n’en était que meilleure. Chacun de leur coté, ils testaient la fermeté de l’autre et s’amusaient à qui tomberait à l’eau.
Ce n’était pas une bonne idée. Ce bout de cordage représentait le seul lien à travers le courant les séparant, rehaussant de ce fait leur désir à un niveau intolérable. Quelques rires intimes que l’on n’entend qu’à travers les murs d’une chambre ; ils se mirent à courir chacun vers un arbre pour y attacher cette chose couverte de plumes, à une branche qui en perdit quelques nouveaux fruits défendus. Avidement déployé et solidement attaché, ils venaient de construire un pont sur lequel ils pourraient enfin se rejoindre et apaiser leur frustration.

Le chant des oiseaux s’était tut. Peut-être se préparaient-ils, amuse-gueules divers au bec, au spectacle tant attendu que cet homme et cette Elfe leur délivrerait.
« Tombera, tombera pas ? », telle était la question à la mode. L’enjeu qu’ils s’étaient fixés ce jour-là était certes de rentrer trempés, mais uniquement de sueur. Grimper à l’arbre, se hisser à la corde tendue du hamac pour mieux se glisser entre les plumes cousues à ses filets, fut aussi laborieux que délivrant. Leur fougue les plongea dans leurs bras respectifs alors qu’ils s’entremêlèrent sous le dandinement inquiétant du hamac.
Leur lit de plumes blanches –ou roses, dépend des saisons- les cajolait de sa douceur unique. On ne leur avait pas menti : l’impression de voler était palpable ! Cependant gare au dérapage, car suspendu au dessus de l’eau, le hamac trouverait malin plaisir à les faire chavirer si les turbulences se voyaient trop importantes.

Seuls au monde, accompagnés de mille et une caresses soyeuses provoquées par le plumage, leurs lèvres échangèrent de langoureux et passionnés baisers. Difficile de dire à qui appartenait ces bras et ces jambes dans ce méli-mélo de chairs enlacées, si ce n’était que par la musculature prononcée de Maitre toki, ponctuée d’une pilosité « tout juste où il faut et comme il faut ».
Soudain une longue chevelure brune balaya la longueur du hamac. Gwaedia venait de piéger son homme entre ses cuisses en le retournant sur le ventre.
Irrésistiblement, le bout de ses doigts fins coula le long de cette ligne courbée qui s’offrait à elle. Plus la douceur de ses mains glissaient vers les reins de Maitre toki, plus elle se pencha sur son dos jusqu’à lui déposer des mots d’amour par milliers au creux de l’oreille.

Un instant ils demeurèrent immobile sous le ciel d’un bleu parfait, profitant de l’instant. Pourtant, la chaleur de leur cocon n’entravait pas complètement leur jugement, car ils ne restaient pas moins à découvert de n’importe quelle rencontre. Néanmoins, l’appréhension de se faire surprendre à tout moment apportait un poids d’excitation supplémentaire à l’adrénaline de leurs ébats.

_J’aime vivre dangereusement. Répondit Maitre toki lorsque Gwaedia le questionna sur leur lieu de rencontre.

Tic tac, tic tac, tic tac…

Maitre toki poussa un léger gémissement de protestation quand Gwaedia se dressa de surprise. On ne la faisait pas à ses oreilles d’Elfe. Sur le qui-vive, elle scruta l’horizon boiseux à la recherche d’un élément perturbateur.

Tic tac, tic tac, tic tac…

_Ce n’est qu’une pendule.
La rassura Maitre toki, le visage enfouit dans son coussin de plumes.

Une pendule ? En pleine nature ? Le jeune homme prit maladroitement appui sur ses coudes et défia à son tour la rivière du regard. Par les déesses et par Valar, quel inconscient osait-il diable s’aventurer en leur territoire !
Là, une masse lente créait un sillage sur la rivière en leur direction. Le cœur des jeunes amants tambourinait à tout rompre. Un mélange de surprise et d’appréhension figé sur leur visage, ils guettaient l’arrivée imminente de leur trouble fait, très conscients qu’il valait mieux déguerpir avant de subir une terrible humiliation.
Trop tard. Deux yeux jaunes et vicieux surgirent hors de l’eau comme le miroir de leur malaise.

Tic tac, tic tac, tic tac…

Maitre toki soupira de soulagement. Il se laissa tomber mollement contre le hamac qui tangua légèrement. Gwaedia elle, se crispa au filet. Elle appréhendait beaucoup plus les secousses à présent. Et pour cause, Maitre toki ne lui avait pas dit que des crocodiles rodaient dans les parages.

_Ce n’est que Dundee… Il fait tic tac car un jour il a dévoré un coucou.


Posté juste en dessous du hamac, l’animal ouvrit grand la gueule comme pour y croquer tout ce qui dépassait.

_Glups…


Terrifiante et agaçante, la bête guettait leur moindre faux pas. Mortellement patiente, elle semblait pouvoir méditer sous leur lit d’amour jusqu’à la fin des temps. Maitre toki avait bien pensé à lui uriner dessus pour le chasser, mais au lieu de ça, il décida d’arracher quelques plumes du hamac et de viser les ténèbres profondes de la gorge des dents de la rivière. Quand le crocodile sentit le parfum d’oiseau exotique effleurer ses naseaux, suivit de prêt par une pomme jetée par Gwaedia, il claqua furieusement sa mâchoire en un son sinistre qui brisait les tympans avant de replonger à toute vitesse dans les eaux calmes. Sa queue créa de nouvelles sinusoïdes discrètes alors que porté par le courant, il filait droit vers l’inconnu.

errifiante et agaçante, la bête guettait leur moindre faux pas. Mortellement patiente, elle semblait pouvoir méditer sous leur lit d’amour jusqu’à la fin des temps. Maitre toki avait bien pensé à lui uriner dessus pour le chasser, mais au lieu de ça, il décida d’arracher quelques plumes du hamac et de viser les ténèbres profondes de la gorge des dents de la rivière. Quand le crocodile sentit le parfum d’oiseau exotique effleurer ses naseaux, suivit de prêt par une pomme jetée par Gwaedia, il claqua furieusement sa mâchoire en un son sinistre qui brisait les tympans avant de replonger à toute vitesse dans les eaux calmes. Sa queue créa de nouvelles sinusoïdes discrètes alors que, porté par le courant, il filait droit vers l’inconnu.

La quiétude enfin reconquise, ce pic d’émotions fortes fit bien plus que de s’apaiser ; il se décupla, se métamorphosant en de toutes nouvelles forces et vigueur. Cette fois, Maitre toki était bel et bien décidé à retourner la situation avec la haute Elfe. Lui qui n’avait pas remarqué jusqu’alors la réserve de fruits à la peau rouge ramassés par Gwaedia pour leurs jeux intimes, il s’en délectait d’avance. Ensemble, ils ne feraient qu’un avec la nature.

Comme si ces derniers instants de frayeur n’eurent jamais existé, rien ne pouvait plus arrêter la machine gourmande de leur fusion, aux irrésistibles amants.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyDim 16 Mar - 20:52

Citation :
Cher journal,

Sais-tu comment on fait les bébés ? Bah moi malheureusement ont m’a expliqué et un jour j’ai même vu mes parents le faire dans leur chambre.
C’est déééé-goû-tant !
C’était la nuit dernière, il y avait de l’orage et j’avais peur. Je voulais voir mon papa pour qu’il me raconte l’histoire de Chico le chimpanzé qui apprivoisa un dragon (ma préférée). La porte était entrouverte et j’entendais ma maman faire du bruit alors j’ai regardé…
J’espère que je n’aurai plus d’autre sœur parce que je n’aime pas partager mes parent surtout ma maman ! Salie m’a dit que j’étais “ égoïste “ je ne sais pas ce que c’est mais je lui ai quand même mis son affreuse tête pas belle dans la cuvette des toilettes.

Jour X, Année X, me sens seule.



Une fois Dundee partit, Gwaedia se permit un long soupir de soulagement. Elle devait simplement avoir la poisse… Les animaux ne l’aimait pas c’était un fait indéniable alors un dangereux de surcroit, valait mieux mettre un maximum de distance !

Ses pensées s’évanouirent lorsque Toki la ramena doucement contre lui avec un sourire digne des plus charmants des princes charmants. Le hamac tanguait légèrement, et le soleil brillait.
Le temps de jouer était venu. Gwaedia attrapa une pomme bien rouge et la croqua avec appétit, cependant, au lieu de mâcher le morceau, elle le déposa dans le creux de son cou. Un œil taquin ajouté à un sourire suffit à faire passer le message à Toki qui cueillit délicatement de ses dents le morceau à l’abandon. Le sucre du fruit mêlé au goût subtil de la peau de la Reine mit l’Illusionniste en émoi.
Gwaedia s’amusa de l’effet qu’elle produisait sur lui et continua de plus belle son jeu érotique. Un nouveau morceau de fruit fut déposé entre ses deux “protubérances“ et un autre au creux de son nombril puis un autre, et encore un autre… Tout un chemin de délice s’offrait au Chef des Dragons Maudits qui faillit tomber dans l’eau froide en voyant où atterrit le dernier quartier du fruit réputé pour être défendu.

Le temps passait lentement mais surement et les deux amants rassasiés d’amour, de passion et de pommes, regardaient la petite cascade qui coulait à quelques mètres d’eux.

- Je ne me suis jamais sentie aussi bien Toki, dit Gwaedia, je veux que ces moments durent toujours !

Toujours. Un mot drôlement ambigu pour quelqu’un d’immortel comme elle. Espérant que son amant n’ai pas fait la même remarque dans sa tête, elle se releva et s’assit sur le hamac, (grognement de protestation de Toki) car le soleil commençait à se coucher.
Puis, une idée illumina l’esprit de Gwaedia. Une pensée folle due surement au trop plein d’émotion en si peu de temps.

« Pourquoi pas ? » se dit-elle.

Cela faisait trop longtemps qu’elle se posait des questions à tout bout de champs et elle en avait marre d’être toujours “ bien comme il se doit “. Cette époque était désormais révolue, elle s’était jurée de tourner la page et, après avoir inspiré fortement, elle se tourna vers Toki.

- M’aimes-tu Seigneur Toki de Kaminoi ?

Celui-ci avait l’air de se demander pourquoi cette question maintenant mais il acquiesça.

- Alors, épouses- moi ! Tout de suite…et à jamais ! Je veux être ta femme, formons une famille.

A la fin même de sa phrase, Gwaedia eu peur de la réaction de Toki. Il s’était évanoui en un rien de temps lorsqu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait. Alors là… ça sentait la crise cardiaque !
Sortant du hamac à la hâte, la jeune Reine sauta sur la berge et courra jusqu’à l’endroit où étaient posées ses affaires. Elle s’habilla et entendit Toki la rejoindre. Elle n’osa pas le regarder et attendit qu’il finisse de s’habiller. Ils rentrèrent en silence, admirant le décor luxuriant de la forêt et le magnifique coucher de soleil…mais toute cette beauté semblait insignifiante pour Gwaedia. Elle si sensible d’habitude à la nature, elle ne regardait que ses pieds nus dépassant de sa fine tunique bleue turquoise. Pourquoi avait-elle dit cela à voix haute ? Toki n’avait toujours rien dit…cela était-il de bonne augure ou non ?

Son visage impassible se transforma soudain en un masque de fureur.

- AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !!!

Voilà comment une Haute-Elfe se rend ridicule : Nageant dans ses pensées, elle ne faisait pas attention où elle mettait ses pieds…dommage pour elle. Son beau petit “peton“ se vit affublé d’une profonde entaille. Soulevant son pied, elle retira de sa blessure une lame probablement issue d’un quelconque poignard. Que faisait-il là, en pleine forêt ? Peu importe…elle y réfléchirait plus tard. En attendant, elle saignait énormément et sentait des frissons dans tout son corps.

- Je te ramène au château tout de suite.

« Enfin il m’a parlé…peut-être je me suis inquiétée pour rien… »

Puis…plus rien. Gwaedia se rappela juste s’être évanouie dans les bras du Seigneur de Kaminoi.
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Maitre Toki
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyLun 17 Mar - 12:56

Citation :
Cher journal,

J’ai fais une bêtise… En classe d’alchimie on devait préparer un sérum de paralysie mineur pour l’entraînement au terrain du groupe supérieur. J’ADORE, J’ADORE, J’ADOOORE !!

Et PSHHT ! GLOUGLOU… Et SHPROUF ! Et de la fumée ! Des bulles ! Et des couleurs ! Tout ça grâce aux ingrédients qu’on a cueilli ce matin !
PSHHT, GLOUGLOU : SHPROUF !

Oui mais voila… Dans les bois j’ai vu un garçon saccager un pauvre champignon sans défense à coups de pieds ! J’étais très en colère bien sûr mais j’ai préféré me taire. Quand il est parti, j’ai ramassé tous les morceaux pour les mélanger discrètement en classe dans mon mortier. Surtout ne rien gâcher !
Ma sœur et moi avons imbibé ses fléchettes de mon sérum comme on nous l’a demandé. Sauf que d’un coup : elles se sont enflammées et on brûlé un élève idiot qui pensait la surprendre par derrière ! Je ne voulais pas ! C’est promis ! La lame empoisonnée l’a paralysé et le feu c’est répandu sur tous ses vêtements sans qu’il ne puisse rien faire ! Je le jure que je ne savais pas pour les champignons rouges ! Heureusement ma sœur lui a sauvé la vie, mais il gardera toute sa vie les traces de brûlures …

Les maîtres enquêtent sur nous, mais ils ne savent pas que nous sommes plus malines qu’eux !

Jour X, Année X, Chut, je me cache !



Paniqué et une reine de la haute civilisation Elfique dans les bras, Maitre toki dut faire preuve de force mentale pour ne pas gifler la masse inerte de Gwaedia. C’était bien là un réflexe commun à tous les mortels que de vouloir résoudre un problème à coup de violence. Mais Maitre toki se souvint à temps que cette pratique risquait bien plus d’aggraver le cas de sa future épouse que de la faire se réveiller.
Future épouse ?

_Oui tiens pourquoi pas c’est l’occasion de se marrer ! Lui avait-il répondu un peu plus tôt, pensant à une plaisanterie. (En comprenant qu’elle était sérieuse, Maitre toki s’était réjouit que Gwaedia ne l’entende pas lorsqu’elle bondit hors du hamac.)

La nuit approchante adoucissait les ombres de la forêt alors que les ténèbres s’élevaient de par les entrailles de la terre. Le ciel se voulait encore gris pal mais sa lumière désertait l’embellissement sombre des arbres. Chaque recoin perdait de sa profondeur, de sa couleur, laissant aux créatures de la nuit un recoin supplémentaire pour se camoufler à mesure de la descente du soleil. L’heure de se coucher approchait peut être à grand pas, mais le sommeil de Gwaedia n’en demeurait pas moins inquiétant.
Comme il n’était pas question de se perdre dans les bois, Maitre toki abandonna l’idée de rentrer au château. Délicatement, il posa sa tendre sur le coté contre le sol mou de la terre. Très vite il l’examina, se demandant comment il se sortirait de cette situation. Mais plus il prenait le temps de réfléchir, plus les ombres emprisonnaient le couple de leurs mains glaciales telles des fantômes affectueux.

Si lui avait froid, qu’en était-il pour sa douce reine étendue à même le sol ? Il devait absolument trouver un moyen de la libérer de son sommeil. Et c’est ce qu’il fit ; d’un doux baiser volé sur les lèvres délicates de l’Elfe. En vain.
Qu’on se le dise, ce pauvre prince pas si charmant qu’on aimerait le penser ne la fit même pas frémir. Le bon à rien… cette méthode marchait pourtant si bien dans les contes de fée. Pas de doute elle simulait ! Comment en serait-il possible autrement ?

Lui si mortel, elle si éternelle. Comment lui dire oui, se demandait-il? Il n’était même pas fichu de trouver la moindre plaie, le moindre indice de ce coma soudain dans cette pénombre. Comment envisager l’avenir si le sien approchait à pas de géant, et celui de Gwaedia à pas de sauterelle ?
Aveugle, voila ce qu’il était depuis l’ordre d’épousailles ; aveugle, sourd et muet.

Dans le noir il recouvrit la haute-Elfe de son veston. Si blanc, si pale, l’éclat naturel de sa peau faiblissait. Là, un couteau se mit à luire dans ses yeux. Egaré, empoisonné...
Juste une égratignure. N’est-ce pas ?
Mais le doute, le doute n’attend pas et se répand. Comme le poison.
Un antidote. Il fallait un antidote ! Mais lequel ?
Trop sombre, trop noir. Trop floues les larmes du doute.
L’amour. Voila pourquoi il dirait oui.
Pour l’amour.

_A jamais Gwaedia. A jamais et pour toujours. C’est ainsi que je t’aime.

Il découvrit son bandeau d’illusionniste dépassant du veston réchauffant la Haute-Elfe et tout s’enchaîna. Comme si une voix complaisante lui murmurait les gestes à effectuer, Maitre toki entoura de son bandeau la jambe de Gwaedia et serra aussi fort qu’il le put. La circulation du sang ainsi compromise du genou jusqu’au pied, il créait un barrage contre la propagation du sérum maudit dans le corps de la reine. Une faible entaille sur le mollet, et bientôt le poison disparaîtrait de la jambe. Mais si Gwaedia s’était évanoui, c’est que le haut de son corps était déjà infecté. Pourtant, de l’eau glissait contre ses joues depuis le baisé du prince.

Paralysée ou endormie, Maitre toki ne savait plus. Tout ce que lui répétait son esprit, c’est que le cœur de Gwaedia devait s’occuper du reste et chasser toute trace du produit nocif. En cela il l’aiderait : avec le sien débordant de sentiments.

Pluie et vent sifflèrent à travers le feuillage. Un torrent s’abattit sur eux sans prévenir, ce qui fit hurler Maitre toki de frustration. Il ne manquait plus que ça...
Soudain La haute-Elfe toussa deux coups. Le poison ayant visiblement quitté le corps de Gwaedia, Maitre toki en profita pour lui retirer son garrot désormais inutile et dangereux pour le membre non fourni en hémoglobine.
Un jour, dans un passé à la fois proche et lointain, ce même bandeau d’illusionniste servit à colmater la plaie d’une autre personne. Sa défunte épouse qu’il avait aimé terriblement, lui donnant sa première fille, et qui aujourd’hui encore, laissait planer au niveau de ses narines un parfum de fleurs sauvages.
Intuitivement, il pensa les plaies de Gwaedia avec des feuilles qu'il savait médicinale.

_Merci, te revoilà enfin. Dit-il le regard attendrit devant le visage un brin ailleurs de l'Elfe.

Malgré la pluie, Maitre toki ne sentait plus le froid qui le caressait un instant plus tôt. Ses souvenirs olfactifs regagnèrent leur place dans un coin chaud de son esprit quand il noua le dernier nœud de son bandeau autour du front. Il restait encore à nettoyer les deux plaies de Gwaedia qui émergeait de son sommeil, mais la pluie s'était en partie occupée du travail. Au moins pourrait-elle s’en occuper elle-même au château.

Maitre toki secoua la tête et caressa un ruban tombant du tissu bleu cerclant son crâne. Inutile de traîner plus longtemps. Son pouvoir se mélangea aux pigments écailleux du bandeau, transportant ses pensées d’illusionniste au béhémoth le plus proche. Un dragon de nuit répondit à son appel et les cueillit d’une patte à travers les arbres comme de vulgaires insectes. Sa peau irradiait d’une lumière or telle une étoile traversant le ciel.
Cramponné au dos de l’animal, Gwaedia étendue dans l'étreinte chaude du veston et de son tendre, un dialogue mental s’engagea entre l’homme et la bête.

_Où Agnohatonyck peut-il vous conduire maître dragon ?
_ Agn…oha…ton…yck? C’est ton nom?
_C’est ainsi que l’on m’a nommé.
_Qui ça on ?
_Celui qui écrit tout.
_Je vois…Ce n’est pas important. Peut être que chez les dragons c’est un joli nom.
_Mon appellation honorifique naquit de l’union des quatre. Rien n’est plus glorieux que celle-ci.
_Mais, mais oui absolument ! Je ne dis pas le contraire ! Quelle idée... Si toute fois tu pouvais, illustre dragon nocturne, déplacer ton glorieux derrière à vitesse légendaire vers le château Kaminoi, je t’en serais bibliquement reconnaissant…
_Tout ce charabia d’insubordination pour qu’il s’éclate à faire une virée en taxi volant.
_Qu’est-ce un taxi ?
_Seul celui qui écrit tout le sait.
_Evidement...


Le dragon filait si vite à travers le ciel noir que la pluie refusait de l’atteindre, préférant le contourner telle une force invisible. L’eau reflétant la luminosité qu’il traçait dans le ciel, ce bouclier d’or n’avait d’égal que la splendeur des algues ondulantes de son pelage. Tout en longueur, les dragons de nuit étaient sans nul doute l’espèce la plus fascinante à contempler en plein vol. Une monture féerique et puissante, dont aucun de Gwaedia ou Maitre toki n’avaient jusqu’alors eu le privilège de monter.

Si haut dans le ciel de la nuit, le dragon perça les derniers nuages orageux jusqu’à y rencontrer la clarté d’une lune immensément grande leur faisant face. C’est en profitant de l’intimité poétique qu’on leur offrait que la haute Elfe et son amour d’humain échangèrent leurs premiers vœux.

_Je ne veux rien d’autre que passer ma vie dans tes bras. Gwaedia, pour toi je braverai l’étique. Je t’épouserai.


Leur monture perdit brutalement de l’altitude. Cramponnés l’un à l’autre, Maitre toki et Gwaedia maintenaient leur regard rivé sur le vide qui approchait à toute allure. Le jardin du château fendu d'une piste d’atterrissage en terre cuite était déjà visible.
Une équipe inséparable de quatre taches noires travaillait au bout de la piste. On les appelait les Pygmées : petites créatures pas plus haute que 70cm. Un petit corps, une tête démesurée façon création artistique d’un enfant, leurs compétences diverses et variées étaient simplement hallucinantes ! Pour l’heure, ils s’occupaient de l’atterrissage de celui qu'ils nommaient Agnohatonyck.

Dame Jo’ guidait le dragon en balançant ses bras en rythme dans tous les sens ; persuadée qu’avec ses mouvements fluides elle finirait par inventer une danse volcanick. Inépuisable, niark !
A ses cotés, Dame ‘Gnès applaudissait sa performance en se rêvant princesse des anges. Elle l’encourageait, sifflait, bondissait et surtout recoiffait ses longs cheveux (qu’elle avait tout de même fait coupés mais ils restaient longs hi hi !).
En retrait et mortellement concentré à s’en faire péter la rétine, Sir Anth’ pianotait sur une planche de bois et réglait les derniers détails de l’atterrissage. C’est dans ces moments là qu’il aimait se prendre pour Dieu. Oui, oui !
Quand à Sir ‘Nick lui, il semblait surtout avoir la tête dans la lune devant son comptoir des réclamations. Ah ?
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyJeu 27 Mar - 11:03

Citation :
Cher journal,

Maman m’a dis une fois que étant une Demi-Haute Elfe il pourrait m’arriver de faire de drôles de rêve.
J’ai eu peur mais j’ai pas voulue lui dire alors je suis allée voir papa. Il m’a dit que c’était des «presmonimitions» un truc comme ça…que je devais pas m’inquiéter. J’ai demandé pourquoi lui il en a pas mais il m’a expliqué que j’étais trop petite pour comprendre.

J’aime pas quand on me dit ça…

C’est pour ça qu’aujourd’hui journal, je te jure que je leur montrerai à mes parents et à tout les monde qui me moque de moi, que je suis plus forte qu’ils croient. Je vais beaucoup travailler même si je suis fatiguée…je travaillerai encore et encore.

Jour X, Année X, Déterminée.



Depuis un moment, Gwaedia était dans un état demi-conscient. Elle sentait la pluie sur son visage mais pas la douleur de sa jambe, le souffle du vent passait sur elle comme une caresse mais elle ne sentait pas la chaleur du corps de son aimé. Elle l’entendit parler mais sa voix était brouillée et elle n’en saisit pas le sens. Etais-ce important ? La Reine n’espérait pas.

Soudain, Gwaedia sentit son cœur quitter sa poitrine pour se loger dans sa gorge. Elle perdait de l’altitude. Ah bon ? Elle était en l’air ?

Puis de nouveau plus rien…

La Dame de Celarawen ouvrit les yeux. Combien de temps dormait-elle ? La jeune femme leva sa tête et s’aperçut qu’elle était dans un lit, mais pas le sien car il était beaucoup trop grand. Elle continua l’observation de son environnement. Sa tête tournait et lui faisait mal ainsi que sa jambe dont la douleur s’était réveillée. Un mouvement de trop l’obligea à se recoucher avant de vomir sur les beaux draps.
Elle était dans une chambre spacieuse et confortable et un bureau était à l’autre bout de la pièce.
Gwaedia était perdue…et avait peur. Soudain, elle paniqua et cria :

- TOKI !!!

Ses lèvres tremblaient et elle se mit à pleurer. Mais que lui arrivait-elle ? La jeune femme n’était pas du genre à pleurer pour n’importe quoi. Un nouveau cri de terreur et elle s’évanouie encore.

Elle fit alors un drôle de rêve. Tout lui semblait bleu : le ciel, l’eau mais aussi les plantes et le soleil…Gwaedia marchait dans cet univers extraordinaire mais elle se demandait ce qui se passait. Ce n’était ni une prémonition ni une vision du passé. Elle n’était jamais venue dans un tel endroit qui n’existait probablement pas d’ailleurs.
Puis elle aperçue une petite silhouette encapuchonnée qui riait. Un rire d’enfant semblait-il… Elle voulue s’en approcher mais cette étrange personne courrait dans la direction opposée et disparut dans l’ombre d’un Chêne.

- Cette fois ça y est…je débloque ! Serais-ce le poison qui était dans la lame ? Mais par Valar, ça suffit ! Alaena, si c’est toi qui a confondu ton verre plein d’hydromel avec le mien ça va BARDER !!!

Elle s’assit sur un rocher tout aussi bleu que le reste et réfléchit.

- Alors c’est pour cela que j’ai fait des choses que je n’avais jamais fait auparavant comme les pommes et tout se qui suivit. Et c’est aussi pour ça que j’ai demandé Toki en mariage…Mais…j’en ai vraiment envie ! Même si c’est un immense affront pour mon peuple. Oh et puis zut à la fin ! j’ai le droit de vivre moi aussi. De vivre et d’aimer...et...et..de manger des pommes autant que je veux !

Elle se releva d’un bond.

- Pour une fois je m’autorise à penser à moi avant les autres. Je suis une Reine mais aussi une femme ! Une femme qui a d’ailleurs 108 ans et toujours pas mariée !!! Elle laissa échapper un cri de surprise. Oh déjà ?

Des pas précipités suivi d’une porte qui s’ouvre avec fracas la réveilla d’un coup et la fit tomber par terre.
Se hissant avec difficulté sur le lit à l’aide de ses bras, les cheveux tout emmêlés et en bataille sur son visage, pleine de sueur, elle aperçut que Toki était essoufflé. Il a dût entendre ses cris puis s’est ensuite précipité dans la chambre…Sa chambre ?

Elle se remit à pleurer car elle était très désorientée.

- Oh Toki, mais où suis-je ? Que s’est-il passé ?
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyLun 31 Mar - 20:45

Citation :
Cher journal,

Je te fais confiance, il faut absolument que tu gardes ce secret intact !

(D’ailleurs je vais compliquer ton accès derrière l’armoire et piéger la serrure invisible avec un coq tel mole aux bottes la limace qui explose. -Mole aux bottes c’est le surnom que j’ai donné à ce mollusque solitaire gluant et sans patte qui glisse sur sa propre bave. C’est mou quand on marche dessus et ça colle aux doigts quand on appuis trop fort… beurk ! Le coq secret, lui au moins il cri très très fort avant de coller partout. Ça sera ma sonnette d’alarme !
Mais non c’est pas un vrai !!! C’est même pas beau un coq. Brrr ils me font peur. )

Je déteste mes parents. Tous les deux ! De toutes façon je sais pas pourquoi je m’énerve, ce sont même pas les miens ! Bien sur personne n’est au courant, ça ferait scandale. C’est pour ça que depuis que j’ai la preuve, elle est cachée dans une coquille d’œuf en plein milieu du champ des dragons apprivoisés….

Jour X, Année X, paranoïaque ?



Une voix grave et ancienne traversa l’épaisseur d’une double porte en bois maculée de décorations dorées. La prononciation de ses syllabes se voulait délicate, réfléchit, cinglante.

_Votre stupidité est aussi démesurée que vos yeux clairs, sombre idiot ! Mon pauvre, vous êtes absolument irrécupérable! Une saignée ? Avec une lame défensive non désinfectée ? Comme ça en pleine forêt ? (Soupir prolongé) Aveuglément, (Soupir résigné) dans la nuit noire… (Légère pause et claquement de langue désapprobateur) Je ne peux tout simplement pas croire la chance que vous avez eut. Vous aviez une possibilité sur un millier pour que cette pratique soit exactement le remède de ce poison ci !
_ Je vous l’ai dit. Répondit une autre voix plus jeune mais qui ne manquait pas de caractère. Je savais exactement ce que je faisais ! Quelque en chose en moi me disait qu’il fallait procéder ainsi. Remerciez moi plutôt que de m’insulter.
Votre reine est sauve !
Finit-il d’un ton sarcastique.

_Misérable. Si j’étais vous j’aurais bien du souci à me faire. Pas de doute vous êtes cocu !
_Je ne sais pas pourquoi, mais soudainement les pendaisons publiques me manquent. Pas vous ?

Les portes s’ouvrirent violement et manquèrent de renverser l’enfant alerté par tout ce chahut. Un homme fin et immense fila comme un courant d’air entre les battants en marmonnant son indignation.

_Une saignée… A notre époque…

Délibérément bruyants, ses pas affirmés -à en juger par les vagues tremblantes de sa longue chevelure blanche- ne trahissaient aucune maladresse dans sa démarche. Une prouesse résultante des centaines d’années de pratique à contourner l’obstacle de sa robe aussi sophistiquée que peu confortable dont il était vêtu.

_Barbare…

Il disparut, furieux, telle une ombre supplémentaire au bout du couloir.
Un deuxième homme apparut sur le seuil de la double porte. Sa vue réchauffa le cœur de l’enfant qui poussa un petit cri joueur. Surprit, Maitre toki posa le regard sur ce petit bout innocent qui l’interrogeait de ses yeux ronds. Bleus à la naissance comme tous les bébés, les siens sautèrent une génération pour s’assombrir de mois en mois et atteindre le noir profond de sa grand-mère Taki.

_Même pas un an et demi que ça s’échappe de son berceau… Moi ça me dépasse les bébés acrobatiques.
(Il s’agenouilla à hauteur de sa fille et pointa l’horizon sombre du couloir de son index) Tu voix Kyra, ça c’était un druide Elfique. Leçon numéro un : ils sont aussi intelligents qu’ils en ont l’air, mais n’oublies pas qu’ils sont aussi peureux qu’ils sont grands. Quand tu seras en age de t’inquiéter… Bon, et de comprendre ce que je dis, souviens toi que rien n’est plus dangereux qu’un être débordant de peur.


Un éclat de lumière filtra les ombres de sa main placée en visière quand il posa un pied dans la chambre de Kyra. Navi venait de tirer le rideau d’un vol énergique. Un instant plus tôt encore, une douce pénombre apaisée par le confort des lucioles bleues dominait la pièce.
Courbé au dessus de sa fille, Maitre toki l’aidait à tenir debout d’une main alors que de l’autre, il tentait comme Kyra de s’habituer à l’agressivité du soleil matinal.

_Ah, de la lumière ! S’exclama la petite fée. Enfin ! Je commençais à déprimer dans le noir moi, à conjurer mes lucioles.
_Il fait déjà jour ? Je n’avais pas réalisé ma nuit blanche…

Kyra s’échappa de la main de son père et trottina maladroitement vers Navi. Sa chambre n’était pas aussi spacieuse que celle de son père mais, pour un enfant de cet age, c’était un véritable petit marathon que de la traverser. A hauteur de la petite fée, elle fit mine -joyeuse- de l’attraper en jetant son bras comme un lancé de balle. Navi esquiva à temps et Kyra atterrit sur les fesses.

_Tu sais qu’un jour elle finira par t’avoir ! Se moqua Maitre toki d’un rire fier. On dirait que tu te ramolli.
_Qu’elle apprenne déjà à ne pas tomber la tête la première quand elle laisse le poids de son crâne l’entraîner hors du berceau. Répliqua Navi en battant des ailes, les poings vaniteusement posés sur ses hanches.

_Elle a recommencé à nouveau, je m’en doutais.

_Et oui ! Mais tata Navi et son sort de lévitation ne sont jamais bien loin !

Au même moment, à trois portes de là, une autre personne quittait si brutalement le monde bleu de ses rêves qu’elle s’en était aplatit contre le sol. Les voix en colères s’étaient tues, mais le passage électrique du druide à proximité de la chambre souffla un éveil sous le joug du danger.
Un passage encore suffocant qui s’engouffra dans la chambre lorsque les gonds de la porte glissèrent en un silence timide ; inquiétant.

« - Oh Toki, mais où suis-je ? Que s’est-il passé ?
- Ce n’est pas toki. Lui répondit-on. »

Une boule d’angoisse escalada les entrailles de Maitre toki avant de se loger dans sa gorge. Les voix faibles de Gwaedia et son interlocuteur raisonnaient à ses oreilles alertées d’une bien étrange manière. Laissant Kyra aux soins de la petite fée cornue, il se précipita dans le couloir.
Au fond, il apercevait un voile de lumière éclairer la pénombre. Exactement où ce trouvait Gwaedia, là où disparu le druide fou un peu plus tôt.

« Je vous pensais endormie. Cela vas me compliquer la tache… Mais qu’importe. »

Vaillant, une goutte de sueur perlant son front tiré, Maitre toki galopa dans la chambre et y bouscula quelqu’un dans son élan.

_Hé !
_Que se passe t-il ici ?
Gronda Maitre toki, le souffle court.
_Nerveux ? Répliqua Sensei.
_Oh c’est toi ? J’ai cru que… Mais toi aussi tu me semble… tout vas bien ? Tu trembles.
_Tu permets ? Tu me déconcentres là. J’aimerai lui dire deux mots.


Il devait être très intéressant pour la haute Elfe à peine levée d’assister à cette chamaillerie entre Maitre toki et son double venu du passé. Ce n’était pas la première fois qu’elle les voyait cote à cote. Pourtant, voir Maitre toki se flanquer dehors par lui-même restait déconcertant.

Sensei ferma la porte.
En omettant la différence de vêtements, on devinait qu’il s’agissait de lui grâce à son visage un chouilla plus innocent et sa musculature moins prononcée. Cela dit, Sensei voyait bien dans le regard pétillant de Gwaedia qu’il lui était plus difficile de les reconnaître que pour Sarie. Et pour cause, le double de Maitre toki apparut dans ce monde alors qu’il venait tout juste de perdre sa mère. Il avait quatorze ans, Maitre toki dix-neuf. Différencier le double adolescent en pleine croissance d’un jeune adulte était un exercice moins difficile que celui de deux jeunes adultes.
Dans un mois pour leur anniversaire, Seinsei aurait l’age de son double à cette époque. Ses goûts en matière de femme tendaient alors dangereusement vers ceux de Maitre toki.
En définitive, la haute Elfe ne paraissait pas beaucoup plus âgée que Sensei physiquement.

Le jeune homme fit quelques pas indécis. Visiblement mal à l’aise, il contourna néanmoins le voilage du lit à baldaquin sans jamais dévier son regard fixé sur celui de cette sublime femme. Par intermittence, le supplice de l’étoffe transparente ne divulguait qu’une silhouette courbée et imprécise avant d’offrir la vision pure de Gwaedia, qui à nouveau disparue derrière un nouveau tissu fin.

_Pardonnez moi Gwaedia, je sais que nos rencontres furent brèves et plutôt rares. Je ne pensais pas… Je voulais simplement vous voir une dernière fois.
Dire au revoir à votre souffle paisible pendant que vous dormiez.
Pensa t-il.

Enfin aussi proche que la morale le permet, aucun tissu n’entravait plus le plaisir de ses yeux frustrés. Une culpabilité qu’il ne connaissait que trop bien s’empara soudainement de ses tripes. Ses mains en tremblaient.

_Mais vous êtes là, face à moi. Si je ne peux avancer d’un pas, je ne peux encore moins reculer. Lui et moi ne sommes qu’un. Je vous laisse imaginer ma confusion quotidienne.

Il ne l’avait pas remarqué, mais Maitre toki n’attendait plus dans le couloir. A son tour il approcha -même regard envoûté par cette reine elfique- d’une démarche identique à celle de son double. Une touche d’assurance supplémentaire.
Leur cœur battait aussi fort que l’attraction animale se dégageant de la chevelure emmêlée de Gwaedia. L’irrésistible féline fit faillir leur pouvoir d’illusionniste et de nécromant, se nourrissant de leurs émotions incontrôlables en une force imperceptible. A l’exception peut être d’un druide Elfique trainant dans le château…

« Encore cette sensation ? Ils pervertissent notre reine. Celarawen doit savoir ! »

Sensei secoua la tête comme pour chasser toutes ces choses qui s’entrechoquaient à l’intérieur.

_Je ne suis que l’ombre de moi-même. J’ai besoin… j’ai besoin d’accomplir quelque chose qui ne vienne pas de mon double.

_Prends ton temps.
Conseilla Maitre toki une main affectueusement posée sur l’épaule de Sensei.
Même trouble imprimé sur leur visage jumeau ; mêmes envies pour deux corps semblables et différents à la fois.

_Non, je m’en vais. Adieu.

Rien. Immobilité générale.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyJeu 26 Juin - 7:59

Citation :
Cher journal,

Hihi je suis soulagée ! Tous les méchants qui ont pu te lire servent de repas aux Dragons maintenant. Bien fait ! Comme ça je suis plus obligée de dire des bêtises pour brouiller les pistes (ça c’est papa qui m’a appris…il est intelligent parfois).

Bon, revenons à aujourd’hui :

Ce matin, en cours d’histoire, un garçon s’assit à côté de moi. Personne avant lui s’était approché de moi car tout le monde se moquait de moi ou avait peur. J’ai demandé pourquoi à maman et elle m’a dit que je devais pas y faire attention…mais plus tard, je l’ai entendu crié sur papa et elle lui demandait de faire un « discours public sur la dismigrigation ». Crétin de peuple qu’elle criait tout le temps.
Je croyais que ce garçon voulait se moquer de moi aussi mais il m’a sourit et les autres on rigolé. Il est très gentil avec moi et me laisse plus seule mais les autres arrêtent pas de dire derrière nous : Ouh les namoureux ! C’est pas vrai !!!!! Enfin…je crois.


Jour X, Année X, Perplexe…



Une porte qui claque, des gens qui entrent et sortent, qui s’approchent d’elle… Sa tête tournait encore et, en ouvrant un peu plus les yeux, aperçut deux Toki.

"Heuuuu…"

Puis, une fois le brouillard dissipé et les esprits en place, elle se rendit compte que c’était bien Toki mais accompagné de Sensei.
Gwaedia a toujours été fascinée par leur ressemblance, pas étonnant : c’était la même personne.

_Pardonnez moi Gwaedia, je sais que nos rencontres furent brèves et plutôt rares. Je ne pensais pas… Je voulais simplement vous voir une dernière fois.

Le sang de la Haute-Elfe ne fit qu’un tour. Soudain, elle su… Levant ses yeux couleur bleu luminescent, elle sonda ceux de Sensei qui marchait autour du lit.
Son regard, ses mains tremblantes, sa façon de s’approcher et se s’éloigner…il n’y avait aucun doute. Son désir était aussi voyant qu’une luciole dans la nuit aux yeux de Gwaedia…et tout aussi inconvenant !

Pourtant, c’était les yeux, la bouche, le visage parfait de Toki, en plus jeune. Non…ce n’est pas lui qu’elle aimait. Sa tête tournait…

_Mais vous êtes là, face à moi. Si je ne peux avancer d’un pas, je ne peux encore moins reculer. Lui et moi ne sommes qu’un. Je vous laisse imaginer ma confusion quotidienne.

Il n’était pas le seul ! Jamais elle n’aurait cru être un jour dans cette situation… Et pourtant, elle y était. Gwaedia se sentait mal, elle n’osait plus regarder quiconque et se sentait vidée de toute énergie. La Reine sentit le Druide trembler aussi mais surement de rage…

_Je ne suis que l’ombre de moi-même. J’ai besoin… j’ai besoin d’accomplir quelque chose qui ne vienne pas de mon double.

Son cœur se serrait de plus en plus…Des larmes menacèrent de s’écraser sur les draps mais personne ne semblait remarquer à quel point cette situation affectait la jeune Haute-Elfe.

_Prends ton temps. Dit Toki

_Non, je m’en vais. Adieu.

Gwaedia redoutait cette terrible phrase mais…personne ne bougeait, même pas Sensei. Le temps semblait s’être figé.

S’en fut trop pour la Reine qui mit ses mains frêles devant ses yeux et pleura. Tout le monde se retourna mais elle ne voulait pas les voir.
Tant d’émotions en un seul instant, s’en était douloureux pour son cœur d’habitude si ouvert.

- Restez Sensei. Pas pour moi mais pour vous…vous et…vous, euh Toki. Sans Toki vous n’êtes plus vraiment vous-même et je suis sûre que Toki ressens la même chose. Vous vous complétez et vous vous soutenez mutuellement c’est indéniable ! Rappelez-vous ce pourquoi vous vous êtes rencontrés, ce pourquoi Sensei est là. Je…

Ses larmes avaient cessées mais elle pleurait toujours. Gwaedia n’avait qu’une envie à l’esprit : fuir. Fuir de cette pièce tout de suite. Pourquoi a-t-elle vécue tant d’amour si c’est pour que cela s’achève si brutalement ? Etait-elle vraiment maudite ?
Cependant, malgré son mal de tête et son envie de vomir toujours plus pesant, elle reprit, cette fois en les regardant, ses yeux fusillant chaque personne présente dans la pièce.

Elle venait de découvrir ce qui se passait en elle et comprit pourquoi elle était dans cet état. Ce qui la rendit plus désemparée et en colère. Elle éclata :

- Vous vous rendez compte dans quelle situation vous me mettez ? Et puis zut enfin ! Réglez votre problème entre vous, je ne suis vraiment pas en état et je…elle s’interrompit et mit la main devant sa bouche, je dois vous laissez c’est urgent.

Sans même regarder Toki, Sensei et le Druide de peur de se trahir, elle fila hors de la pièce et se dirigea vers la salle de bain, avant qu’ils ne posent des questions.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 8 Juil - 16:29

Citation :
Journal, mon beau journal,
Dis moi : qui est la plus belle ?


Salie pense que c’est elle.
Elle dit que mes cheveux bleus font fuir les garçons, moi je lui répond qu'au moins eux on dirait pas un tas de fumier. Non mais c'est vrai à la fin! Heureusement que je cache mes oreilles avec un bandeau, sinon je ne saurais pas quoi répondre.
De toute façon, Navi dit que « cette sale petite peste de mes fesses libertines est encore coincée au stade primitif de la jalousie enfantine du biberon » Euh… Je ne comprends pas tout, mais à mon avis c’est très pas gentil. Et puis quand je serais grande, je voudrais être comme ma soeur!
Non, pas ma demi-soeur du coté de mon père, celle du coté de ma mère : Alaena quoi... Faut suivre un peu! D'ailleurs je me demande si elle ne tire pas tout son secret dans le Faenir. Elle arrête pas d'en boire, même qu'après elle fait des bruits étranges... (hic ! hic !) Je vais essayée de lui dérober une bouteille ce soir pour y goûter avec le gentil garçon (un peu collant quand même). Ça sera pas facile : Alaena dort toujours avec sa bouteille sous le coude.


Jour X, Année X, j’ai un plan.



_Qu’est-ce que vous faites là vous ? S’enquit Sensei quand il buta contre un pied invisible.
_Je n’ai fait que suivre l’émanation de votre perversion.

Maitre toki se concentra à son tour sur cet endroit que ses yeux refusaient de fixer.

_Et vous comptiez sans doute vous en procurer un morceau ? Répondit-il avec sarcasme. Je vous pensais déjà parti. Nous espionnerez-vous ?

Le druide découvrit sa cape de camouflage désormais inutile. Le principe était simple et terriblement basique : la vue du mortel était inconsciemment déviée vers un autre point afin de contourner la présence que la cape dissimulait. La minorité de ce sort bien connu de l’illusionniste prouvait à lui seul combien le druide Elfique considérait cette sous espèce qu’était l’humain.

_Des deux, vous êtes celui qui empeste le plus. Cracha le druide à l’encontre de Sensei avant d’ouvrir majestueusement la porte.
_N’est-ce pas plutôt le contact de votre long nez crochu avec les entrailles immondes de votre gorge ?
_Sensei !
Intervint Maitre toki d’une voix faussement autoritaire. Allons…

Le druide déglutit difficilement. Il bouillonnait de rage autant que de dégoût. Sa vengeance serait terrible.

_J’oubliais, vous êtes notre invité. (Il se racla la gorge) Tenez, voici de la menthe à mâcher pour me faire pardonner. En tant que Haut-Elfe, vous ne pourrez qu’apprécier.

Il paraîtrait qu’une tradition Elfique empêche un Elfe de refuser un présent. Quoi qu’il en fut, le druide repartit en caressant sa menthe dans la main.

_Ça vous rafraîchit l’halène... Entendit faiblement ce dernier dans le couloir.
« Intéressant, le double est encore plus insupportable que l’original. Sa frustration est grande, ce sera un jeu d’enfant pour mettre Celerawen du bon coté. »

_Je t’en pris Sensei, ne t’en vas pas avant de dire au revoir à Kyra. Demanda Maitre toki quand il se retrouva seul avec son double.
_Promis. C’est ce que je comptais faire maintenant. (Il sourit) Tu sais, au fond de moi, j’ai toujours pensé que si j’avais une fille je l’appellerais…
_Comme maman ou Tiki ?
Coupa t-il. Moi aussi. Mais finalement, Taki, toki, Tiki, ça fait lourd alors tant pis. De toute façon ça ne veut rien dire, et c’est ce que Sarie prononça quand… Enfin, je dois retrouver ma future épouse, elle n'est pas si émotive d'habitude.
_QUOI ! Je vais me marier ? Je veux dire… Te marier ? Un mariage ! Moi ?
_Je crois oui.
_Tu crois ?
_C’est que, on en a pas encore reparlé, elle vient juste de se réveiller ! Elle m’a ord… proposé, j’ai fini par dire oui sur le dragon, mais pas tout de suite. Peut être est-elle fâchée.
_C’est stupide. Le mariage on déteste ça ! Et puis si tôt après Sarie et sa fille qui est encore un bébé, ça fait très volage. Elle est au courant la mauvaise nounou de Gwaedia ?
_Es-tu fou? Non le druide ne sait rien. Mince ! Je n’avais pas pensé à lui…
_Je peux l’emmener avec moi dans mes prochaines aventures et l’égorger discrètement si tu veux.
Bon ça va j’ai rien dis, je m’en vais !


A mesure où des plans machiavéliques prenaient forme, le druide arpentait les couloirs d’une allure fluide, croisant des serviteurs peu habitués à tant de charme pour une gestuelle particulièrement Elfique. Ils admiraient du coin de leurs yeux curieux sa capacité à « glisser » sur le sol, au lieu de simplement marcher comme le commun qu’ils étaient.
C’est naturellement que l’instinct du druide le dirigea vers la salle de bain des Dames la plus proche. Des servantes agglutinées à la porte avec un air effaré lui fit conclure qu’une occasion était à saisir.
Le druide toqua deux petits coups à la porte. En guise de réponse : quelques râles repoussants bien que parfaitement reconnaissables.

_Ne vous inquiétez pas. Dit-il aux servantes. Vous pouvez vaquer à vos occupations, je suis médecin.

Puis il poussa la porte et entra.
La petite troupe de servantes hésita un instant. Devaient-elles intervenir et empêcher cet homme, aussi Elfique qu’il était, de pénétrer en toute impunité en ce lieu intime réservé aux Dames ? Lorsque retentit des jurons tous plus ignobles les uns que les autres, déversés en partenariat avec les déjections de la bouche de Gwaedia, les oreilles pointues du druide tiquèrent, et les servantes se hâtèrent de fuir dignement.

_Ne jurez pas ainsi ma reine, Valar pourrait vous entendre.

Un énorme bassin aux effervescences de vapeur d’eau perçait le sol de marbre impeccable ; aucune haute-Elfe ni personne ne s’y baignait. Quelques paravents discrets aux quatre coins de la salle afin de protéger les vêtements ; toujours pas de Gwaedia en vue. Le druide s’aventura avec souplesse à travers la faible densité de vapeur qui s’échappait par une immense aération au plafond. Gwaedia se trouvait certainement derrière l’un de ces rideaux séparant le bain collectif des lieux d'aisances individuels.
Guidé par l’ouïe - oui je reconnais le son particulier de votre mal – il s’arrêta devant une série de miroirs juxtaposant le seul rideau occupé.

_Je suis vraiment navré ma reine. Vous méritez tellement mieux que de tomber malade pour ce peuple primitif aux vulgaires commodités (C’est bien connu, les Elfes ne font pas caca).

Gwaedia traversa le rideau au même instant. A travers le miroir, son regard encore livide rencontra celui du druide qui lui tournait le dos.

_Hum... ne trouvez-vous pas mon nez légèrement crochu ? (Il pivota vers elle avant de poser deux mains amicales à ses bras ; Il sourit.) Je reconnais dans vos yeux le débordement de vos visions. Savez vous ce que cela signifie lorsque les visions d’un Elfe ont des répercutions physiques ? Bien sur que vous le savez.
S’approchant au plus près pour lui souffler ces derniers mots : Vous n'êtes pas à votre place

La moue répulsive de la haute-Elfe fit bondir le druide en arrière. Devait-il réellement utiliser la menthe à mâcher perdue quelque part dans sa plus qu’imposante bourse ? Certainement pas en publique.
A bonnes distances il reprit :

_Loin de moi l’idée de vous influencer, mais qui pensiez vous voir resté à votre chevet durant les jours qui se sont écoulés ? Comment ! Ne vous a-t-il donc rien dit ? Oh ma reine, vous êtes restée inconsciente bien plus que quelques heures. Mais non, ne le blâmez pas trop vite. Après tout, la faute de votre coma lui revient entièrement de droit...
Un peu de menthe ?
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyDim 20 Juil - 10:19

Citation :
Cher journal,

Hier soir, je suis enfin passé à l’action. Pleine d’inventivité, je me suis glissée dans la chambre de ma sœur dans le but de lui piquer une bouteille de ce liquide intriguant.
Je marchais sur la pointe de mes pieds nu jusqu’au lit. C’est là que je l’ai vu…la bouteille, dans les bras d’Alaena.
J’avais tout prévu : j’avais ramené un petit coussin que j’ai mis à la place de la bouteille. Elle a rien remarqué…normal, elle a du encore en abuser !
De retour dans ma chambre j’ai enlevé le bouchon et j’ai laissé le liquide couler dans ma bouche. Mais à l’instant où j’ai avalé, j’ai cru mourir. J’ai craché, vomi et je m’essuyais la langue avec ma manche.
Comment ma sœur fait-elle pour se gaver de ça toute la journée ?
Je jure que maintenant je ne boirai que de l’eau minérale comme maman.

Jour X, Année X, bonnes résolutions.




« Vous n’êtes pas à votre place. »

Cette phrase résonna dans la tête de la Haute-Elfe jusqu’à ce que certaines remontées ne la fasse pencher à nouveau dans la cuvette.
Pendant ce temps ce temps là, le Druide parlait, parlait et Gwaedia vomissait, vomissait…

Quand tout à coup…

« …un peu de menthe ? »

D’abord hésitante sur le bien fondé de cette proposition, Gwaedia haussa les sourcils mais l’arrière goût peu recommandable dans sa bouche lui fit stopper toute réflexion et s’empara de la pastille.

- Va maintenant ! Laisse-moi réfléchir à tout cela…seule. Je ne me sens encore point très bien...

Le druide fit une révérence pleine de grâce (heuu pourquoi pas) et de respect puis prit la direction de la porte. Quand soudain, il se retourna et plongea sa main dans son horrible sac qui semblait très profond. Un druide doit-il toujours avoir autant de matériel ?

- Avant de partir vers de nouveaux horizons, j’aimerai vous offrir un présent.

- Un présent ? Mais...Mais en quel honneur ?

Le druide sourit allègrement puis répondit :

- Doit-on avoir une raison pour combler Sa Reine ?

Sur ces mots, le Druide Elfe sortit un drôle d’animal vert doté de gros yeux rond et d’une queue enroulée sur-elle-même. Sa langue était d’une longueur surnaturelle.

- Mais que…

Gwaedia mit sa main devant la bouche avant de tâcher la belle tunique du Druide et se rua de nouveau vers la cuvette. Toutes ses nausées commençaient vraiment à l’agacer…
Une fois son estomac bien vide, elle se retourna vers son congénère et décida de mâchouiller la pastille de menthe stratégiquement offerte.

- Vous vous sentez mieux Ma Reine ? demanda le Druide inquiet.

La Haute-Elfe affirma que oui et encouragea l’homme à poursuivre son explication. Le Druide se détendit, passa une main dans ses cheveux soyeux et reprit.

- Comme je le disais…c’est un bien étrange animal mais aussi très utile... Très fascinant ! Il se nomme Klirblou. A tout à l’heure Ma Douce Reine.

- Attendez ! Comment ça utile ? Mais...reveneeeeeez ! Raaaaaaah ces Druides !!!

La porte claqua et les pas s’éloignèrent dans le couloir en claquant. Gwaedia, furieuse, frappa le mur avec son pied de toutes ses forces. Loin de calmer sa colère, cela n’eut d’autre effet qu’ajouter une douleur fulgurante au niveau de son gros orteil. Et, cerise sur le gâteau, ses nausées reprirent.

- C’est malin ! Quelle idiote...Mais qu’est-ce qui m’arrive et que…mais…HEEEEEEEEYYYYY !!!

La Reine sentit tout à coup quelque chose lui grimper le long de sa jambe. Des petites pattes, des griffes, une queue qui s'enroule autour de sa cheville...

- Qu’est-ce que tu me veux toi ? Tu sais, en général les animaux et moi c’est pas trop le grand amour… J’ai des exemples avec un écureuil, un singe, un oiseau et même un cheval et un…

Pour toute réponse, Klirblou lui lécha avidement le mollet avec sa longue langue.

- Eh bien qu’est-ce que tu fais encore ? Je ne dis pas que cela n’est point agréable mais…dit Gwaedia en le prenant délicatement dans les bras.

Soudain, la jeune Haute-Elfe sentit une drôle de sensation. Une douce chaleur envahit son corps, des frissons parcoururent son dos et aussitôt, l’étrange animal changea de couleur (oui oui vous avez bien entendu lu). Du vert, il passa au bleu et deux barres apparurent sur son dos.

C’est alors que Gwaedia comprit…Ce n’était pas à cause d’une cuite provoquée par son alcoolo de fille, ni à cause de son malaise, ni même à cause de la coupure de son pied. Elle déposa Klirblou au sol et, le regard perdu au loin, elle posa une main sur son ventre.
Après de longues minutes de réflexion, Gwaedia se dirigea vers la sortie et, en posant sa main sur la poignée de porte, elle parvint à murmurer :

- Toki va avoir une attaque…
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyDim 20 Juil - 15:39

Citation :
Cher journal,

Je t’ais délaissé pendant trop longtemps, t’es plein de poussières maintenant !
Il va falloir que tu me pardonnes, ces derniers temps j’ai des occupations très inhabituelles avec...
Avec…
Un…
Avec un garçon !!!

Comment ça un vrai ? Bien sur un vrai ! Je ne l’ai encore dit à personne, même pas à maman. En fait, il est le premier à me trouver courageuse. Je ne savais pas que je l’étais.
Tout à commencé quand il m’a dit : « t’es pas cap’ de voler une bouteille de Faenir sous le nez d’Alaena ! » Mais j’ai compris depuis. C’est lui qui ne l’était pas !
Alors maintenant, on joue à « t’es pas cap’ » sans arrêt.

L’autre jour, je me suis amusée à lui sauter au cou sans prévenir, juste pour voir sa réaction. Ce que je n’avais pas prévu, c’était MA réaction… Ma peau c’est mise à briller, briller, briller !! Comme un éclat de cristal vif !

Oh la honte…

Jour X, Année X, travaille ses glamours personnels.



Atteindre l’énorme narine de dragon ne fut pas chose aisée, pourtant le jeu en valait ses crottes de nez.
L’escalade minutieuse nécessitait toute coopération possible, en vue du faible nombre de prises combiné à la discrétion extrême à adopter. Il ne fallait pas réveiller la grosse bête fumante sous peine de déclancher sa colère !
Une fois l’objectif finalement atteint après des heures de calvaire : le drame, la déception.

_Mais… C’est pas un dragon ! Se lamenta le premier.
_D’où vient toute cette fumée alors ? S’obstina le second.
_Tu avais dit qu’un énorme dragon protégeait l’accès au toit des fesses mouillées !
_Comment j’aurais pu deviner que personne ne gardait cet endroit ? La fumée vient bien de quelque part !
Penche toi.
Ordonna t-il
_Ensemble ! Répliqua l’autre.
_A trois.
_Maintenant !

Deux têtes rondes pour des yeux globuleusement disproportionnés disparurent sous le nuage opaque de la vapeur brûlante. La peau abîmée et bosselée des gobelins laissa échapper de grosses perles de sueur, certaines se frayant même un chemin à travers les orifices de pustules éclatées.
L’espace d’un instant, un courant d’air malicieux dissipa légèrement la vapeur, leur permettant d’apercevoir une paire de fesses difficilement identifiable. Une maigre récompense face aux efforts qu’ils eurent à fournir jusque là pour un champ de crottes de nez inexistant.
Les deux têtes écrivisses battirent en retraite.

_Dis donc, personne n’a jamais pensé à garder cette ouverture ?
S’étonna Pile.
_Personne n’a jamais pensé que deux idiots iraient jusqu’à se cramer la tête pour un petit coup d’œil rapide. Expliqua Face.
_Personne oui, mais sauf nous !
_Niark, niark !

Plus déterminés que jamais, les jumeaux gobelins bondirent sur l’ouverture des bains collectifs pour Dames.
Emplumée de la tête aux pieds, face au miroir, la propriétaire de l’unique paire de fesses présente terminait les derniers ajustements de sa tenue.

_J’ai bien cru qu’elle ne partirait jamais celle-la ! Gémit cette drôle de femme fixée par les yeux incrédules des gobelins. Ah non, non, non ! J’ai tout de même une intimité à préserver. Et puis j’ai la phobie du vomi, ça me donne de l’urticaire. Eurk ! Immondice.

Pile et Face s’extirpèrent de l’évacuation de vapeur afin de se concerter. Lorsque deux gobelins découvrent ce que le mot laideur signifie, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
C’est donc la curiosité piquée au vif que les jumeaux plongèrent une nouvelle fois à travers ce nuage infernal. Cette fois, une meilleure vue de ce flamant rose s’offraient à eux.

_Que, que, que … Quoi? Balbutina un gobelin, stupéfait de découvrir un second individu devant elle.
_ Mais qu’est-ce qu’elle fait ?!
_Qu’est-ce qu’il fait ?
...
_Qu’est-ce qu’ils font ?!! POUAAAA !!!

Jamais les gobelins n’avaient été témoins d’une telle énormité. Avaient-ils seulement bien vu avant de tomber à la renverse, glisser et dégobiller sur eux même ? Dégringolant sans ménagement jusqu’au sol à l’extérieur, Pile et Face se ruèrent au château, bien décidés à se prouver que l’abus de vapeur d’eau inhalée embrouillait leur esprit. Cela ne se pouvait ! Les Elfes étaient-ils donc zoophiles ?
Tout le long du trajet, les mêmes images défilaient dans leur tête. Une main d’homme caressante, recouvrant délicatement le manteau de plumes roses ; une fine jambe aguicheusement relevée quand, quand…

Au même moment, Maitre toki lui aussi faisait marche en direction des bains. Les servantes qu’il croisa plus tôt l’informaient que Gwaedia s’y trouvait en bien mauvais état. Il lui fallait absolument avoir une conversation avec elle, mettre à plat ses envies futures et balayer toutes leurs craintes respectives afin d’avancer pour un avenir qu’il espérait commun.
La porte, large et ne demandant qu’à être poussée ; la poignée, imposante et ne demandant qu’à être tournée. Maitre toki hésita, inspira, trembla.

La poignée tourna soudainement quand la porte s’ouvrit d’un mouvement énergique. Maitre toki, stoïque, contempla l’auteur du cri de pie dégageant des effluves de menthe qui manqua de lui rentrer dedans.

_Ruberta ? S’étonna t-il.
_Mais vous êtes fou mon p’tit ! Qu’elle idée aussi de faire peur aux gens comme ça… Un peu plus et je plantais ma tête au sol. S’eut été embarrassant n’est-ce pas ?
_Excusez moi, n’auriez vous pas croisé Gwaedia dans les parages ? Demanda poliment Maitre toki comme les déboires de Ruberta ne l’intéressaient pas.
_Justement, il me semble que dans sa hâte, votre charmante Reine Elfique ait oublié ce splendide animal. Mais comme je la comprends !

Ruberta présenta le caméléon à Maitre toki qui l’accepta malgré lui, ne sachant ce qu’il devait en faire. Il interrogea alors les petits yeux pétillants de sa dynamique interlocutrice qui plia le poignet gauche d’un geste on ne peu plus maniéré.

_Oh que non, ce machin refuse de fonctionner avec moi ! Ricana t-elle avant de contorsionner sa cheville collée à sa fesse droite, l’index gauche posé sur la joue. Rapportez le lui plutôt.

C’est alors qu’elle fit mine de laisser l’illusionniste à son expression dubitative quand Pile et Face lui barrèrent le chemin. D’un « Tseuh ! » hautain et recouvrement du hamac à plume comme une cape, elle les fit s’écarter tel de vulgaires insectes; puis traça son chemin.

Encore chamboulés par l’emplumée maniérée, les gobelins s’apprêtèrent à révéler la présence d’une autre personne derrière la porte que Maitre toki refermait rapidement, Klirblou le caméléon dans une main. Leurs yeux exorbités se mirent à viser intensément les deux barres bleues révélées sur le dos de l’animal. Ils le reconnaissaient parfaitement et en claquaient des dents. Leurs femmes respectives -Recto et Verso- ayant eut recourt à ses services d’information par le passé.

_Gwaedia va avoir une attaque. Parvint à murmurer Face.
_Toki l’est enceinte !!! Hurlèrent les gobelins en fuyant à travers le couloir, laissant seul Maitre toki digérer toutes ces informations.

Une main posée sur son ventre comme l’émotion devenait trop intense, il réalisait que l’ampleur des événements le dépassait complètement. Ses yeux partirent en vrille.

« Me suis fait caca ? »
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyLun 28 Juil - 8:59

Citation :
Cher journal,

Aujourd’hui ça fait une semaine que moi et mon copain on se fait des bisous.
On n’ose pas dire qu’on le fait parce qu’on a envi alors notre excuse ce sont les « pas cap’ ». Alors quand j’avais envie de l’embrasser sur la bouche je lui dis qu’il est pas cap’. C’est mal tu crois ?
J’ai envie d’en parler à quelqu’un mais voyons :
maman est trop coincée, papa est trop pervers, les gobelins se moqueront de moi, Alaena est trop en train de boire pour m’écouter sérieusement. Il me reste mon autre sœur et Navi. Je sais pas encore qui choisir mais il faut que j’en parle.
Toi ça compte pas tu peux pas me répondre…
Je sens que je vais tirer à Pile ou Face. Oh la blague !!!!!

Jour X, Année X, choix difficile.


- Je vais bien, tout va bien…

Des pas hésitants se faisaient entendre dans le long corridor.

- Je suis gaie, tout me plaît…

Une longue silhouette dévalait les escaliers quatre à quatre.

- Je ne vois pas pourquoi, pourquoi ça n’irai pas…

Arrivée dans un petit jardin, Gwaedia respira à grandes bouffées un air doux et fruité. Apaisée, elle se remit à fredonner cet air si particulier.

- Je vais bien, tout va bien…je suis…

- Toki l’est enceinte !!!

Zoufff ! Deux petits gobelins filèrent à toute allure à travers le jardin pour disparaître dans un autre couloir, les bras au dessus de leur tête et leurs fesses à l’air.

-

Minute de silence.

- Heu…

Grand moment de solitude.

- Je devrai peut-être aller voir mon fiancé là. Avant qu’il ne commence à parler à son ventre…

Malgré cette situation assez risible, la reine des Haut-Elfes n’avait jamais ressenti une telle joie à devenir mère. Pourtant ce n’était pas la première fois…mais la situation aujourd’hui était différente. Elle avait mûrit (dans le bon sens espérons) et les enjeux plus les mêmes.
Si son premier amour la voyait en ce moment, que dirait-il ? Serait-il fier, en colère, inquiet ? Oui…inquiet serait le mot approprié. Elle allait probablement se marier à un Humain, au sein d’un Peuple d’Humain.

" Vous n’êtes pas à votre place "

Le Druide avait-il raison malgré sa folie manifestement avancée ? Telle était la question qui tournait sans cesse dans la pauvre tête si tourmentée de Gwaedia. La première étape vers l’hôpital des fous ? Elle priait Valar que non.
Elle prit une grande inspiration et fit demi-tour, en direction de l’étrange salle avec des vapeurs. En chemin, elle repensa aux moments qu’elle a passés avec l’Illusionniste.
Leur première rencontre, sa déclaration d’amour en haut de cette tour sous une nuit étoilée, ce magnifique bal qui les a réunit et surtout…cette ballade gastronomique en forêt qui a pour résultat le fait qu’elle allait bientôt donner naissance à un enfant. Leur enfant.

- Ce rêve…mais alors ce rêve était un rêve prémonitoire ? Cet enfant que j’ai vu…

Tout lui revint par flashs. Un monde tout en bleu, un enfant au loin qui riait d’un rire cristallin, un rire d’Elfe. C’est alors que la jeune Haute-Elfe comprit…

- J’attends un petit garçon. Un fils, je vais lui donner…un fils, dit-elle dans un souffle emplit d’émotions.

Gwaedia se mit à courir dans les escaliers, puis dans le couloir et arriva quelque peu essoufflée. Non pas à cause de la course mais à cause de son cœur qui bondissait joyeusement contre sa poitrine….un peu trop au goût de la Reine qui prit quelques seconde pour se remettre. Une fois son rythme cardiaque ne crevant plus le plafond, elle toqua à la porte et attendit qu’on lui permette d’entrer.
N’entendant toujours rien depuis quelques longues minutes, elle était persuadée qu’elle passait pour une cruche finit à l’huile de foie de morue attendant devant une salle vide et entra.
C’est là qu’elle vit son fiancé (du moins ce qu’il en restait tellement il semblait hors du temps) planté comme un poireau, debout devant un miroir. Les yeux fixant le vide, il n’avait pas remarqué la présence de son aimée. Celle-ci attira son attention en toussotant.

- Toki je…

Les mots n’arrivaient pas à sortir de sa bouche et des larmes emplirent les beaux yeux bleus de Gwaedia, tandis que le « poireau » leva sa tête vers elle…toujours aussi perdu.

- Je…c’est un garçon.

Minute de silence².
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyLun 28 Juil - 20:49

Citation :
Cher journal,

Ma sœur avait raison : ne jamais faire confiance aux garçons. Surtout et spécialement s’ils sont beaux. Ça pense qu’aux grosses poitrines !!! Je regrette maintenant d’avoir volé du Faenir à mon autre sœur, Alaena. Déjà c’est pas bon, mais en plus c’était pour impressionner un garçon… x_x

Non, moi je ferais comme Navi. Quand je serais grande (bon c’est pas son cas, sauf quand on prononce le mot interdit), je serais tellement célibataire qu’il m’en poussera des cornes ! ‘Doit bien y avoir une raison pour qu’une fée ait des cornes pas vrai ?
Un jour, j’inventerais du Faenir qui ne produit aucun effet secondaire même arrosé d’eau de vie ! Ça sera pour me faire pardonner, mais j’ai déjà commencé avec un mot d’excuses anonyme :

« Pardon, je le referé plus…
Salie »



J’ai tout de même rajouté une faute de « crédébilité », elle ne doit pas savoir que c’est moi…

Jour X, Année X, cherche un nouveau passe-temps.



Minute de silence².

Le regard livide, tête penchée vers le sol, Maitre toki végétait tel le légume qu’il était. Sans même s’être rendu compte qu’il se trouvait dans la salle des bains collectifs pour Dames, une voix familière lui fit ranger tout son bazar en vitesse.

_En effet c’est un pénis. Confirma t-il. Aucun bébé ne pourrait passer par là c’est indéniable. Mais non, bien sur que non (quelques éléments défilaient dans sa tête à mesure où tout se mettait en place).
Le caméléon, Ruberta, Gwa… Gwadioudiou quoi ? Balbutina t-il.

Enfin il se tourna vers celle qui faisait chavirer son cœur.

_Enceinte !!


Lui aussi chavira en prononçant ce mot. Emporté vers l’avant de tout son poids, Maitre toki enlaça si fort son aimée que des perles scintillantes illuminèrent son regard. Sa respiration saccadée l’empêcha de s’exprimer comme il l’aurait souhaité, aussi ne put-il lâcher aucun mot. S’il continuait ainsi il risquait à coup sur l’hyperventilation. Cependant, il réussit tout de même à se reprendre en se forçant à déglutir.

_Gwaedia ? Es-tu sure d’aller bien ? Je veux dire… Tu n’es pas malade ? C’est certain ?

Maitre toki la serra une nouvelle fois dans ses bras. Les souvenirs de ce médecin lui annonçant dans le même temps la mort inéluctable de Sari et son statut de femme enceinte freinait son enthousiasme.
Puis il sursauta :

_Il n’est pas de moi c’est ça ! C’est pour ça que tu me regardes bizarre avec ces grands yeux… (il hésita) absolument magnifiques qu’on les prendrait pour deux pierres précieuses volées d’un ciel étoilé. (Regard amoureux)
Câlin.

Pitié, que quelqu’un fasse quelque chose pour lui… mais vraiment.

_Je n’en reviens pas. Chuchota t-il avant de caresser tendrement le visage de la future maman. Oui mon amour. Si nous sommes assez culotté pour mélanger notre chair et notre sang, alors nous le serons pour nous unir à jamais. Je n’ai plus peur à présent. Le druide dira ce qu’il voudra, j’annoncerais nos fiançailles à mon peuple demain matin à la première heure.

Quelques rires timides s’engouffrèrent à travers la porte entrouverte des bains. Il était l’heure pour les servantes du château de s’adonner à leur toilette revigorante du matin. Apparemment, l’humeur générale était au beau fixe.
A moitié dévêtues, chacune s’apprêtait à tomber la serviette derrière leur paravent habituel avant de plonger dans l’eau chaude. Il était intéressant de voir combien ces femmes avaient parfaitement confiance les unes aux autres pour ne montrer aucun égard de pudeur ou de méfiance. Après tout, de quoi auraient dut-elles se méfier ?

_UN HOOOMME ! Se mit à hurler l’une d’entre elles qui remarqua la présence de l’intrus.
_Oui c’est ça : Un homme ! Répondit Maitre toki exalté. *Ah, ah ! Je vais avoir un fils !*
(Puis brandissant son poing vers le ciel).
Avec un PENIS !!!

Enième minute de silence. On pouvait presque entendre un chant de cigales.

_AAAAH !!!!!

Hurlements hystériques, petites culottes volantes, acrobaties kamikazes et plongeons triple salto dans l’eau, tout était bon pour fuir et se cacher de l’affreux animal.
Maitre toki sentit quelqu’un le claquer derrière la tête afin de lui faire reprendre ses esprits. C’est quand on lui boucha la vue en formulant toutes sortes d’excuses à sa place qu’il comprit que Gwaedia le jetait dehors.

_Je ne savais pas mes servantes si bien proportionnées. Dit-il dans le couloir avec le but évidant de taquiner la Haute-Elfe.

Pff, les hommes : ils pensent qu’à ça…


_Ais-je bien entendue ? Quelqu’un a parlé de pénis ?

Contre toute attente, la petite tête de Ruberta couronnée par un chapeau de plumes roses fit une apparition furtive au fond du couloir. Maitre toki aurait juré que son rouge à lèvre avait bavé. Mais à cette distance, comment en être certain ?

_Oh c’est vous, j’aurai du m’en douter. Insinua Ruberta. Et bien je vous prierais à l’avenir de ne plus beugler ce genre d’ineptie en la présence de votre charmant petit poussin à proximité ! Uh, uh, ce gentil canari est tellement plus innocent que moi qu’il serait dommage de tout gâcher ! Sur ce, j’en retourne à mes occupations. Je passe le relais à Navi pour aujourd’hui dans la garde de votre croquante enfant. Elles seront dans les jardins. A-plus-taaaard !

Ruberta fila comme à son habitude sur la pointe de ses ultras hauts talons roses. Echange de regards complices entre Maitre toki et Gwaedia.
Ces derniers temps, Ruberta se comportait de façon bien étrange. Du moins, encore plus étrange qu’à ses habitudes. Phoenicopterus Ruber de son nom complet selon ses dires, sa passion dévorante pour l’espèce des flamants roses se voulait si intense, que tout en lui de son nez à ses boucles d’oreilles, rappelait cet oiseau des marais. Enfin lui, disons elle, mais ceci est un sujet tabou que personne n’osa jamais entraver devant Ruberta.


Cette journée post fiançailles officielles ne semblait avoir de fin tant les préparatifs furent nombreux et le temps imparti -fixé si intelligemment par Maitre toki l'impatient- si dérisoire. Comment le peuple de Kaminoi réagirait-il face au discours que Maitre toki leur concoctait ? La relation qu’entretenait leur Seigneur avec la Reine Hautement-Elfique de Célérawen n’était plus un secret depuis longtemps. Pourtant, il n’aura suffit que deux mois d’amour passionné pour que le couple en vienne braver l’étique.
L’exercice s’annonçait passionnant comme Maitre toki n’avait aucunement idée de la façon don ses gens percevraient l’idée d’union entre deux races si différentes.
Après de longues minutes de réflexion, Maitre toki rajouta une note pour le chef de la garde :

Citation :
Tout objet tranchant, odorant, contondant ou susceptible de nuire doit être interdit lors du discours. Nourriture incluse (tomates, pommes, bananes, citrouilles etc…) Un habitant dégage une odeur suspecte ? Dégagez-le. S’il insiste vraiment, coupez lui toutes les parties mal odorantes de son anatomie sans exception.


La nuit tomba sans qu'ils ne s'en rendent compte. Gwaedia assise face à lui terminait les derniers ajustements de ce qu'il imaginait être son propre discours. Maitre toki avait bien tenté de lire quelques mots sans l’autorisation de leur auteur, il fallait toujours qu’un bras ou des cheveux entravent sa vision.
Quand il leva une nouvelle fois les yeux vers elle et qu’il buvait chaque mouvement de son corps jouissant du fameux point final, impossible de retenir le geste de folie qui s’empara de ses muscles. D’un bond par-dessus le bureau, le futur époux renversa sa promise à terre alors que paperasse et chaises volèrent de part et d’autre de la salle.
Par miracle ou réflexe de Gwaedia, Maitre toki se retrouva plaqué dos au sol. Ne pouvant se souvenir si le choc contre le sol tapissé fut douloureux ou non, un sourire taquin déforma ses traits en une expression exclusivement dédiée au jeu.

_Attention mon amour. Dit-il en indiquant du menton la baie vitrée surplombant le royaume.
Gwaedia assise à califourchon sur lui, il ajouta d’un murmure :
Quelqu’un pourrait nous voir.

L’opacité étoilée de la nuit doublée de l’éclairage chaleureux des bougies leur conférait une intimité hors pair. Situés au sommet de la plus haute tour du château, seul un magicien ou une fée voyeuse seraient aptes à les surprendre. Sachant pertinemment que la seule fée voyeuse du coin conjurait des lucioles dans la chambre de Kyra (épuisée par une journée à essayer de capturer des papillons) et qu’il était peu probable qu’un magicien quelconque ne débarque à l’improviste par la voie des airs, Maitre toki se montra plus aguicheur que jamais.

_Auriez-vous peur de quelque chose ma délicate Reine ? Trop de lumière peut-être ? Laissez-moi me nourrir de votre souffle pour éteindre les bougies.

Non, je n’ai pas l’intention de dormir pour le moment.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyLun 28 Juil - 21:02

Citation :
Cher journal,

Des fois je repense tout ce que j’ai vécu depuis que je suis toute petite.
Maman m’a raconté que lorsque papa m’a présenté aux gens de son royaume, tout le monde a crié méchamment et disaient que j’étais une « bâtarde ». Elle m’a dit aussi que ça a rendu papa furieux et qu’il est descendu parler aux gens méchants et que depuis ils me laissent tranquille et me respectent. C’est ce qu’elle croit, papa aussi… mais je leur dirai pas ce que certains gens méchants disent quand ils sont pas là. Heureusement qu’ils sont pas beaucoup et les autres sont très gentils avec moi. Comme ma maîtresse.
Ma sœur m’a dit que de toute façon il y a eu et qu’il y aura toujours des gens comme ça qui détestent les personnes différentes d’eux. Elle me dit que c’est parce qu’ils ne nous connaissent pas et que du coup ils ont peur…
Je crois qu’elle a raison et je vais le tester demain. J’irai voir un des gens méchants et je lui ferai BOUH ! Nah.

Jour X, Année X, a trouvé une nouvelle occupation.





« Mon tendre Ryan,

Je t’annonce que je suis enceinte. C’est un garçon, ce que tu as toujours voulu après Alaena. Mais c’est à un autre homme que je vais faire ce merveilleux cadeau.
Je sais que cette missive est inutile car je ne peux point te l’envoyer là où tu te trouves. Seulement elle m’est essentielle pour moi.

Demain j’enverrai une missive à notre fille pour lui annoncer la nouvelle et qu’elle vienne car j’ai besoin d’elle pour être ma prêtresse lors du rituel avant mon mariage avec l’homme que j’aime.
Tu resteras néanmoins à jamais en moi et je te verrai toujours à travers ma magnifique Alaena.

Avec toute mon affection passée, Gwaedia.
»


Ce point final soulagea la Reine plus qu’elle ne le pensait. Etais-ce le fait qu’elle allait la brûler le lendemain en haut de la tour, ou que l’œil trop curieux de son futur mari n’a pu voir le moindre bout de missive ? A trancher plus tard.

Cherchant des yeux l’endroit où cacher le papier en attendant de le détruire, elle ne vit pas le regard de braise que lui lança Maitre toki. Cependant, elle eu le réflexe de contrer ce qui semblait être un wamashigeri lancé par son fiancé afin de la plaquer au sol. Le chasseur chassé…Gwaedia se retrouva à califourchon sur son tendre et trouva la situation drôlement cocasse.

S’en suivi de maintes caresses et d’embrassades des plus osées jusqu’à ce que l’Illusionniste dénia la porter en direction de leur lit douillet. Ce fut sans doute la plus belle nuit qu’elle n’avait jamais vécu, peut-être parce qu’elle était enceinte, peut-être parce que toki avait des étoiles dans les yeux quand il la regardait… A trancher aussi.

Le lendemain, elle écrivit la missive pour Alaena, pleine d’émotion et de retenue à la fois (l’éthique…toujours l’éthique). Pleine d’excitation et de peur à la fois. Comment allait-elle réagir ? Allait-elle venir sobre ? Décidément, il y avait beaucoup de tranchage à faire…

Mais un autre problème, plus important, se présenta à la Reine Haute-Elfe : la perte de la missive destinée au bûcher en haut de la tour. Ce qui la perturba hautement.

" Mais où est-elle ? Elle a dû glisser lorsque toki m’a sauté dessus tel un singe sur une banane dorée au soleil… "

Sentant son rythme cardiaque voulant atteindre des sommets, elle récita des proverbes Elfiques afin de retrouver son calme et fouiller de long en large la chambre.

" Tout Elfe aguerrit, survit. Ceux qui se relâchent se prennent une tarte dans leur face. "

Gwaedia se dirigea vers le bâtiment des messagers afin de leur remettre son précieux écrit puis se glissa discrètement dans la chambre pour chercher l’autre missive. D’abord sur le bureau, ensuite dessous, par terre et enfin sous le lit.
C’est bien sûr à ce moment précis que le maître des lieux choisit d’entrer…Les fesses en l’air et le nez plein de poussière, la jeune femme n’entendit pas la porte s’ouvrir. Elle ne vit pas non plus un toki perplexe sur la position de sa fiancée.

L’illusionniste prit soin de faire connaître sa présence par un petit :

- Aremm…

Seule réponse de sa belle à ce toussotement :

BAAAAAM !!!
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMer 5 Mai - 20:42

Citation :
**Ecriture incertaine et précipitée**

Cher journal,

C’est terrible c’est absolument terrible ! Même à toi je ne peux rien dire, il faut que je retrouve Navi ! Seul un soin maximum pourra me guérir.
Je ne suis pas sensée saigner de là…


**Taches d’encre et traces de sang**



Une voix neutre :

_C’est ça que tu cherche ?

Un bout de papier négligemment déroulé entre ses doigts. Claquements de langue désapprobateurs.

_Tuh tuh tuh. Allons, on n’a pas l’esprit tranquille ce matin ?

Maitre toki attendit que sa tendre se relève sans risquer de blesser le dessous de lit en vieux chêne massif. Parfait, le choc ne laissa aucune marque sur le verni.

_Tu ne t’es pas fait mal ?
Demanda t-il tout de même par acquit de conscience, bien que la réponse était évidente. Ce n’est vraiment pas le moment de faire l’idiote tu sais.

Il sourit, s’approcha de Gwaedia et l’embrassa tendrement sur le front. C’est là qu’elle la vit : la missive que Maitre toki tenait dans ses mains. Sans plus attendre, Maitre toki recula en brandissant le papier avant de faire mine de la lire.

_Oui, comme j’ai perdu mon organisation de la journée, j’ai du la réécrire en urgence ce matin avec le premier bout de papier à porté de main. Merci quand même de l’avoir cherché pour moi. Tu es un amour ma chérie.

Si la Haute-Elfe reconnaissait parfaitement son écriture au dos de la feuille, son futur époux commença à énoncer une liste de choses à faire, sans se rendre visiblement compte de ce qu’il tenait réellement entre les mains.
Patiente, Gwaedia fut bien obligé de bouillir intérieurement en freinant son envie irrésistible de lui arracher SA missive personnelle à l’intention de SON défunt Rayan.

_ … car c’est important de bien se brosser les dents n’est-ce pas ? (Pas de réponse, Maitre toki continua) Qu’est-ce que j’ai écris d’autre…

*nuage de poussières* « POUF ! » *dissipation du nuage*

Ni une ni deux, le morceau de papier disparut littéralement des mains de l’illusionniste sous les yeux incrédules de Gwaedia.

_NON !
Crièrent-ils en cœur.

Maitre toki éclata de rire quand la missive réapparut exactement comme elle l’était une seconde plus tôt.

_Tu y as cru hein ? Tiens, je te laisse rajouter ce que j’ai oublié. Je vais m’occuper de Kyra.


Sans oublier de l’embrasser, Maitre toki confia la missive à Gwaedia avant de quitter la chambre.

Un sourire espiègle déformait les traits de son visage quand il ferma délicatement la porte, heureux de ce petit jeu innocent avec les émotions de sa promise…



Citation :
**Ecriture saccadée par les tremblements de l’auteur**

Journal c’est encore moi…

Je n’arrive toujours pas à mettre la main sur Navi. Je n’en peux plus de me cacher ! C’est plus d’un soin don j’ai besoin c’est encore pire que ça !
Un sort éponge.

PAR VALAR IL ME FAUT UN SORT EPONGE !!!!


**Gouttes de sang dilué dans les larmes**



Un rassemblement comme celui-ci ne fut pas organisé depuis bien longtemps sur la grande place du château Kaminoi. Il fallait que l’annonce soit importante et inhabituelle, pour que les affiches stipulent port d’armes&nourriture interdit. Le genre d’affiche autoritaire qui attise toutes les curiosités comme un extraordinaire argument publicitaire. Un peu comme jadis avec les annonces de pendaison. Si Maitre toki était certain de combler les moindres recoins de la place, il avait terriblement raison. Le peuple de Kaminoi n’attendait qu’une chose :

_Gardes ! Gardes !

Une voix usée et tremblante tentait de se faire remarquer. Hélas, trop de voix plus jeunes et portantes composant la foule embrumaient l’alerte du vieil homme. Alors il la traversa vaille que vaille afin de se rapprocher des gardes à l’air sévère qui bloquaient le passage du grand escalier. Armé de toute sa sénilité -et accessoirement de son inséparable canne botteuse d’arrière-trains de jeunes délinquants mal élevés- le vieil homme finit, essoufflé, par débarquer devant les deux gardes impassibles. Déjà ils le prenaient pour un fou qui aurait perdu quelques dents à la guerre du pain rassis.

_Que veux-tu vieil homme ? Menaça l’un des gardes. L’accès au château est interdit pour le moment.
_Gardes ! Je viens en tant que honnête personne du peuple vous rapporter un manquement aux directives du rassemblement. REGARDEZ !!! (Le vieil homme brandit fièrement sa canne dans les airs. ) Vous imaginez même pas combien de petites vermines elle a remit en place !

_Bouuuh ! S’indigna la foule. « Qu’on lui broie ses vieux os avec un marteau pilé ! » « Une arme ! C’est une arme ! » « Ecrasez-lui les doigts de pied ! »

Le défoulement, ya que ça de vrai.

A l’intérieur, vêtu d’un habit or et bordeaux, Maitre toki ajustait les plis des vêtements blancs et classieux de sa fille. Derrière la double porte en bois, il entendait le brouhaha de la foule surexcitée. Son cœur battait d’angoisse à tout rompre.

_Qu’ais-je entendu ?
S’inquiéta soudainement Maitre toki. Ecrasez lui les… Quoi ??

L’illusionniste préféra ne pas imaginer la suite de cette phrase tout en fixant obstinément droit devant lui. Tout était en place. Les portiers n’attendaient plus que son appel.
Un hochement de tête plus tard, la lumière blafarde s’infiltra dans l’ouverture de la porte. Ne pas détourner le regard, ne pas plisser les yeux, faire bonne figure.
Panique.

_Gwaedia !

Fausse alerte, la reine Haute-Elfe les rejoints au même instant en prenant bien soin de ne pas attraper son futur époux par le bras. Surtout ne pas choquer… pour le moment. Dans des habits à se faire redresser le plus usé des vieillards, elle le dévisagea d’un regard lumineux. « Tu es splendide » lui répondit-il sans qu’elle n’ait eu à prononcer un mot.


En tenant Kyra dans ses bras, Gwaedia à sa droite, Maitre toki entreprit de descendre le haut escalier de quelques marches. D’ici, ils pouvaient dominer toute la grande place, puis le cimetière artistique, et bien plus encore. Les cerisiers fleuris longeant les rampes furent aussi esthétiques que dangereux : ils présentaient une fâcheuse manie à disperser leur pétales sur les marches. Heureusement pour eux, Maitre toki avait prévu de faire passer un coup de balais dans la liste qu’il rédigea la veille. Mais un coup de vent est si vite arrivé…

Un silence pesant s’abattit sans prévenir. Inquiète, Kyra cherchait désespérément son père du regard, trop occupé qu’il était à se conduire en Seigneur du peuple.

Murmures dans la foule : « Oh qu’est-ce qu’il est beau ! » « C’est qui celle-là ? – Ce doit être la fameuse Gwalaria - Gwaedia ? – Oui c’est ça, Waldaia. » « Qu’est-ce que Kyra a grandit ! » « Je suis sur qu’ils couchent ensemble ! » « Pitié, pas mes orteils ! » « On se fait ch… »

_Soyez bienvenu, peuple de Kaminoi ! Entama Maitre toki, non sans s’être raclé la gorge à maintes reprises. Aujourd’hui est un jour particulier. N’est-ce pas ? (Regard complice envers Gwaedia –grave erreur, même son pantalon menaça de se redresser)
Certains d’entre vous ont sans doute déjà entendu parler de cette femme à ma droite : Gwaedia, reine des Hauts-Elfes du sud en Celarawen.

Murmures dans la foule : « Connais po. » « Je suis sur que c’est du rembourrage. » « C’est une malformation des oreilles ? – j’espère que c’est pas contagieux. » « Il couche avec elle c’est certain ! »

_Dans mes bras : Kyra. Je ne pourrais être plus fier de savoir qu’un jour elle me succédera à la tête du royaume. Ma fille est un véritable cadeau ; un miracle. L’enfant que je n’aurais jamais du avoir et qui me fut envoyé à travers le fantôme de Sarie, ma défunte épouse.

Maitre toki embrassa tendrement sa fille sur le front.
Murmure de la foule : « Sarie me manque. » « Quoi ? Sarie ? Une elfe ! » « Pitié, j’ai besoin de mon gros orteil ! »

_Je sais que vous tous appréciiez grandement Sarie, tout comme vous savez que je l’aimais par-dessus tout. J’aime à croire qu’elle est encore parmi nous, observant le déroulement de notre vie, nous aidant à prendre le bon chemin. Mais s’il est évident que jamais nous ne pourrons la remplacer, je n’ai de cesse de penser à ma fille qui n’aura jamais l’occasion de dire maman.

Murmures agacés de la foule : « Serait-elle… un homme ? » « Pauvre petite » « Ça pue des pieds ici » « A tout les coups elle couche avec lui ! » « Me dit rien qui vaille tout ça »

_C’est pourquoi il est temps de vous annoncer la raison pour laquelle nous vivons un jour particulier, car je vous présente : ma fiancée !

La tension monta d’un cran dans la foule. Sarie était bien trop présente dans les esprits. Il n’y eut donc pas d’acclamation. Quelques sourires, de petites exclamations de surprise même, mais les gardes n’avaient pas pensé que l’ont pouvait considérer des bottes et autres chaussures comme des armes…
La majorité des personnes présentes commençait déjà à se déchausser. Il fallait réagir, et vite.

_Il est temps d’avancer et vivre avec notre temps ! Le mélange des cultures ne doit pas vous faire peur, et comme moi, plus vous en découvrirez, plus vous apprendrez à vous ouvrir. Oui, peuple de Kaminoi, la descendance du royaume ne connaîtra jamais sa mère, et oui, Kyra aura besoin d’une présence féminine pour l’équilibre de sa vie. J’en ai tout aussi besoin.
Peut être cela peu vous paraître rapide et précipité, mais pour moi, c’est une éternité qui s’est envolée alors que je souffrais d’un vide plus profond encore que la faim. A présent je vis, et je chéris. Je ne suis plus inquiet.
Gwaedia est la femme qui me tient en vie, c’est pourquoi elle deviendra mon épouse.


Pensant avoir évité pour le moment le déchaînement du peuple, Maitre toki fit signe à sa future épouse de prendre la parole…



Citation :
PFFFFFFFF !!!!! On aurait pu me prévenir quand même!!!

J’ai retrouvé Navi. Tout va bien, ou presque… Parce que ça va revenir tous les mois qu’elle m’a dit. Je me demande si c’est pareil pour maman…

Jour X, Année X, c’est nul d’être une femme.


Par les déesses ! Maitre toki s’agita nerveusement comme il avait totalement oublié ce détail. Allait-elle déjà leur annoncer ? Mais trop tard, on ne retient pas une Reine Haute-Elfe (enceinte de surcroit) qui prend la parole. Ça porte malheur il parait. En tout cas, c’est ce qu’il se disait dans la foule.

_Souris Kyra, souris. Fais bonne figure, montre comme tu n’es absolument, mais alors pas du tout nerveuse et que tout vas bien, superbement bien… Voila, c’est bien ma fille, n’imite surtout pas ton père.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMer 5 Mai - 20:54

Citation :

Cher journal,

Si tu savais comme les leçons de guerre sont ennuyantes. M. Dodubidon veut que je lise des livres, mais ils sont ENORMES ses livres ! Après tu sais quoi ? Il veut que je réfléchisse sur des tactiques, sur les choix à prendre s’il ce passe ceci, mais moi j’en sais rien !!!

En plus réfléchir ça me donne mal à la tête.

Sa sert à rien les livres de guerre, moi je veux faire la guerre pour de vrai ! D’ailleurs quand je serais plus grande j’envahirai le château de Salie la peste et elle deviendra mon esclave !!!

Jour X, Année X, Grande guerrière, Tayo !



Eliach en Ekarys,


Un après-midi pluvieux dans les bois,

Comme chaque jour, Alaena se promenait au bras d’un beau jeune homme sous une ombrelle de soie. Revêtue d’une longue robe violette à bustier ouvert dans le dos surmonté de cinq volants cette dernière traînait inopportunément sur le sol bourbeux.

Une couronne de fleur accrochée à ses cheveux l’Elfe buvait les paroles du jeune homme. Charmant et charmeur ses yeux brillaient de gourmandises à chacun de leurs longs regards croisés.

La petite ombrelle n’étant pas imperméable, Alaena se retrouva affublée d’une belle petite gouttelette d’eau sur le nez ce qui ne laissa pas de marbre le beau jeune homme qui l’accompagnait. D’un pas sans prévenir celui-ci s’approcha dangereusement de son visage... quand soudain (comme par hasard) une domestique déboula à vive allure vers le couple :


- Dame Alaena ! Dame Alaena une missive pour vous !

- Qu’y a t-il ? Dit-elle d’une voix agacée. Ne voyez-vous pas que je suis occupée ? Mettez la donc avec dans la pile des missives reçues voyons.

D’un air légèrement hystérique la domestique lui répondis :

- Mais... c’est une lettre de votre Mère ! Celle-ci est cachetée...

- Comment ? Mère ? Mais faites donc un peu attention il pleut à torrent vous allez la rendre illisible.

- Euh oui excusez-moi c’est que...

- Rentrons.

Sur ce dernier mot la missive en main, Alaena quitta le pauvre jeune homme sous la pluie et partit accompagnée de la servante vers son château. Le sentier l’amenant jusque chez elle était de plus en plus boueux ce qui à maintes reprises faillie la faire valser à terre.

A l’entrée du château un valet lui tendis une serviette chaude. La jeune elfe s’essuya rapidement le visage ainsi que ses avant-bras tout en marchant en direction de son bureau.

Arrivée à destination, la pièce était tout juste éclairée par quelques bougies, trop peu pour Alaena qui en alluma quelques-unes supplémentaire.

Sur son bureau était posé la missive venant de sa mère, elle comportait quelques gouttelettes d’eau. Par peur que l’encre ne « bave » Alaena prit un mouchoir et essuya délicatement la lettre. Enfin assise tranquillement à son bureau l’elfe chercha du regard un coupe-lettre tout en lisant les inscriptions inscrites de la main de sa mère :

« A l’Encontre d’Alaena Souveraine des Terres d’Eliach, Esbundyhd »

Au dos on pouvait voir le sceaux cacheté en rouge de la Haute-Elfe Gwaedia de Celarawen.

Alaena ne sachant pas trop à quoi s’attendre commença à ouvrir la missive tout doucement. L’écriture de sa mère était rapide un peu brouillons parfois sur certains mots, ce qui n’était pas bon signe.
Aussi elle y apprit que sa mère avait grand besoin de sa fille, que l’avenir la terrifiait. Il c’était passé quelque chose cependant elle ne pouvait point évoquer grand chose dans cette missive de peur que celle-ci soit interceptée. Alaena devait donc la rejoindre en Kaminoi pour l’aider à voir plus clair…

Lorsqu’elle eu fini de lire ce fut un choc pour la jeune elfe. Elle reposa la missive sur la table les mains tremblantes.

A présent elle regardait droit devant elle ne sachant pas à quoi s’attendre. puis dans un moment de lucidité ouvrit la bouche pour parler :


- Servante.

. . .

Toujours en regardant droit devant elle, elle répéta plus fort et dans un ton un peu plus peiné.

- Servante !

- Oui oui ? Vous m’avez appelée. Qui a t-il ?

- Faîtes préparer les chevaux, sortez la diligence nous partons immédiatement en Kaminoi.

Prenant avec elle un châle de lin Alaena ajouta dans un murmure presque étouffé :

- Le voyage va être long, très long...
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMer 5 Mai - 21:02

Citation :
Cher journal,

Enfin j’ai compris pourquoi nous les femmes on souffre autant physiquement que mentalement. Parce que nous au moins on peut tout supporter. Les hommes eux ils pleurent pour un rien du tout. L’autre jour, ma classe se baladait dans la forêt avec le maître et un garçon s’est mit à hurler ! on croyait une morsure de serpent ou un démembrement partiel mais non, c’était juste une mini mini épine de rose… Lamentable !
J'ai tout raconter à maman mais ça ne l'a pas surprise...pourquoi je lui ai demandé mais elle m'a dit que je vais le "contasster" moi même quand je serai plus grande et que je serai après surement comme Navi. C'est une féministe qu'elle a dit ma maman. Connaissant Navi ça doit être bien ! Je vais lui parler tout à l'heure.

Jour X, Année X, veux devenir féministe.

Elle était là. Immobile comme la pierre. Cherchant dans les moindres recoins de son être, la force de rester debout. Le discours de son aimé filait, résonnant en écho, s’évanouissant lentement dans l’air puis…le silence.
Ce brusque changement sonore lui fit relever la tête. C’est à ce moment là que Gwaedia, Reine des Hauts-Elfes du Sud, se rendit compte qu’elle se tenait là, devant une foule d’Humains dont la majorité l’observaient d’un regard emplit de haine.

Sa tête tournait.

« Ne pas montrer sa faiblesse est un signe fort »

Des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes…tous attendaient d’elle se qu’elle ne pouvait leur offrir : leur ancienne Maîtresse Sarie.

« Je ne la connais pas. Je ne peux donc me comparer à elle…Ils devaient vraiment l’aimer pour réagir ainsi à moins que…qu’ils n’aiment pas ce que je suis »

La Reine déglutit puis s’éclaircit la gorge. Se concentrant, réprimant une immense envie de vomir sur le public le plus proche, elle ouvrit la bouche afin de commencer mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle avait baissé sa garde, elle si forte, elle s’était laissé progressivement envahir par la honte, la colère et la tristesse. Et soudain, Gwaedia frissonna.
Se qu’elle avait redouté arrivait : elle ressentit de l’impuissance. La vraie impuissance d’une femme qui ne savait que faire de son avenir, de son cœur si fragile, de son enfant qu’elle portait, de la responsabilité que son fiancé lui donnait…de sa vie.
Ce fut certainement les plus longues minutes de son existence…que dire du public à qui le temps leur paraissait si précieux. Eux si friable face aux traces du temps, eux si vulnérables, si éphémère.

La jeune Haute-Elfe, ragaillardie, recherchait à présent l’inspiration nécessaire à sa condition et à son discours. Se retournant pour souffler un bon coup à l’abri des regards, son regard s’arrêta sur ce qui représentait sa vie future. Toki regardait avec une attention soignée le sol, comme si celui-ci lui offrait une montagne de glace à la pomme à condition qu’il reste le plus longtemps les yeux ouverts, sans cligner des yeux. Mais ce n’était pas grave…ce n’est pas le regard qu’elle cherchait mais la vision d’un homme qu’elle aimait plus que tout et de sa fille qui n’existait que pour lui. La vision de deux personnes à qui la vie ne leur offrira que quelles décennies à vivre certes, mais qui lui offrait, à elle, les plus belles décennies de toute son existence.

« Alaena…vient vite ma chérie. J’ai vraiment besoin de toi. Je n’y arriverai point toute seule »

Enfin, après de très très très longues minutes, elle s’avança sur l’estrade et commença :

- Peuple de Kaminoi, je me nomme Gwaedia Erahéniel, fille de Vaelys La Vaillante et de Rolàan Le Sage. Tout deux Roi et Reine des Hauts-Elfes du Sud qui a pour Capitale Lunaleska. J’ai 106 ans et mais pour nous je n’ai guère 5 ou 6 ans selon vous. Nous les Hauts-Elfes nous pouvons respirer l’air de la vie pendant environs 8 000 ans certains atteignent la barre symbolique des 10 000 ans.

Elle s’arrêta de parler mais continuait toujours de fixer le plus grand nombre de personne devant elle, cherchant à les toucher le son profond regard bleuté. Il fallait qu’elle y arrive, il fallait qu’elle prouve qu’elle était digne de son amant.

- Nous avons plusieurs Dieux que nous ne vénérons point comme des fétiches ou autre gourous, mais que nous respectons pour les bienfaits qu’ils nous accordent…Si je vous dis tout cela, c’est pour mieux me connaître. Car je sais que ce que l’on ne connaît point nous effraie, voir susciter la haine.

Aucun bruit, aucun murmure ne se faisait entendre dans la foule. Comment interpréter ce silence ? Gwaedia ne le savait pas. Et d’ailleurs, aucune importance pour elle, elle continua.

- Je ne veux en aucun cas m’imposer, encore moins remplacer celle que vous chérissiez et que vous aimiez. Le seul reproche que vous pouvez me faire est d’aimer à en donner ma vie l’homme que vous considérez comme votre Souverain. Haïssez-moi si vous voulez, craignez-moi si cela vous convient, mais moi je vous donnerai tout l’amour que je pourrai vous donner. Comme mon propre Peuple, parce que nous pouvons nous allier, autant dans l’amour, elle se tourna vers Toki et sourit, et autant par l’amitié.

Ce silence prolongé devenait lourd pour la jeune femme dont la tête se remit à tourner dangereusement. Elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle quitte l’estrade. Sentant la fatigue lui monter à la gorge, elle s’inclina et dit :

- Depuis peu, je chéris le futur qui s’offre à nous. La suite ne dépend que de vous Peuple de Kaminoi. Malheureusement, je vous prie de m’excuser de vous prendre au dépourvu, mais je me sens un peu faible et je dois me retirer à mon plus grand regret.

Tournant le dos au public, elle s’attendit à des hurlements de protestation, des insultes voir des lancés de chausses puantes et sales. Mais rien de cela ne se produisit. Peut-être attendaient-ils que Toki s’avance de nouveau ?

Gwaedia sourit à son tendre et s’excusa de prendre congé si précipitamment. Pour répondre au regard interrogateur du maitre des lieux, elle posa discrètement sa main sur son ventre.
Puis, elle descendit de l’estrade délicatement, se dirigea vers le château et disparu du champ de vision de la place.

A présent, tous les regards étaient posés sur un Toki qui respira profondément, comme si celui-ci s’apprêtait à sauter à la mer face à une dizaine de Dundee affamés.


Auteur : Gwaedia
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMer 5 Mai - 21:09

Citation :
Cher journal,

Cette nuit j’ai fait un rêve, j’ai vu quelque chose. Maman m’a déjà prévenu au sujet des prémonimitions. Papa rajoute que du sang noble et pure coule dans mes veines, même si certains préfèrent l’ignorer, et même si je ne sais pas très bien ce que ça veut dire. C’est à cause de ça si cette nuit je me suis réveillée complètement paniquée et congelée. Je crois même que j’ai crié.
J’espère que je n’ai réveillé personne, je n’avais jamais vu de mort avant ça. En plus, je crois que c’était une promonition (il m’énerve ce mot idiot !) du passé. C’est possible tu crois ?

Jusqu’à ce matin, je n’avais pas réalisé qu’on fond, bin à l’école on nous apprend à tuer des gens. Mais je ne suis pas une meurtrière ! C’est peut-être ça le sang noble. Car ce garçon au teint pale, sa cicatrice sur la joue gauche… Non. Je pourrais jamais faire ça. JAMAIS !

Ma sœur elle, a déjà été confronté à la mort alors qu’elle était encore plus jeune que moi. En plus elle a l’habitude de voir des fantômes. Je crois que c’est pour ça que des fois elle parle toute seule. Demain, je lui demanderais ce que ça fait de tuer quelqu’un.
Enfin, je sais pas si je veux savoir… J’ai peur.


Jour X, Année X, à l’école buissonnière



Une chose fit tiquer Maitre toki. S’il déglutissait toujours aussi difficilement lorsque Gwaedia annonçait son age, ce fut en revanche la première fois qu’il l’entendit le transposer sur l’échelle des Elfes. Ainsi donc, il allait épouser un bébé ? Par les déesses… On allait se fiche de lui jusque le restant de ces jours, c’était inévitable.
En revanche, le peuple de Kaminoi fut bien plus réceptif à cette annonce et au discours de sa future épouse qu’il ne l’aurait pensé. Mis-à-part quelques cas isolés, Maitre toki se félicita de leur prestation.

Soudain, ses pensées furent troublées par un ressenti très étrange. Un vide dans lequel sa fille le tira d’un coup de pied sur le bras par lequel il la tenait. Gwaedia avait quittée précipitamment l’estrade installée sur les escaliers du château. Qu’attendait–il pour reprendre la parole ?

_Pssst ! Maître ? Le peuple attend que vous fassiez quelque chose !

Qui avait donc chuchoté ces mots ? Probablement un de ces nombreux conseillés dont-il n’avait pas la moindre idée de ce pourquoi il les payait.
Maitre toki se tint sur une jambe.

Silence, puis de nouveau cette petite voix affolée.

_Mais enfin que faites vous ?
_Je fais quelque chose. Répondit-il naturellement.
Puis en reposant sa jambe au sol : _Vous avez aussi des fourmis dans les jambes ? Dans ce cas vous pouvez retourner vaquer à vos occupations ! Je vous remercie tous de votre attention, j’espère que vous partagerez notre joie. Vous serrez tenus informés des dates officielles très prochainement !

Il sourit puis fit demi-tour.
Les statues miroirs des déesses amantes illuminaient toute la salle au plafond très haut quand Maitre toki retourna au château. Suivant le degré de luminosité émanant de leur reflet, on pouvait discerner très précisément la place du soleil dans le ciel. Et pour l’heure, Maitre toki aurait volontiers dévoré un buffle à lui tout seul. Les émotions fortes ça donne faim.

_Alors comme ça on va se marier hein ?


Maitre toki reconnut tout de suite cette voix fluette et son ton naturellement sarcastique. Navi brillait d’une aura bleutée alors qu’elle prenait pour siège l’un des boutons d’or ornant le trône. Les deux statues paraissaient immenses à coté d’elle, pourtant elles arboraient la taille moyenne d’un humain traditionnel.

_Jalouse ? Taquina Maitre toki.
_Jalouse, moi ? Pff ! Je me suis remise de toi depuis bien longtemps mon pauvre.
_J’en suis heureux. D’ailleurs, un jour il faudra que tu me racontes tes aventures avec…
_NE PRONONCE PAS SON NOM !
_... Didhy.

La petite fée décolla au plafond d’une traite. La vitesse manqua de l’assommer, mais le choc n’en fut pas moins douloureux. La nuque compressée contre le plafond, le menton plaqué contre son cou, Navi contemplait avec exaspération ses pieds qui n’avaient toujours pas quitté la terre ferme.
Kyra éclata de rire dans les bras de son père. Ses petites mains boudinées semblaient vouloir s’entrechoquer maladroitement. C’était sa façon à elle d’applaudir alors qu’elle n’en avait pas encore la faculté.

_Ah bah c’est malin maintenant !

Maitre toki sentit une pointe d’hystérie dans la voix de Navi. Une main nerveuse caressant sa nuque, il contemplait le plafond avec désarrois.

_Navi, tu n’es pas obligée de te donner en spectacle tu sais.
_Me donner en spectacle ? Parce que tu crois que ça m’amuse moi d’être une géante ! Je t’avais dis de ne pas prononcer son nom. Dorénavant il sera interdit. Et n’en profite pas pour regarder sous ma robe !
_Je suis désolé… Vraiment, je… il y a une formule pour te faire retrouver ta taille normale ?

Navi expulsa un long soupir. Elle s’impatientait. Décidément, Maitre toki ne comprendrait jamais rien aux femmes. Pauvre Gwaedia. Elle ne savait pas dans quoi elle allait s’embarquer.
_Non, ça va. Dit-elle calmement. Ecoute, laisse moi me calmer pour le moment, ça passera tout seul. Je t’assure.

Ne voulant surtout pas contrarier une fée géante au sal caractère, Maitre toki commença à s’éclipser avec joie comme il en avait la permission. Mais avant de franchir la première marche de l’escalier tapissé :

_Viens me voir quand tu seras disposée à garder Kyra. Risqua t-il. J’aimerai éviter que Gwaedia lui vomisse dessus.

Les yeux immenses du colosse bleu roulèrent nerveusement en direction de Maitre toki. De la poussière s’effrita au plafond et vint se mêler à la chevelure lumineuse de la géante. Malgré la position pittoresque de son crâne, l’expression que Navi affichait était terrifiante. Trop tard pour les regrets.

_Disposée ?Tu as de la chance que mes bras soient indisponibles, eux. Beaucoup de chance. Je te jure que sinon ! …
_Ha ha, Navi, ne jure pas! C’est inutile voyons. Je suis maladroit et…
_Et stupide. Termina Navi.
_Euh… si tu veux oui. Et… Je te laisse d’accord ? Attention aux murs. Calme toi, respire, pas de geste brusque…
_Jamais là quand il faut l’autre tête d’autruche. Je suis un peu trop occupée pour Kyra en ce moment!
_Ruberta a prit congé pour... (Maitre toki jura l’entendre grogner) Oui et bien, fuyons.

Sur ces mots, Maitre toki entreprit de battre en retraite, non sans contourner délicatement un bout d’aile transparente qui lui barrait la route.

_Ne me regarde pas comme ça Kyra. Un jour tu comprendras que la fuite n’est pas un mal. Le suicide en revanche, ça c’est complètement stupide. N’imite surtout pas ton père. Encore…


Deux jours passèrent.
Deux longs jours pendant lesquels Maitre toki priait pour que leur invitée ne manque de rien afin d’avaler la pilule, littéralement. Lors des fiançailles, il y avait tellement de personnes à informer du bébé, tellement de critiques à assumer, mais cette invitée là…
Aucun droit à l’erreur. Se dit Maitre toki. C’est donc sans vergogne qu’il dissimula la pilule verte dans un énorme morceau de viande. Cette pilule, il la devait au shaman gobelin qui lui vantait mile et une merveilles à son sujet. « Rien n’est plus relaxant que de la morve de gobelin givrée » Lui promit-il. De plus, quand il ajouta qu’arrosé de quelques gouttes de Faenir, pas plus, le sujet trouverait merveilleux de remplacer son nez par le gros orteil si d’aventure on le lui proposait, Maitre toki fut conquis. La drogue de confiance par excellence. « J’achète ! »
Seulement, quelque chose lui trottait en tête. Il se tourna vers la porte et parla au travers.

_Dis moi mon amour. Commença t-il à l’intension de Gwaedia qui l’attendait derrière l’entrée aux cuisines.
Pour elle, interdiction formelle de s’y approcher, encore moins d’y pénétrer. L’odeur de cuisson la mettait dans un appétit féroce. Si personne ne s’interposait entre elle et la nourriture, et bien… faites le test de lâcher une femme dans une boutique de vêtements avec la mention « tout doit disparaître » et vous comprendrez bien vite à quel genre de fauve nous avons à faire là.
-Je sais que tu en as très envie, mais depuis quand les Elfes mangent-ils des têtes de bœuf ? Enfin, je te fais confiance. D’ailleurs j’ai gardé la plus grosse part pour Alaena, ça lui fera plaisir !

Quelques sons de mécontentement et Maitre toki comprit ce que cela signifiait. Il soupira.

_Bon d’accord, la plus grosse pour toi. Je vais même lui rajouter quelques fraises dans le gosier. Tu vas te régaler.

Mais au moment où Maitre toki se retourna pour extraire la pilule verte de l’imposante tête de bœuf qu’il pensait réserver à Alaena, son teint tourna couleur plâtre. Le plat comprenant le bœuf et sa pilule verte furent déplacés quelque part au milieu de la centaine d’autres. Avec les têtes de porcs, les têtes de vaux, les têtes de sangliers... que des têtes de quelque chose.

Plus que quelques heures avant l’ultime confrontation entre lui et la fille de sa future épouse.
Paniqué, une arme euphorisante égarée et une Haute Elfe enceinte affamée à faire patienter, Maitre toki n’aurait su dire de celle-ci ou bien celle-là, laquelle des têtes de bœuf était la plus grosse. Le cuisinier l’avait d’ailleurs prit aux mots, et chaque gueule débordait de fraises.

_Par les déesses ! Où avez-vous mit ma tête de bœuf ?
_Voyons ce n’est pas à vous de préparer le dîner.
_Mais enfin, vous ne comprenez pas !

Le cuisinier bouscula Maitre toki hors des cuisines.

_Hop, hop, hop, vous n’avez rien à faire ici.
_Attendez ! Je dois retrouver la pilule !
_De quoi parlez vous ? La menthe glacée que vous avez rapporté? Elle n’avait rien à faire là ! Mais c’est une très bonne idée, je l’ai mélangé dans un baril pour nous servir du Faenir à la menthe !

La porte claqua derrière Maitre toki qui ne pu bouger d’un cil.

_Il l’a mélangé au Faenir…
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 25 Mai - 17:06

Citation :
Cher journal,

J’ai peur que tu ne sois en danger...

Je crois qu’on te veut du mal...

J’ai du renforcer ta protection...

Pourtant c’est pas ma faute... Je l’avais pas vue cette fiole de parfum exotique rarissime...

Alaena a dit qu’elle allait me casser la chose dont je tiens le plus au monde pour se venger. Et comme c’est toi Mon Journal qui me tiens le plus à cœur. J’ai peur pour toi, elle est sauvage des fois. Je crois que c’est parce qu’elle fréquente de mauvais garçons, enfin surtout un, maman le déteste...

Vite je te cache je l’entends arriver !

Jour X, Année X, Auto Protection Enclenchée.



Deux journées ombragées plus tard,

Aux portes de Kaminoi,


Il fallu près de deux journées à la diligence d’Alaena pour faire le trajet entre Eliach et Kaminoi. Un long périple parsemé d’embûches de toutes sortes, comme l’impossibilité de trouver les denrées que l’on veut dans les petites auberges de sentiers. Par chance ils n’avaient rencontré aucun brigands, une aubaine pour Alaena qui ne se déplacait jamais sans ses coffres à bijoux et à robes.

La diligence s’immobilisa.


- Je soupçonnes que nous soyons arrivés, dit Vasyeh l’Elfe de Main d’Alaena.

- Très bien il était temps, les chemins sont beaucoup trop cabossés. Dès que je serai rentré j’irai en faire faire part à l’Empereur. Tout cela m’a donné la nausée, j’espère pouvoir me rafraîchir avant d’aller voir Mère.

Le cocher lui ouvrit la portière, Alaena s’empressa de retrousser légèrement sa robe pour descendre plus aisément. Une fois les deux pieds au sol il s’avéra qu’elle avait atterri en pleins dans une magnifique flaque de boue.

- Par Valar mais qu’est ce que c’est que ça, vous ne pouvez pas vous arrêter ailleurs qu’ici ? Regardez dans quel état je me trouve.

- Excusez-moi Ma Dame mais je ne suis pas venue pour vous faire descendre mais pour vous annoncer que les gardes nous refusent l’ouverture des portes.

- * long soupir * Ne dites plus un mot. Je vais voir ce qu’il ce passe.

Alaena regarda ses pieds en faisant une grimace de dégoût puis s’avança face à l’imposante porte qui bloquait l’entrée des terres de Kaminoi. Seul l’œil d’un connaisseur de l’Antre pouvait distinguer la gravure d’un petit singe cavalier à dos de dragon.

La petite Elfe grimaça.


- Il faut toujours qu’il se vante en affichant ce dont il est le plus fier.

Deux gardes étaient postés là. Disgracieux en tout points, ils arboraient leurs lances et leurs boucliers avec dédain. Tout deux portés la moustache, de loin on aurait pu les prendre pour une paire de jumeaux bien dodus du bidon.

- Halte-là ma ‘tite dame, fit le premier garde.

- Suis pas petite ! Rétorqua Alaena d’une voix aiguë.

- Alors comme ça on essaie une nouvelle technique d’envahissement ? On va pas se laisser faire comme la dernière fois, même avec une aussi charmante demoiselle ! Repartez donc d’où vous venez. Ajouta le second garde.

- Et dîtes donc à celui qui vous emplois que Kaminoi ne ce laissera pas berner aussi facilement.

A n’en pas croire ses oreilles Alaena se voyait pour la première fois refuser un passage, et même pire on la prenait pour un simple artifice.

- Qu’est-ce qu’ils racontent ceux-là ? Vous allez m’arrêter ce baratin et m’écouter !! Je suis venue ici voir Dame Gwaedia...

- Connais pô’...

- C’est qui ça ?

- Une ruse sûrement...

Les deux gardes venaient de lui couper la parole. Alaena se senti grandement offusquée, du rouge commençait à monter à ses joues.


- Par Valar !!! Bon calmons-nous. Alaena ferma les yeux puis les rouvris doucement. Il est possible que vous ne connaissiez pas Dame Gwaedia cependant je sais qu’elle se trouve derrière cette porte. Je suppose que c’est une invitée de Maitre toki...

- Elle suppose Mouhaha !!!

- Très mauvaise comédienne...

- Comment ? Je ne vous permets pas...

Il était temps pour l’Elfe de Main de prendre le relais aux négociations.

- Alaena laissez-moi faire...

- Grrrniaf allez-y, grommela Alaena. J’irai me plaindre à toki et ces deux vilains n’auront que ce qu’ils méritent !

Tandis qu’Alaena boudait dans son coin le dos tourné à la scène, Vasyeh pris la parole, ce qui fit écarquiller les yeux des deux gardes étonnés par l’insistance de la troupe.

- Nous sommes venus ici pour rencontrer Maitre toki de Kaminoi. Celui-ci a invité Dame Gwaedia de Celarawen pour un festin. La Dame ici présente se prénomme Alaena dirigeante des terres d’Eliach. Dame Alaena est la fille de Dame Gwaedia. De plus elle est aussi membre des Dragons Maudits dont le chef vous le savez est le Grand Maitre toki.

- Grand ! Mon œil... mâchonna Alaena, j’ai vraiment pas l’âme d’une diplomate...

- Ces terres ne sont nullement en dangers de part notre présence puisque les contrées de Kaminoi et d’Eliach sont alliées.

- Ah bah voilà, on comprend mieux quand c’est pas la gamine qui parle.

- ‘Tendez question de sécurité j’envoie un garde prévenir l’Maitre toki.

- Je suis une grande Dame !!!


Et oui de nos jours il n’est pas facile de se faire entendre surtout lorsque l’on est qu’une petite Dame. C’est pour ça qu’on embauche des serviteurs...
Malgré toute cette mascarade Alaena était terrifiée par la missive qu’elle avait reçue de sa mère et avait hâte d’aller lui parler.


Dernière édition par Alaena le Mar 25 Mai - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 25 Mai - 17:09

Citation :

Cher journal,

Savoir bien manger, c’est important. Savoir quoi manger, c’est mieux… Ma Mère elle est végétarienne parce que c’est une Haute-Elfe mais mon Père il se goinfre de tout. Par respect pour les Traditions de Maman, Papa ne m’a rien fait manger d’autre que des feuilles et des racines (comment Maman peut avaler des trucs aussi immondes ?) mais je suis aussi Humaine alors ça me rendait un peu malade alors Maman a du accepter que je mange de tout. C’est difficile d’être entre les deux des fois…Sauf quand ils se disputent, là je me mets automatiquement du côté de Maman car je sais qu’elle aura toujours le dessus sur Papa hihi ! Tu sais Journal, Maman m’a jamais raconté vraiment comment mon arrivée au monde s’est faite. Pourquoi ? ça c’est un myptè…un mysp…un munster… bref je sais pas pourquoi.

Jour X, Année X, Diététique…quand tu nous tiens !





« Combien de temps il va encore rester là-dedans ? Si je ne mange point dans quelques secondes, je vais décéder sur place ! »

Tapant du pied, tordant ses doigts fins, mordillant frénétiquement sa lèvre inférieure, Gwaedia s’impatientait comme jamais. Son ventre quelque peu rebondi semblait crier famine tandis que son propriétaire râlait littéralement, prêt à se jeter sur quiconque s’interposerait entre lui et la nourriture si offensément exposée.

Quelques minutes plus tard, le cuisinier jeta un Toki complètement paniqué hors de la cuisine, ce qui interpella notre affamée notoire.

- M’enfin Chéri, que se passe-t-il pour que tu ai une tête pareille ? S’enquit-elle auprès de son fiancé.

- … hé bien…

« Gargouillis monstrueux »

- Pousses-toi de la porte avant que je ne te passe sur le COOOOOOORPS !!!!!

Ni une ni deux, Toki plongea hors de la trajectoire de sa dulcinée avant de se faire littéralement pulvériser puis appela en renfort Pile et Face qui, bizarrement, n’étaient pas très loin…

- J’ai besoin de vous les gars, c’est super important…Gwaedia va me tu-er !

L’intéressée n’entendit plus rien de la conversation car ses yeux étaient remplit de visions très alléchantes. Pains, salades, jambons (non pas de viande nan mé), cornichons, radis, artichauts, kakis, bananes (pourquoi il y en a autant ? trois tonnes c’est pas un peu beaucoup ?), olives, figues, haricots verts blancs et rouges, danettes au chocolat, framboises (tiens Belokan est arrivé ?), raisins, violettes, fraises…fraises ?... … … FRAIIIIIIIIIIIIIIIIIIISES !!!!!!!!!!!

La Reine oublia en un instant tout ses bons principes et se jeta sur les malheureux fruits rouges et sucrés qui ne demandaient pas autant de générosité et d’amour. En quelques minutes, cinq bons paniers remplis de victuailles fraisiennes s’étaient vidés… Gwaedia, rassasiée, se sentit légère et apaisée mais ce doux sentiment s’évapora quand un garde toqua à la porte, ne sachant pas trop s’il devait écrire de suite un testament ou s’il devait d’abord faire sa dernière prière.

- Que se passe-t-il ? Bougonna la Haute-Elfe.

- Je..heu…suis venu prévenir Son Altesse que sa fille est à nos portes, répondit le pauvre garde.

La lucidité reprit brusquement le dessus sur sa gourmandise et la folie de sa grossesse tandis qu’elle remettait en place maladroitement ses effets.

- Heu…oui oui merci de m’avoir prévenu, dit-elle plus calmement. Faites-là monter dans mes appartements et dites-lui que j’arrive à l’instant.

-Bien Votre Altesse.

- Par Valar, ne m’appelez point ainsi !

- Oui Votre…heu…Madame, bafouilla le garde, tout heureux d’avoir survécu.

Gwaedia attendit qu’il soit parti pour respirer à grands coups. Elle avait complètement oublié la missive qu’elle avait envoyée deux jours plus tôt à Alaena, lui demandant désespérément de venir en Kaminoi. Mais maintenant que sa fille était là, elle éprouvait un intense désir de lui confier toutes ses craintes et surtout ses visions. Comment allait-elle prendre tout cela ?
Se recoiffant soigneusement, elle rajusta sa tiare si Elfiquement travaillée et sortit de la cuisine où l’attendit le chef des lieux.

- Alorrrs Majesté, comment il était ce rrrégal de frrruits ? Ma, ye les ai choisi avec amourrr pourrr vous ! Ils sentent bons les bois et tout ! Ma, è meraviglioso !

- Heu oui oui, je me suis régalée merci beaucoup ! Vous aurez une grosse prime croyez-moi !

- Ma, vous êtes trrrès y’entille Votrrre Altessé. Vous au moins vous êtes pas rrradine é !

Levant ses yeux profondément bleus, elle sortit un bout de papier et une plume de sa poche et griffonna un avis de prime. Hésitant un moment, elle leva sa plume.

- Quel est votre nom déjà ?

- Ma, ye m’appelle Hal, Hal Kappon.

Elle acheva de remplir le parchemin et le lui tendit.

- Voilà Messire Kappon et faite de votre mieux !

- Ma, ye n’y manquerait pas Majesté, dit-il en s’inclinant profondément…trop profondément.

Gwaedia sortit en hâte de la pièce et escalada les escaliers d’un pas aérien mais vif puis arpenta nerveusement les couloirs et les pièces qui la séparaient de sa chère fille. Encore trois mètres, deux mètres, un mètre…(on se croirait en plein film d’horreur). Arrivant devant la porte, elle s’immobilisa. Fallait-il tout lui dire ? Oui absolument, mais inutile de conter leur aventure dans les bois, les hamacs et autres Dundee…ce n’est pas assez heu…concret. Oui voilà…pas assez concret.

« toc, toc »

La porte s’ouvrit dans le salon de Toki, re décoré à la manière Elfique. Des dentelles et des tapisseries magnifiquement ouvragés, des bougeoirs argentés recouverts de marbrures taillés en formes de fleurs, des livres en langage Haut-Elfe étalés sur un coin de bureau et notamment une chose à laquelle Gwaedia y tenait beaucoup : une peinture incroyablement réaliste, joliment encadré de glyphes, représentant Lunaleska, la Capitale de son Peuple, et là où elle a tout perdu…Mais c’était la seule chose qui lui restait de ses origines alors, quoi qu’il en fut, ce tableau l’accompagnera à jamais.
Alaena était justement en train de regarder, émue, la Cité qu’elle ne verra jamais telle qu’elle était jadis, représentée sur ce parchemin renforcé.

- Ma Fille !

La jeune Haute-Elfe se retourna et sourit radieusement.

- Mère ! Cela faisait si longtemps !

S’en suivit un long moment de salut protocolaire, des larmes, des cris de joie… mais l’instant T arriva.

- Alaena, assied-toi je te prie, il faut que je te parle…

Celle-ci s’exécuta, prise soudain d’un malaise intérieur.

- Je…suis enceinte Chérie. D’un petit garçon.



Moment de silence qui dura longtemps…très longtemps (pas aussi longtemps que dans certaines série du genre Feux Ardents heu non Feux de désir…enfin bref).

- TOUTES MES FELICITATIOOOOOOOOOOOOOOOOOOONS !!!!!!!!!! YATTA !!!!

- Gné ?

- Bah oui quoi ? Tu voulais que je réagisse comment ?

- Heu…

Gwaedia se sentit tout à coup drôlement stupide. Se faire une frayeur pareille sans aucune raison c’est pas humain ! Bon c’est vrai elle est Haute-Elfe…mais quand même !
Rassurée, elle expliqua tout ce qui s’était passé depuis leur séparation. Elle expliqua tellement que leurs rires durèrent quelques bonnes heures jusqu’à la tombée de la nuit.

- Houlà, il est bientôt l’heure de manger ! dit Gwaedia tout en sachant qu’elle n’avait toujours rien dit au sujet du mariage, le réservant pour le dîner.

- Vous avez raison Mère… Je vais me préparer.

Quelques instants plus tard, la Reine se retrouva seule mais heureuse. Cet instant ne dura pas longtemps (décidément…) car Toki entra pour se changer. Sauf que… il se retrouva nez-à-nez devant son Elfe de fiancée, à demi nue, son ventre légèrement rebondi incroyablement sexy narguant son appétit revenu au galop.

S’en suivit une longue trèèèèèèès longue séance de…enfin pas besoin de vous faire un dessin.



[HRP : pour des raisons techniques, Gwaedia est personnellement indisponibles pour le moment. Découvrez tout de même cet écris grâce à la magie de la télépathie.]
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:09

Citation :
Cher journal,

Aujourd’hui je suis morte.
La marque de Valar, cette espèce de fer à cheval est encrée dans la peau de mon bras gauche. Je déteste cette horreur ! Maman a la même et la porte comme un bijou alors que je préfère la cacher derrière un vêtement, où un foulard pour bras.
Enfin, jusqu’à ce matin car Salie m’a démasquée en essayant de me le voler. Non mais elle a cru quoi celle-là ? Plutôt manger de la morve de gobelin que lui prêter mon foulard ! Quand je l’ai poussée en espérant qu’elle tombe et se fende le crâne en deux contre le sol, elle s’est rattrapée en me l’arrachant d’un coup ! Et elle l’a vu… la tache.

Alors je me suis mise à briller fort, rah ! Je déteste quand je rougi. Non mais c’est vrai on dirait un de ces fameux éclairages qui guident les navires au large… C’est pour ça qu’elle a dessiné partout sur les murs le fer à cheval.
Je savais plus où me mettre. Je l’aurais étranglé jusqu’à lui faire exploser les yeux à cette peste !! (Ouais yen a marre à la fin !!!). Mais j’ai pas bougée, rien. Je brillais, encore et encore et encore ! Plus je faisais de lumière et plus les autres se moquaient de moi. Et là j’ai craqué. J’ai eu comme une absence… et tout le monde s’est arrêté. Je ne faisais même plus de lumière.

J’ai couru au château mais personne ne me regardait. C’était comme si je n’existais pas ! Il n’y a que ma sœur maintenant qui arrive à me voir, mais seulement quand elle fait ses yeux blancs qui font froids dans le dos. Brrr. C’est pour ça qu’elle a crié à papa que j’étais un fantôme car elle en voit tout le temps. Tss, moi je suis sûre que c’est des amis imaginaires mais… et si c’était vrai ? Je ne veux pas être morte moi !!! Et si je suis morte, pourquoi je suis encore là ?

JE SAIS ! Chaque nuit je me faufilerais chez tous ces idiots qui ont osé rire de moi. Ah ah ! Ils vont mourir de peur…


Jour X, Année X, Je vais tous vous hanter… TOUUUS ! !


Des pas affolés brisèrent la tranquillité sauvage de l’épaisse végétation encore humide. Traversant feuilles, branches et hautes herbes, ses jambes l’entraînaient dans une course perdue d’avance.
Chassant un barrage sombre et perlé d’eau de pluie d’un bras écorché, coupant une liane touffue de l’autre en un souffle désespéré ; bruissement inhabituel derrière un buisson entravant son chemin. Un œil perça la pénombre quand une flèche siffla dans l’air, griffant sa joue droite d’une fine écorchure déjà ensanglantée.
Au centre d’un terrain inconnu, cerné par une armée d’Elfes se mouvant en forêt comme une anguille dans un cours d’eau, il galopait à tâtons dans ce labyrinthe boiseux. Un pas à gauche, un Elfe disparut spontanément suite à un coup d’épée futile. Demi tour. Son poing vibra dans un courant d’air chaud provoqué par une nouvelle esquive. Alors il reprit sa course, mais un dernier Elfe suspendu à une branche par les pieds lui balaya les jambes par son arc.
S’écrasant à terre, quatre lianes lui harponnèrent chevilles et poignets. Pester et s’agiter ne menaient à rien : il était déjà trop tard. Des bottes sophistiquées glissèrent devant son visage quand il découvrit que l’armée en question n’était constituée que d’un seul et unique être fin et élancé.

Sans un mot, une deuxième personne s’approcha du chasseur Elfique en toisant l’homme ligoté par des liens végétaux. Ce deuxième Elfe défit sa capuche si souplement que le tissu paraissait se mouvoir avec des muscles insoupçonnables, quand il prononça :

_Celarawen ne vous laissera pas pervertir notre reine, Maitre toki.
_Vous… ! Souffla t-il.

Puis le néant.


Maitre toki ouvrit les yeux.
Aux premiers abords, l’endroit lui paraissait complément étranger. L’adrénaline le fit sursauter, et ce n’est qu’après plusieurs battements de cils qu’il se laissa retomber mollement sur le dos. La décoration était si inhabituelle qu’un instant il s’était cru perdu chez les Elfes. Cela dit, c’était joliment fait et très agréable.
A ses cotés, une vision de bonheur lui fit enlacer un bras doux et chaud autour de la hanche nue de sa promise qui lui tournait le dos. Son bassin se fraya un chemin en arc contre le contact de cette chair lisse. Le souffle chaud de Maitre toki pigmenta le cou de la Haute Elfe d’un frisson quand ses lèvres fermes décrochèrent un baisé exquis sur sa peau claire. Il la réveilla alors d’un demi-sommeil, comme si leur corps eut besoin de récupérer après un effort intense. L’index de Maitre toki effleura la joue de Gwaedia pour mieux contempler les traits expressifs de son visage, dissimulés sous un rideau de chevelure noire.

On frappa à la porte.
Maitre toki se souvint qu’il s’agissait-là de la troisième tentative. Son esprit mieux disposé à réfléchir le foudroya alors d’un signal de détresse qui se déversa tout le long de son corps.

_Les fiançailles !
S’exclama t-il en sursaut.

Déjà sur ses pieds, il jugea les appartements comme pour la première fois à la recherche de tout ce qui pouvait bien ressembler à ses habits. Enfilant le premier tissus qui apparut sous ses yeux, il s’arrêta à mi-cuisses - C’est pas à moi ça - puis lança la petite culotte de Gwaedia à sa propriétaire.

On frappa à nouveau.
Si le rouge commençait à colorer les joues de Maitre toki, c’est que ce dernier était certain d’une chose : il n’y avait que Alaena pour insister autant ! Elle savait, elle était en colère et le châtierait du terrible sort Eunuque.
Par les déesses ! Ce n’était que Djïn, le fils du chef commerçant du royaume qui se présenta à Maitre toki quand il ouvrit la porte. Le front en sueur sous l’étoffe blanche entourant son front, les gestes aussi imprécis que ses mots, il bafouilla que les invités s’impatientaient, devenant pour certains incontrôlables. Trop de pression pour ce garçon d’à peine quatorze ans.

_C’est à n’y rien comprendre. Ajouta t-il, ses yeux azur cherchant à découvrir ce que Maitre toki cachait dans la pièce derrière lui. Cette hilarité générale est pire que l’ivresse ! La menthe glacée est un succès cela dit. Je crois être le seul à ne pas avoir bu…

La porte claqua au nez du garçon paniqué, car Maitre toki l’était bien plus encore.

_C’est une catastrophe. Marmonna t-il.

Adossé contre la poignée, ses yeux grands ouverts et affolés fixèrent Gwaedia à demi nue mais entièrement incrédule. Maitre toki se précipita vers la fenêtre afin d’étudier sa capacité de d’évacuation d’urgence tout en informant Gwaedia d’une voix tremblante :

_Ce crétin de chef a mélangé la morve de gobelin givré au Faenir ! Ah celui-là, ça va lui faire tout drôle sa petite rémunération. Mais alors, toute petite et bien minuscule comme… (cherchant quelque chose de petit sur lui, mais se ravisant aussitôt) Plus de fiançailles. Continua t-il en agrippant le poignet de Gwaedia.

Maitre toki s’apprêtait à les faire sauter par la fenêtre quand il sentit une résistance freiner son élan. Il toisa alors la haute Elfe d’un regard interrogateur avant de rouler ses yeux dans leurs orbites.

_Mais enfin habille toi vite, qu’est-ce que tu attend ?! Il a pas bougé ton ventre voyons. Cesse donc de te contempler ainsi et fuyons !

A ces mots, Les yeux de Maitre toki se mirent à fixer cette infime bosselure qui n’avait rien à faire là. Ou plutôt qu’il n’avait encore jamais remarqué bien qu’il connaissait par cœur les moindres formes de cette femme.

_Vous les Elfes, vous êtes si prématurés parfois.

Finalement il décida d’aider Gwaedia à se rhabiller. Cette dernière avait beau lui parler qu’il n’entendait rien. Et pourtant, quelque chose dans les mots qu’elle choisissait et le ton qu’elle employait eurent raison de sa détresse. Alors, Maitre toki capitula en expirant profondément. Inspiration. Expiration. Inspiration … Après tout, ce n’était si grave si tous les invités abusaient du Faenir empoisonné par la pilule verte. Il y avait des choses bien plus tragiques dans la vie qu’une soirée euphorique.
A coup sur Alaena s’y était jetée dès son arrivée comme prévu. Ainsi, elle prendrait toutes les nouvelles du bon coté et avec beaucoup (trop) d’enthousiasme.

Gwaedia et Maitre toki pénétrèrent enfin dans le salon main dans la main. Eux qui habituellement n’affichaient jamais leur amour n’avaient plus à se cacher. Du moins de ce coté-ci de l’empire. Ce poids en moins sur leurs épaules semblait les épanouir. Une délivrance qui les fit marcher sur un petit nuage, aussi confortable qu’un ventre bien dodu. Et pour cause : le goûteur privé de Cliopatra spécialement embauché pour l’occasion s’était roulé sur le sol, bien décidé qu’aujourd’hui il serait le tapis d’entrée… Evidement, cet autre homme aux chevilles ligotées qui sautillait partout avec une tête de bœuf sur les épaules, présageait de bien pires excentricités à venir. Mais…

_... tant que personne ne meurt, nous passerons de superbes fiançailles mon trésor.


_Ne m’appelez pas comme ça.

_Non ? Questionna l’Elfe faussement indigné. Et pourquoi je devrais me priver de ce plaisir, après tout ce que nous avons partagé ? Comme vous me décevez Maitre toki.
_Vous savez parfaitement que je ne suis pas lui. Répondit Seinsei d’une voix sifflante entre ses dents.
Il était absolument conscient qu’en ouvrant la bouche d’avantage, il ne pourrait retenir le cri que sa gorge retenait prisonnière jusqu’alors.
_Je ne sais que trop bien qui vous êtes mon trésor. Continua le druide. Tout comme Célarawen à présent. Mais cette catin le sait-elle ? Joignit-il le geste à la parole d’une gifle brusque sur une deuxième personne enchaînée.
_Laissez-la en dehors de ça Atrebürh ! Rugit alors Sensei, le visage en furie.

Le druide éclata d’un rire sinistre.

_Vous êtes indigne de prononcer mon nom ! Seul un Elfe en a l’autorisation.
_Mais moi je suis une Elfe, que vous le vouliez ou non. Répondit la femme méconnaissable derrière l’étoffe grisâtre de ses cheveux emmêlés.

Le druide glissa vers L’Elfe à la peau sombre et approcha son imposant nez si proche de son visage qu’il aurait pu l’embrasser. Le souffle mentholé de ses mots fit frissonner la jeune femme de dégoût au contact terriblement intime et non désirable de cette proximité.

_Vous n’êtes rien. Chuchota t-il. Ni un être vivant, et encore moins membre de la communauté Elfique. Vos mélanges abjects à tous sont un déshonneur pour notre race supérieure. A vous seuls, les Efles noires représentent l’insalubrité du monde magique. Accouplé à des humains, vous n’en devenez que plus ignobles et répugnant. Il est de mon devoir d’agir pour le bien des miens. Je ne laisserais personne souiller la race supérieure des Hauts-Elfes. Jamais !
_Touchez-la encore une fois (La voix de Sensei trembla de fureur), et ce sera dernière chose que vous ferez. Je vous tuerais…

Un regard pervers illumina le visage du druide qui inclina lentement la tête en direction de Sensei. Un sourire machiavélique rayonnant étira le bas de son visage quand un ongle acéré déchira lentement le buste de l’Elfe noire en une ligne ensanglantée.
Cette dernière ne lui donna pas la satisfaction de protester. Seul un œil doré perçant la touffe épaisse de ses cheveux trahissait ses pensées les plus terribles. Sensei se débattit comme un diable sous le tintement frustrant de ses chaînes. Il hurla. « Vous êtes mort ! Vous êtes mort ! »

_Criez tant que vous le voulez. Répondit le druide d’une voix calme. Les murs sont épais. Personne ne vous entendra, (deux pas en arrière, il pencha sa tête d’un coté comme un félin curieux) mais peut être que les choses seront différentes pour Kaminoi. « Au feu, au feu ! »
_Expliquez-vous. Que se passe t-il en Kaminoi ? Répondez-moi !

Le druide fit trembler un nouveau rire sarcastique qui ricocha comme des lames acérées contre les parois de pierre. En lui résonnait les cris et la panique provoqués par un incendie improbable. « Où est ma fille ? – Ça vient de l’étage ! – Au secours ! »

_Je peux sentir la peur, j’entends leurs suppliques et leurs gémissements… Voila ! Rugit-il d’une voix rauque. La première victime vient de périr par les flammes ! Pauvre enfant…
_De quoi parlez-vous ?
_Ne dis rien Sensei. Intervint la femme. Cet homme a perdu la raison. Un Elfe n’agirait pas ainsi. Pas même un Elfe noir.
_Ton père sera inconsolable. Continua Le druide dans son délire. Pourtant d’aucun ne méritaient de vivre.
_Qui vient de périr ? Que ce passe t-il là bas ? Répondez-moi ! Qu’est-il arrivé à Kyra et son père ?
_ L’avertissement a sonné ! Oh oui, La purification est en marche…



Le lendemain, après une nuit blanche où le tintement des cloches sonnait en continue dans son esprit, Maitre toki se recueillait sur la tombe de l’enfant à peine mit en terre. Les fiançailles s’étaient terminées de manière tragique, comme le signe peut-être que leur union ne devait pas avoir lieu. Mais une main caressante dans son dos chassa cette pensée stupide. Il imagina alors sa fille, dévorée par la chaleur des flammes ardentes, don toute les larmes de son corps n’auraient jamais suffit à éteindre. En affermissant l’étreinte de Kyra dans ses bras, il brisa la douleur qui aurait put être sienne. Son empathie pour le père ayant enterré son enfant aujourd’hui l’avait bouleversé.

_J’entends encore l’alerte des cloches dans ma tête. Confia t-il à Gwaedia. L’enquête est en cours, mais Kappon est déjà rassuré car se ne sont pas les cuisines qui ont prit feu. L’incendie c’est déclaré à l’étage, comme s’il n’était pas destiné à tuer car les festivités se déroulaient au rez-de-chaussée (il soupira). Et pourtant, ce n’était pas un accident. (Puis se tourna vers Gwaedia). Mon amour, nous avons trouvé les traces d’une semence Elfique hautement combustible. Ce n’est pas possible, je le sais bien. Les Elfes n’agissent pas ainsi ! Je crois qu’il est temps de nous rendre en tes terres. Je confierais Kyra à Navi. Ruberta a prit congé.

Maitre toki se tourna une dernière fois vers la tombe. Habituellement, il était coutume d’incinérer les morts, mais le pauvre garçon avait déjà péris par les flammes. Il aurait donc été malvenu de le voir disparaître sous les braises du bûcher. Du haut de ses un an tout juste passés, Kyra semblait déjà comprendre à son niveau ce qu’il se passait. Du moins c’est ainsi que son père interprétait le gigotement des bras de sa fille vers la tombe.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:13

[quote name='Gwaedia' date='Tuesday 06/01/2009 à 10:58' post='115460']

Citation :
Cher journal,

On a beau dire dans ma famille que nous sommes tous liés par le sang et que nous sommes pareils et gnagnagna, moi je pense de plus en plus que nous sommes tous différents. Cette impression de faire le "lien" entre ma mère et mon père me perturbe parfois. Les Hauts-Elfes et les Hommes seront toujours différents ça c'est sur...mais moi ? Je suis différente de tout le monde, une hybride quoi !
Génial !!! Je vais pouvoir assouvir ma soif de POUVOIIIIIIR !!! Mwahahahah...heu...arhem. Bref j'me pose des questions...

Jour X, Année X, prépare sa petite dictature...


Cette tragédie de la nuit passée bouleversa tout le château de Kaminoi, qui le lendemain, se mit en deuil général. Seul deux personnes se tenaient à l’écart de tout, étrangères à l’intérieur d’une famille frappée par la douleur.
Touchée par la mort de ce jeune garçon, Gwaedia et sa fille décidèrent d’honorer elles aussi l’âme de Djin. Mais la Reine des Hauts-Elfes du Sud était tout aussi intriguée par les mœurs des Humains qu’elle ne connaissait guère et entreprit d’observer, respectueusement, toute la procession. De retour dans ses appartements, elle fut si troublée qu’elle en fit un écrit qu’elle se promettait de le retranscrire dans sa langue et de l’y entreposer dans sa bibliothèque, en Celarawen.


« C’était un doux matin de printemps et le soleil venait à peine d’effleurer la grande tour que déjà, une clameur de désespoir retentissait dans tout le royaume. Il n’y avait guère de chaleur émanant du grand Astre et nul oiseau ne faisait entendre son chant, comme si Kaminoi entier voulait rejoindre ce jeune garçon.
Je descendis rejoindre le jardin pour goûter au frais de l’air quand mes yeux se posèrent sur le décor…tout le château était drapé de voiles noires et chaque porte menant à des appartements avait une couronne d’une plante nommée la Chrysanthème (qui chez nous annoncent le doux passage de Dame Hiver à Demoiselle Printemps). Frappée par ce triste décor, perturbée par toute cette tristesse, je décidais d’observer à présent les Humains.
Etrangement je comprenais leur douleur…eux déjà si éphémères, qu’ils devaient aussi mourir avant leur propre heure ! Quatorze années…c’est tellement infime pour Nous, Semi-Immortels. Au jour d’aujourd’hui j’ai vécue deux cent dix printemps et pourtant je n’ai encore rien vécue et tant de choses à apprendre.
C’est dans cet état d’esprit que je parcourais le long couloir menant à la Grande Salle du château si tranquille. En entrant, je fus de nouveau frappée par ce que mes yeux me montrèrent : tout Humain présent était vêtu de noir. Les Dames portaient un voile noir, leur cachant le visage, telles des veuves venant de perdre leurs maris. Quand aux Hommes, ils portaient des tuniques aussi noires que le bandeau qui serrait leur avant-bras gauche. Je ne comprenais point l’étrange signification de tout ceci… Comment l’âme de ce jeune Djin pourrait-elle se sentir mieux ou tout du moins libérée ? En ne se vêtant que de noir ? En ayant l’air si triste ? Toutes ces questions me tourmentaient…
Nous, les Hauts-Elfes, sommes complètements différents. Nous sommes très triste bien sûr à la mort de l’un de nos Compagnons mais nous voyons les choses sous un autre angle : nous chantons des poésies ou des chants, mêlant nos voix au vent qui atteint les Cieux. Nous fleurissons les jardins pour honorer la Terre qui porte à présent en son sein celui qui nous a quittés. Nous ne faisons ni de marche silencieuse ni de procession laborieuse…nous passons cette journée à chanter pour Nos Dieux, pour le défunt, mais point pour le pleurer mais pour l’honorer, lui chanter ses louanges faites sur Terre. Nous voyons la Mort comme une autre étape de la Vie c’est peut-être pour cela que nous sommes si différents des Humains…
J’achève cet écrit en vous faisant comprendre ceci : les Humains ne sont point des créatures primaires et encore moins des Sous-Etre. Se sont des Etres tourmentés par la Mort, Ephémères dans la Vie et apeurés dans l’Inconnu. Ne les rejetez point, ne les détestez point, n’ayez point pitié non plus…Ils sont simplement différents mais néanmoins semblables plus que vous ne le croyez ! Ayez foi en ces créatures qui pourraient sans doute vous en apprendre, j’en suis le fidèle témoin.

Gwaedia «Tysa ta Miseèna», Fille de Vaelys la Vaillante, Reine des Hauts-Elfes du Sud.[/color][/i]"


Gwaedia posa sa plume d’un geste fébrile. Son sentiment était indescriptible et elle resta un long moment ainsi, sur sa chaise. Lorsqu’elle décida de se lever, le Soleil commençait déjà à toucher la Terre.

« Toc-Toc »

La Reine sursauta, les papiers volèrent et la bouteille d’encre se renversa sur les rapports es Chefs de Guerres de Kaminoi lorsque la porte s’ouvrit.

_Je suis venu te dire que…heu…tu es sur que ça va ? demanda Maitre toki.

- Heu oui oui je…juste le temps de nettoyer…tout ce vent ! Cela est très étonnant en cette période de l’année… dit Gwaedia en jetant un œil discret vers la fenêtre grande ouverte et les rideaux de soie totalement immobiles.

_Si tu ne te sens pas bien, nous pouvons retarder le voyage pour Celarawen…Demain c’est peut-être trop tôt ?

- Non non je t’assure ! Tout va très bien…Le repas était copieux ce midi, je n’ai pas totalement digéré. Nous partirons demain, j’ai déjà prévenu Mon Peuple que nous serions là-bas dans trois jours.

Le visage inquiet de l’illusionniste se déconfit aussitôt. Comme ça Les Elfes savaient qu’il viendrait lui aussi ? Il était certain qu’il réfléchissait à la façon d’incruster un plastron en fer forgé à l’intérieur d’une tunique de réception…
Gwaedia passa une main légère dans ses longs cheveux d’ébène et tout fut oublié pour le Seigneur de Kaminoi. Après tout, s’il en faut passer par là pour pouvoir passé sa vie avec elle…

- Tu voulais me dire quelque chose ? dit Gwaedia en rangeant ses écrits dans sa serviette en daim.

_Heu oui, c’était pour te dire qu’Alaena est dans notre infirmerie car heu…elle a un peu trop bu et heu…

- Et bien ? S’impatienta sa fiancée.

_Et bien elle s’est coincée la tête dans une des têtes de veau et heu…bah elle n’arrive pas à s’en dépatouiller…

- Par Valar ! Mais elle m’aura tout fait celle-là ! Dit-elle en riant allégrement.

En refermant la porte de ses appartements en compagnie de son fiancé, elle souria devant le splendide coucher de Soleil en se disant que finalement, ce n’était pas une si mauvaise journée…

Le lendemain, tout un tas de bagages cernait le lit des deux amoureux. Des aussi grosses que des tonneaux, d'autres pouvant contenir que deux ou trois bijoux, des carrés, des ronds, [s]des triangulaires[/s] heu...bref. D’ailleurs, en parlant de bagages, le bon Maitre toki dans sa grande splendeur, avait oublié ce minuscule détail en se levant et fit un salto carpé double vrille en trébuchant contre une des malles. Se relevant sous les applaudissements d'une Gwaedia euphorique et incroyablement nue, l'Illusionniste grommelait comme jamais.

_Au lieu de rire bêtement, dit-il en grinçant des dents et en se massant son orteil qui avait triplé de volume, tu pourrai au moins me donner ma chemise ?

- Pourquoi est-tu si nerveux ? Après tout, nous ne sommes point des cannibales !

Gwaedia cru entendre que ça se pourrait bien quand on annonça à travers la porte que le petit-déjeuner était prêt depuis au moins quinze minutes. Elle se leva et, en sautant le tas de sacs et autres valises, se dirigea vers la penderie.

- AAAAAAAAAAAAH !!!! Où est ma ceinture en perle ? Où est-elle par Valar !!!!

Un nouveau grommèlement se fit entendre à l’autre bout de la pièce.

Trente minutes plus tard, Maitre toki attendait dans la Grande Salle sa promise qui tardait à se montrer…

_Mais combien de couches peut-elle bien se mettre sur le dos pour mettre aussi longtemps ? S’impatienta-t-il.

_Ma Reine, elle, fait du mieux qu’elle peut pour être la plus rayonnante possible pour se présenter à Son Peuple ! Quoi qu’aucun artifice ne puisse la rendre plus belle qu’elle n’est déjà ! Dit le druide Atrebürh en grinçant des dents.

_Eh oh du calme hein…il s’agit de MA fiancée ! répliqua le Seigneur de Kaminoi.

Le druide Elfe allait répliquer quand Gwaedia se montra enfin, le visage rayonnant, en haut des marches. Maitre toki en resta bouche bée et Atrebürh s’inclina profondément.

Une splendide tunique de soie blanche brodée de minuscules larmes de saphir cintrait parfaitement le corps de la Reine, ainsi qu’une ceinture de perles d’argent faisant magnifiquement apparaître ce fameux petit ventre rebondit qui était apparu récemment. Les cheveux de Gwaedia étaient tressés en une longue natte entremêlée de fils de soie bleus azur bougeant avec souplesse à chaque mouvement le long de son bassin. Aucun maquillage ne se faisait voir sur le visage de porcelaine de la jeune Haute-Elfe, à l’exception de son rouge-à-lèvres de couleur sang, qui embellissait sans excès tout l’ensemble. Enfin, sur sa tête, était posé un diadème incrusté d’une rivière de diamants et de saphirs.

_Nous pouvons partir Ma Reine, tout est prêt pour une demi-journée en carriole et le reste en bateau pour rejoindre nos belles côtes ! dit le druide en s’inclinant une nouvelle fois.

Personne, même pas Gwaedia, ne pouvait dire ce que pensait toki en cet instant, pendant qu’elle descendait les marches précautionneusement, pour ne pas marcher sur sa longue tunique. Se drapant d’une belle cape avec capuchon blanc perlé, elle déposa un doux baiser sur la joue de son « Homme » et suivit le cortège. Reprenant doucement ses esprits, Maitre toki aida à monter sa fiancée sur le siège de soie rouge, s’installa près d’elle et referma la porte en tirant la langue devant un Atrebürh déconfit.

Une fois tout le monde embarqué et les soldats en formation autour des carrioles, le voyage commença.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:16

[quote name='Alaena' date='Saturday 10/01/2009 à 19:09' post='115521']


Citation :
Cher journal,

Aujourd’hui j’ai voulu faire plaisir à papa pour son anniversaire. Au début j’avais pas d’idée de cadeaux, bah oui en tant que souverain de Kaminoi il a déjà tout ce qu’il veut et même ce qu’il veut pas ! C’était vraiment pas facile pour moi, mais heureusement que Navy était là… enfin c’est ce que je me suis dis au début. Elle m’a suggéré de lui faire un beau gâteau… quelle catastrophe, j’ai mis du sel à la place du sucre, le lait de chèvre était caillé, le cacao ressemblait à des crottes de souris (à moins que ça ne soit l’inverse) et pour couronner le tout j’ai renversé une bouteille de faenir qui traînait par là dans la préparation. Il était beau mon gâteau ! Un peu de sucre de glace et on y voyait que du feu.

N’empêche papa il l’a adoré finalement, il en a repris trois fois mais bon après il a commencé à dérailler (peut-être à cause de la surdose de faenir) et à parler de peintures de maman en naturelle je ne sais trop quoi… Maman était furieuse. Je l’ai déjà écrit le mot catastrophe ?


Jour X, Année X, Chef cuistot !


- Oui il est vrai qu’il m’arrive tout à tas de choses farfelus, mais je peux vous assurer que je ne fais rien pour les provoquer. Alaena était entrain de papoter avec un garde de l’armée de Kaminoi, deux verres de Faenir à la main. Il faut se rappeler qu’à cette époque Alaena avait une allure d’enfant. Tenez, elle montra ses verres, ceci m’aide à replacer mais idée dans mon crâne. Lorsque ma tête fut malencontreusement coincée dans cette viande répugnante ce n’était pas à cause de cette boisson comme beaucoup vous diront, c’était à cause de ce cuisinier accentué. Alaena bu une petite gorgée, attendez, il faut que je vous explique bien. Je m’en souviens comme si c’était hier… à vrai dire c’était cette nuit donc oui je m’en souviens beaucoup enfin un peu. Où en étais-je ? Le garde haussa ses sourcils. Ah oui, le Faenir qui ce trouvait au buffet était répugnant, c’était comme si quelqu’un avait ajouté un ingrédient pour lui dégrader son goût. Je n’en ai pas pris une goutte ! On ne l’a fait pas à moi. Heureusement que j’avais fait ramener quelques caisses personnelles de ma collection, que j’avais discrètement apportées en cuisine. Toujours est-il que j’avais un peu la gorge sèche. Je me suis donc faufilée entre les invités puis entre les serveurs pour atteindre mon but lorsque je vis l’énorme postérieur du chef cuisinier accentalien foncer droit sur moi et m’envoyer valser la tête la première dans une tête de veau ! Voilà vous s’avez tout maintenant et je compte sur vous pour diffuser cette version des faits parce que la rumeur comme quoi une fille ivre s’est mise la tête toute seule dans une tête de veau pour ressembler à une beauté est complètement FAUSSE.

Alaena caressa une mèche de sa chevelure qui sentait désormais bon la cannelle.

- Toujours était-il que j’ai passé toute la soirée à l’infirmerie, je suis déçue mais alors très déçue par cette fête. D’autant plus qu’il y a eu le feu et qu’un jeune garçon ne s’en n'est pas sorti. Je n’ai rien pu voir avec toute cette chair qui me gâchait la vue malgré les deux petits troues que cet idiot de guérisseur avait fait...

- Bon ce n’est pas tout mais je vais devoir vous laisser, nous repartons en Celarawen. Je vous remercie de m’avoir porter mes bagages jusqu’à ma diligence. Tenez, Alaena lui donna les deux verres de faenir, je vous les offre pour que vous goûtiez.


Alaena s’installa dans sa diligence qui se trouvait à la suite de celle du couple Gwaedia - Maitre toki. La jeune Elfe sorti de sous le siège un petit cahier. Elle y plaça entre les pages une fleure rare qu’elle avait volé dans la chambre de toki. Les diligences se mirent en route en direction de Celarawen. Au loin dernier, le garde qui avait accompagné Alaena s’empressa de verser le contenus des verres dans un bac à fleurs avec un air de dégoût. Le garde n’avait rien entendu de ce qu’avait dit Alaena, il était sourd...
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:17

[quote name='Kyra' date='Sunday 18/01/2009 à 18:48' post='115607']


Citation :
Cher journal,

Une rumeur étrange circule au château. Le chiffre 32. Je crois que c’est en rapport avec les cinq bougies portées disparues sur mon gâteau. Peut-être que ce n’était pas une si bonne idée d’en faire des comestibles. Quoi que…
La pâtisserie finalement ça ressemble beaucoup à l’alchimie ! On peut y mettre toutes sortes d’ingrédients et admirer ensuite le résultat en prenant bien soin de se mettre à couvert (je recommande également un bouchon pour les oreilles à cause des explosions). Le tout c’est de bien nettoyer derrière son passage. Le problème, c’est que je n’ai compris que bien plus tard qu’un gâteau inflammable était très dangereux pour un gâteau d’anniversaire à cause des bougies. Je devrais peut-être remercier la personne ayant dévoré ces cinq bougies bancales qui refusaient de tenir droites. C’est certain que sinon le gâteau nous aurait explosé à la figure et hop, invisible sans le vouloir en courant me cacher sous la table.
Enfin bref. Depuis hier, tout le monde n’arrête pas de dire que papa ne fait pas ses 32 ans. Bin… Si ça leur fait plaisir. Déjà que c’est super vieux, alors que personne ne compte sur moi pour révéler ses 37 ans ! Ça me donnerait un coup de vieux à moi aussi…

Jour X, Année X, refuse de dépasser ses 12 ans.


Quelque chose comme un voile obscure traversa le regard du druide. Le trottinement des chevaux lui fit perdre de vue cet Elfe élancé comme le convoi spécial entamait sa marche vers le port. En tête, la carriole des fiancées suivit par celle d’Alaena et du Druide, devançant elle-même une carriole spécialement dédiée à toutes leurs imposantes affaires (et le Druide si d’aventure Alaena le chassa pour se coiffer tranquillement). Maitre toki tira un rideau rouge, le plongeant lui et Gwaedia dans une chaude atmosphère des plus intimes. Il claqua plusieurs fois de la langue et secoua la tête. « J’espère que tu ne compte pas sur lui pour nous unir. Ce druide me file la chair de poule. Il a quand même fait spécialement le voyage jusqu’ici rien que pour t’escorter ! Tout ce dévouement relève du fanatisme… Un bisou ?»

Gwaedia n’eut pas le temps de répondre que la porte opposée s’ouvrit brusquement, laissant une bourrasque de vent rose s’engouffrer à l’intérieur de la carriole. Un parfum de menthe chatouilla les narines de Maitre toki quand Ruberta s’installa face à eux.

_Vous ne comptiez tout de même pas vous en aller sans moi ! Piailla t-elle sa longue tige courbée et fumante au bout du bec.
_Mais qui vous a autorisé à monter ? Grogna Maitre toki.
_Sachez que je n’ai besoin de l’autorisation de personne pour vous mettre du baume au cœur mes chéris !

Pertinemment conscient qu’il était inutile d’en discuter, Maitre toki caressa l’idée de jeter ce travesti flamant rose hors de voiture en pleine marche. Mais finalement, il décida qu’il en était hors de question sous peine de lui briser une patte avec ses talons vertigineux. Cela ne ferait que les retarder, il pria donc les déesses pour que passer une demi-journée face à cette exubérance emplumée qui fumait de l’herbes mentholées à longueur de temps ne lui soit pas fatal. Après tout ce n’était pas si long, et au moins la présence de sa future épouse à ses cotés saurait l’aider à surmonter cette épreuve.

_J’ai confié ma fille à Navi le temps de notre voyage pour Celarawen. Où étiez-vous donc passée durant tout ce temps ? Je vous ai pourtant déjà prévenu qu’une nourrisse ne pouvait pas s’éclipser ainsi.
_Que voulez-vous, répondit-elle en croisant lentement ses longues et fines jambes. C’est mon tempérament d’oiseau sauvage ! Je ne pouvais plus rester cloîtrée dans le château. J’avais besoin d’une petite cure de nature vous comprenez ? N’est-ce pas pour cette raison que vous avez également engagé Navi ?
_Entre autre choses, oui.
_Alors c’est réglé ! (Elle se cala d’un bond sur son dossier avant de tourner son regard vers la superbe reine Haute-Elfe ; croisant ses doigts comme pour réciter une prière) Gwaedia, mon enfant, vous êtes ab-so-lu-ment magnifique ! Et visez-moi un peu cette superbe…
Le silence de la reine interpella le flamant rose.

_Et bien. Vous m’avez l’air exténuée. Tout ceci me prête à penser que la nuit fut très agitée ! N’ais-je point raison ?
_En vérité… Commença doucement Maitre toki. La nuit fut difficile.
_Continuez mon trésor. Je peux absolument TOUT entendre, et surtout les détails croustillants.

Les fiancés croisèrent leur regard l’espace d’un court instant avant de tourner la tête vers Ruberta et révéler d’une même voix : « Il ronfle ; Elle pète »

Il y eut un petit temps de silence durant lequel Ruberta ouvrit de grands yeux intrigués. « Ne me cachez pas la vérité ! » Alors les deux amants n’eurent d’autre choix que de soupirer les faits exacts d’un ton las.

_ Elle ronfle.
_Il pète…
_Bien... c’est charmant ! Ricana le travesti rose de sa fidèle tonalité perçante. Moi je fais les deux à la fois. Allons, allons. Ne vous gênez pas pour moi et allongez vous. Je sens que vous avez des tas de choses à me raconter. Faites l’amour si ça vous détend.

Ruberta avait raison sur un point. Ce voyage était l’occasion de profiter d’un peu de calme pour faire le vide et recadrer les esprits. C’est donc naturellement que Maitre toki laissa choir sa tête contre les cuisses de sa future épouse. Allongé sur le dos, les mains croisées sur le ventre et les genoux pliés sur le siège, il s’égara un instant dans le regard émeraude de Gwaedia. Quand il s’apprêta à prendre la parole en se tournant vers Ruberta, deux grands yeux ronds encadrant un nez disproportionné frôlant le sien le fit sursauter bruyamment. Il cria, Ruberta caqueta, Gwaedia rota.

_Alors ça c’est nouveau. Constata Maitre toki de nouveau assis. Est-ce que toutes les Efles enceintes sont comme ça ? Nous savons depuis un peu plus d’une semaine que nous allons donner la vie, et pourtant c’est comme si cela durait des mois ! Regardez Ruberta, ce n’est pas possible, il sont au moins quinze là dedans !
_Ce n’est pas la prise de poids imaginaire de Gwaedia qui vous tracasse n’est-ce pas ? Fit-elle d’une voix douce, dépourvue de manière.
_Imaginaire ? Questionna Maitre toki le premier en regagnant sa place absolument confortable sur les genoux de Gwaedia, les paupières lourdes.

Le visage de Ruberta s’adoucit. Même les plumes roses de son chapeau qui se courbaient lamentablement sur le plafond semblaient compatissantes. Elle sourit joyeusement, amicalement. Soudain, tout son attirail exubérant et futile sembla s’évaporer dans leur esprit, laissant pour la première fois au jeune couple la vision de Ruberta comme une femme pure et délicate. La femme qu’elle était réellement tout au fond d’elle-même.

_Vos prémonitions augmentent. Vos émotions s’affolent, se contredisent. Vous vous voyez déjà comme lorsque vous portiez Alaena en vous. N’est-ce pas ?
_Ryan est mort au début de ma grossesse.
_Et vous étiez seule le reste du temps à voir votre corps changer. Mais n’oubliez pas que Maitre toki est là pour vous mon enfant. (Elle dévisagea ce dernier en levant un sourcil interrogateur comme ses yeux demeuraient clos) Et toi espèce de crétin reste pas planter là !

Maitre toki émit un léger mouvement, comme si on venait de le réveiller d’un rêve quelconque dans lequel il s’imaginait père du petit garçon qu’ils attendaient. « Je n’ai jamais vu Kyra grandir dans le ventre de sa mère. »
Les yeux de Gwaedia se mirent à briller. « Bien que je sois heureuse de retourner au bercail, heureuse à mourir d'être enceinte mais angoissée par la réaction de mon peuple, peur de l’avoir abandonné… ce qui compte c’est de t’avoir à mes cotés. Que nous partagions ensemble et avidement chacun de nos plus beaux moments.
_Je brandirais l’épée contre quiconque s’y opposera.
_Bouh…Snif, je suis stérile. Avoua Ruberta comme entraînée dans cette spirale d’émotions, quelques grosses goûtes de larmes perlant ses joues très maquillées. En vous voyant tous les deux, j’ai l’impression d’y voir projeté une grande partie de mes rêves. (sa voix fila dans les aigus au rythme du retour de sa personnalité exubérante). Mes chéris, vous êtes l’incarnation de ce que le métissage sait faire de mieux ! J’ai beau m’emplumer de la tête au pied et me dandiner comme une dinde nymphomane (continua t-elle en joignant le geste à la parole), vous ne trouverez jamais meilleur que moi pour reconnaître les histoires d’amour qui finissent bien. Au passage leur filer un petit coup de pouce. A présent profitez du temps qu’il vous est offert et partagez ensemble ce que vous n’avez ja…

_Mon Seigneur ! Hurla le cocher au même instant.

Maitre toki bondit sur son siège puis sortit sa tête hors du rideau avant de crier pour se faire entendre. Les roues branlantes de la diligence menaçaient à tout moment de céder contre un chemin de terre qu’il ne reconnaissait pas.

_Mais enfin que se passe t-il et où sommes nous ? Par les déesses, ralentissez !


Une flèche sifflante se planta dans le bois de la coque environ une main au dessus de la tête de Maitre toki qu’il rentra immédiatement. « Nous sommes attaqués. » Annonça t-il le souffle court, le regard furieux. « Accélérez dans les bois ! » Cria t-il au cocher.
Un son strident s’échappa de la gorge de Ruberta quand du coté opposé, le visage terrifiant d’un homme encapuchonné plongea une épée vers son abdomen. « Pour Darlyssa ! » Gwaedia désarma l’assassin par réflexe juste avant que le coup n’atteigne sa cible. Ruberta devint alors hystérique quand l’assassin disparut aussitôt.

_Elfe noir ! Elfe noir ! C’est un Elfe noir ! Ils vont tous nous tuer, ils vont tous nous tuer !
_N’entrez pas dans la foret ! Corrigea Maitre toki d’un ton ferme.

Trop tard. Une main ténébreuse les enveloppait déjà. Celle de l’ombre des arbres. Maitre toki jura comme ils venaient de pénétrer dans le domaine de prédilection de leurs agresseurs. S’ils se laissaient encercler ils étaient fichus. Impossible de faire demi tour dans ce sentier étroit. S’enfoncer dans la forêt les menait à leur perte tandis que s’arrêter était simplement hors de question. Maitre toki jura de nouveau. Petit à petit, le piège se refermait autour d’eux.

_Depuis quand les Elfes noirs se mettent à piller les diligences ! S’écria Maitre toki. Ça n’a pas de sens.

Une lueur étrange traversa le regard de Ruberta qui enfouit immédiatement son visage entre ses mains, se recroquevillant sur elle-même. Si Maitre toki s’attendait à l’entendre pleurer, il n’en fut pas moins surprit lorsqu’il perçut un grognement grave et quasi imperceptible d’une voix qu’il ne reconnaissait pas.

_Maintenez l’allure ! Ordonna l’illusionniste bien que leur carriole les secouait dangereusement. Si je ne réussis pas à nous dissimuler nous allons devoir combattre.

Déjà Gwaedia venait de distribuer les armes d’un compartiment secret de la carriole sans avoir eu besoin d’attendre l’avertissement de son futur époux. Pourvu que les autres tenaient bon et se préparaient également au combat. « Principalement Alaena » Pensais Maitre toki.
Gwaedia à son tour sembla percevoir Ruberta gindre faiblement d’une voix encore plus aigu qu’à l’accoutumé. On aurait dit que Ruberta tentait de se rassurer elle-même alors qu’une fois sur deux elle perdait le contrôle de sa voix.
Les Elfes noirs attendaient certainement que le convoi des carrioles s’enfonce suffisamment dans leur territoire pour leur tenir une nouvelle embuscade, ce qui laissa un peu de temps à Maitre toki pour se concentrer sur son sort d’illusion. Une concentration parfois interrompue par les grognements ou gémissements de Ruberta.
Leur allure ralentit soudainement.

_Seigneur, je pense que nous les avons semé ! Se réjouit le cocher.
_Impossible. On ne sème pas des Elfes en pleine forêt ! S’indigna Gwaedia.
_Je suis d’accord, mais nous aurions du nous faire attaquer depuis longtemps.
_Absolument. Toki, ça veut dire que ton illusion a réussi !
_Glamour. Corrigea t-il. J’ai travaillé autant sur la vue que sur l’ouïe. J’espère que l’odorat ne nous trahira pas. Heureusement, grâce à Ruberta nous sentons bon la menthe.
_Nous allons bientôt sortir de la forêt ! S’exclama de joie le cocher.

Dix minutes plus tard : « Ça veut dire quoi bientôt pour vous ? S’indigna Maitre toki, se risquant de jeter un œil au dehors sans se faire assommer par un arbre. ; Nous ne sommes plus très loin de la sortie ! »

Trente minutes plus tard : « On fait un ni oui ni non ? »

Deux heures plus tard : « Les chevaux sont exténués Seigneur. ; Arrêtons-nous… ; Nous le sommes déjà depuis une bonne heure, Seigneur ; Je vais aller à la cueillette aux champignons ! ; Ne vous éloignez pas trop Ruberta. ; Il faudra bien manger un peu ! »

Deux jours plus tard : « J’EN AI MA CLAQUE DE CETTE MAUDITE FORET DE MOOOON C… ; Vocabulaire chérie, vocabulaire ! Le bébé pourrait t’entendre. »

Une semaine plus tard : « Et nianiania oh non c’est pas une illusion c’est un glamour… Et nianiania, j’ai travaillé sur la vue et l’ouïe… tu parles… ; Au moins nous sentons bon la menthe ? « C’EST PAS LE MOMENT ! ON A MEME PLUS DE FRAISES !! ; Mais c’est pas de ma faute ! ; Je pense en effet que l’humain n’y est pour rien. ; C’est bien la première fois cher druide que vous prononcez des paroles sensées. ; Vous n’êtes pas assez puissant pour avoir engendré ceci. ; Un jour j’ai fais venir ma mère et un jeune moi du passé. Sensei est un être vivant à l’heure actuelle. ; Nous sommes perdus… ; Ne vous en faites pas ma reine. Vous savez à quel point je vous suis dévoué corps et âme. J’utiliserais toutes mes ressources et nous ferait sortir de cette boucle infernale.»

Trois semaines plus tard : « HIIIII ! Ya même pas de Faenir ici j’en peux plus je vais faire une criiiise ! ; Dites-moi… Alaena c’est ça ? Je vous regardais et… enfin… vous venez souvent ici ? ; Vous avez du Faenir monsieur le cocher numéro Deux ? Non ? Pfff ! (pauvre type) »

Quatre semaines plus tard : « Joyeuuuux anniveeersaiiiiiire ! Joyeux aaaaniiiiversaiiire tokiiiii, joyeuuuux aaaaniiiiveeersaiiiire ! ; Une laitue ! Oh non il fallait pas ! Oh merci à tous je vous aime fort !!!! »

Sans raison apparente, le druide s’évanouit aussitôt. Ce n’était certainement pas dû à l’émotion des vingt-quatre ans de Maitre toki, plutôt à la quantité phénoménale d’énergie qu’il venait d’épuiser durant ces dernières semaines.
Le lendemain quand le druide se réveilla difficilement, le paysage avait enfin changé. Plissant les yeux sous la lumière blafarde du soleil, s’y habituant difficilement car trop habitué à la pénombre des bois, Atrebürh sortit de ses appartements, exténué.
Mettant un pied incertain hors de la diligence autrefois réservée aux bagages, il fusilla du regard une vision d’horreur. Gwaedia et Maitre toki, montant main dans la main dans le bateau en partance pour Celarawen. Atrebürh en grinça des dents, bien que satisfait des répercutions que ce retard conséquent pourrait engendrer sur les Hauts-Elfes du sud à leur arrivé.

_Mort ? Comment ça mort !
_Parfaitement, le commandant du bateau est mort de vieillesse ce matin même. Il était persuadé, et c’était bien le seul, que vous viendriez pour son ultime voyage en mer. A présent nous y jetterons ses cendres. Il vous a attendu jusqu’au bout. Grand-père Kousto était un homme… perturbé. Je le remplacerais ne vous inquiétez pas, mais puis-je vous demander ce qui vous a retenu si longtemps ?
_Euh… Nous avons fait… une réserve de fraises et de champignons dans les bois.
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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:19

[quote name='Gwaedia' date='Tuesday 03/02/2009 à 14:33' post='115780']

Citation :
Cher Journal,

J’ai toujours été d’une impatience déroutante j’avoue. C’est surement à cause de mon père ça car les Elfes eux ils sont très patients. Tu sais pourquoi je te dis ça ?
Et ben ce matin je suis allée à mon cours de botanique en courant parce que le prof il a dit qu’on étudierai les plantes carnivores !! TROP BIEN ! Je pourrai enfin me venger de Salie la Truie en en mettant une dans son lit héhé.
Et ben une fois installée à ma place c'est-à-dire au fond, touuut au fond de la classe, je n’ai vu aucune trace de plantes avec des dents, juste des tournesols posés sur le grand bureau. Le prof est arrivé dix minutes en retard et j’étais dans tous mes états. Il a dit bonjour, fait l’appel et gniagniagnia…encore dix minutes de gâchées !! Enfin il annonça le sujet du jour……. : les tournesols. J’ai poussé un cri qui a fait tombé en arrière plusieurs gosses et je me suis mise debout en hurlant demandant gentiment pourquoi on faisait pas les plantes carnivores. Le prof a dit que les plantes se sont toutes entretuées et qu’il fallait attendre quatre semaines pour en avoir d’autres.
Je ne me souviens plus trop de ce qui c’est passé ensuite mais quand je suis sortie, j’avais de la terre pleins ma tunique et sur mon bandeau et j’avais un pieds de chaise cassé dans la main droite… Bref tout ça pour dire que papa il aurait du mieux jouer à la loterie des gènes parce que moi j’en paye le prix !

Jour X, Année X, en pleine crise de nerfs enfantines…



Ces quatre semaines d’errance fit perdre toute assurance à Gwaedia. Ses mains tremblaient continuellement et elle imaginait sans cesse les visages de ses Gens emplies de haine envers elle pour cette absence honteuse et offensante. Sans compter cette mystérieuse attaque de ces abjectes créatures. Pourquoi n’ont-ils pas insisté ? Avaient-ils encore des comptes à régler avec elle ? L’empoisonnement de sa grand-mère ne suffisait-il pas ?
A ce poser toutes ces questions, la Reine des Hauts-Elfes du Sud en oubliait l’important : et si tout cela n’avait rien avoir avec elle ? Sans doute était-ce une pure coïncidence... En se jurant de réfléchir davantage à la question, elle mit les mains devant son visage et se frictionna, comme pour effacer tout ses doutes. Et pour couronner le tout, son ventre avait encore prit du volume et de la circonférence depuis son départ de Kaminoi.

- Mais où est ce bidyeh de panier de fraises ? grogna-t-elle.

Lorsqu’ils arrivèrent enfin à un ponton au bord de la Grande Mer, les diligences s’arrêtèrent et Gwaedia descendit, au bras de son fiancé. La Reine regarda alors l’immense étendue d’eau salée qui s’offrait à elle sous un coucher de soleil. Quel ravissement de revoir cette chère Knyhta San comme elle l’appelait dans sa langue !
Gwaedia respira longuement et sentit déjà une douce sensation de paix l’envahir. Elle tourna la tête et vit, baigné dans les rayons dorés, un grand bateau fait de bois et d’argent avec des voiles tissées dans le tissu le plus fin et blanc qui soit. Sa proue avait la forme d’un élégant cygne et sa coque de bois de cèdre était ornée de longs et fins ornements d’argent, ainsi que sur le grand mât, les dessins courant comme des pieds de vigne. A sa vue, la jeune Haute-Elfe se sentit complètement sereine depuis bien longtemps. Enfin elle était sûre qu’elle rentrerai bien chez elle, enfin elle savait qu’elle y serait toujours extrêmement bien accueillie quoi qu’il arriverai.

« Terre de mes ancêtres, de ma chère Mère, me voilà bientôt ! »

Aidé une nouvelle fois de toki, elle enjamba la longue passerelle et se dirigea vers la proue afin d’admirer à nouveau le magnifique coucher de soleil, ampli de mille fois grâce aux reflets de l’eau. Vingt minutes plus tard, le bateau glissa langoureusement et prit la direction du Sud tandis que l’on descendait les bagages dans les cabines respectives et que l’on s’affairait à faire fonctionner le bâtiment. Gwaedia, elle, restait immobile, les mains posées sur une des ailes du cygne. Calme et euphorique, elle laissait son esprit vagabonder le long des vagues et par-delà l’horizon, vers sa Terre, Sa Cité et Son Peuple. C’est là qu’une voix cristalline et sage, douce et aimante, se fit entendre. A la fois forte et murmurée, elle allait dans tout le bateau, résonnant en un doux écho. Cette voix était celle d’une belle Haute-Elfe accoudée à la proue, chantant son amour pour Son Peuple et la Terre qu’elle n’aurait jamais du quitter.
Tout le monde s’arrêta et écouta, même si la majeur partie des gens ne pouvait saisir le sens des paroles, n’en comprenant pas le langage.

"Tyhc ladda tuila hied t'édé,
Z'ahdahtec ma pnied byecepma ta Namarië,
My sicexia tac seahc sêméc yiq lryhdc tac uecayiq,
Za jec my pamma bnyenea élmyenéa byn Amunkara,
Mac vmainc pmyhlrac ah bmaeha élmuceuh,
Za bançia ma jahd xie lynaccyed suh jecyka,
Za cahdec my témelyda utain tac behc ad tac unyhkanc,
Yzuidéa yi bynvis t’iha soneyta ta vmainc,
Yehce xia mac pnyhlrac tac ynpnac t'ynkahd,
Z'yjyhçye sac beatc hic tyhc ladda jantina,
Yicce tuila xia my bmic veha cuea.
Xiamma vid sy bnaseèna jeceuh ta sy Ledé,
Péhea ad jéhénéa byn mac seahc,
Xia m'uh ybbamy Celarawen buin duidac lac lrucac,
Damma vid suh puhrain t'ybbyndahen,
Yi bmic pam ahtnued ta Meyrrin,
Xia m'uh ybbamy Celarawen buin duidac lac lrucac."


A bord, seuls trois Hauts-Elfes étaient présent en dehors du Druide et d’Alaena. Le Capitaine Eärendil, son second que l’on nommait Kuémy à cause de sa ressemblance avec les oiseaux de mer et Taléna la fidèle scribe et Dame de compagnie de Gwaedia. Tous comprenaient mieux que quiconque les paroles de leur Reine. La tête baissée et les yeux fermés, en une sorte de prière, ils se tenaient là, immobiles, le visage serein.

_Alaena, peux-tu me traduire s’il te plaît ? J’aimerai beaucoup en connaître le sens, demanda toki, les yeux fixés sur sa tendre, à Alaena qui essuyait quelques perles d’eau qui coulaient sur son beau visage.

- Et bien c’est assez difficile de traduire mot pour mot dans votre langue mais…je vais essayer… Cela donne ceci :

"Dans cette douce nuit d'été,
J'entendis le bruit paisible de Namarië,
La musique des miens mêlés aux chants des oiseaux,
Je vis la belle prairie éclairée par Amunkara,
Les fleurs blanches en pleine éclosion,
Je perçue le vent qui caressait mon visage,
Ainsi que les branches des arbres d'argent,
J'avançai mes pieds nus dans cette verdure,
Aussi douce que la plus fine soie.
Je sentis la délicate odeur des pins et des orangers,
Ajoutée au parfum d’une myriade de fleurs,
Quelle fut ma première vision de ma Cité,
Bénie et vénérée par les miens,
Que l'on appela Celarawen pour toutes ces choses,
Telle fut mon bonheur d'appartenir,
Au plus bel endroit de Meyrrin,
Que l'on appela Celarawen pour toutes ces choses."


Quelques heures plus tard, le Beau Peuple discutaient entre eux joyeusement tandis que toki s’affairait autour de ses Gens afin d’organiser quelque peu leur arrivée en Terres Elfiques.
Un tas que coutumes de Bienséance et de codes d’éthiques à apprendre car très peu des habitants de Celarawen parlaient l’Humain. Une grande table fut installée au centre du pont supérieur afin que les Humains puissent se rassembler afin de se confectionner un petit lexique qui leur servirai tout au long de leur séjour.

_Je n’en peux plus Chérie…je sens que je vais le T-U-E-R ! dit toki d’un air épuisé en s’écroulant sur une chaise libre, à la droite de sa fiancée.

Gwaedia se retourna vers l’endroit d’où s’élevait des cris et quelques bonnes injures en Haut-Elfique. Atrebürh était debout en bout de table, agitant les bras en une sorte de ballet aérien drôlement mouvementé. Il avait été volontaire pour devenir temporairement le précepteur des Gens de toki ET de toki lui-même afin de leur apprendre un tant soit peu les subtilités de sa langue natale. Malheureusement pour eux, ses méthodes étaient quelques peu…excentriques et aléatoires en fonction de son humeur.

- Oh cela ne doit pas être si terrible que ça ! Et puis, n’étais-tu pas empressé d’en savoir plus sur Mon Peuple et sur ma langue ? lui répondit-elle en souriant.

_Je voudrais que ce soit toi qui me fasse ces cours ce serrait nettement plus agréable que ce corbeau de malheur !

- Ne parle point d’Atrebürh ainsi ! Il ne ressemble à aucun de nos semblable il est vrai mais il est un formidable grimoire sur notre histoire et nos mœurs.

_Mouais si tu le dis, mais des cours particuliers avec toi et tes charmants…

- Au fait, où est cette chère Ruberta ? Il m’a semblé qu’elle avait le mal de mer…la pauvre !

Toki, piqué au vif que ses paroles n’aient eu l’effet attendu sur la jeune femme, se redressa rapidement et répondit sèchement qu’il n’avait pas que ça à faire de chercher une dindonne rosée et surtout si elle s’amusait à répandre des immondices partout. Maussade, il se leva et se rassit à sa place devant un parchemin remplit de glyphes Elfiques et écouta d’un air résigné le Druide en espérant, selon Gwaedia, qu’il fonde sur place dans les pires souffrances.

Vers les onze heures, toki descendit enfin dans sa cabine et renversa tout ce qu’il avait dans les bras quand il aperçut sa « magnifique mais de plus en plus énorme » fiancée en tenue des plus hérétiques qu’il soit.

- Alors ce cours particulier…tu le veux ou pas ? demanda la Haute-Elfe.

Le lendemain, le capitaine Eärendil apprit au jeune couple qu’ils avaient une demi-journée de retard à cause de la marée changeante et qu’ils accosteraient le lendemain dans la soirée. Gwaedia prit cette nouvelle avec plus de sérénité que la dernière fois mais toki, comme elle devait s’y attendre, ne le prit pas de la même façon…Tout le reste de la journée, il ne faisait que murmurer « demain soir…demain soir…demain soiiiiir…maman…je veux mourir… ». Supportant de moins en moins le stress pré-traumatique et limite schizophrénique de son Illusionniste préféré, la jeune femme organisa dans leur cabine un petit dîner romantique aux chandelles.

- Toki, voudrais-tu m’accompagner dans la cabine ? J’ai besoin de tes grands bras "musské" pour descendre une de mes malles de l’armoire s’il te plaît…

Celui-ci, se demandant pourquoi elle avait besoin d’une malle remplies de petites culottes en plein milieu de l’après-midi, la suivit et quitta le pont supérieur en sa compagnie. Une fois en bas, ce fut Gwaedia qui ouvrit la porte avec un grand sourire aux lèvres. Le Maître de Kaminoi entra et resta littéralement scotché devant le décor qui s’offrait à lui.
Le lit avait été poussé afin d’y laisser la place à une charmante petite table couverte d’un drap blanc soyeux sur lequel était disposés couverts en argent, verres en cristal, assiettes en porcelaine et deux magnifiques chandeliers à six bougies.

_...

- Oui c’est tout à fait le mot, chuchota la Haute-Elfe à l’oreille de son amoureux, j’ai fait tout cela ce matin et je l’ai fait pour te faire plaisir mon chéri !

En se retournant, toki remarqua alors la jolie robe blanche assortie à la nappe de sa chère et douce ainsi que des petits rubans de la même couleur qui ornaient ses cheveux d’ébène.

_Tu es…

- Ma qué bélliiiiiiiissimo charrrman’ pétite couplo !!!! Ne vous z’occoupé dé rrrien, moi lé trrré célébrrre Hal Kappon, ye m’occoupe dé todo !

_Gnéh !?

- Ah cher cuisinier ! Je n’ai pas eu une mauvaise idée en vous emmenant, elle baissa le ton, et n’oubliez pas vos "déllissimo carpaccio de fraises" hein ?

Hal lui fit un clin d’œil des plus charmants et aida la Reine à s’installer sur sa chaise devant un toki pour le moins déconfit. Gwaedia prit la main de son futur époux et Kappon quitta la salle pour préparer le diner.

Dix minutes de silence plus tard.

- Oh toki…pourquoi cette affreuse tête ?

_...

- Monsieur Hal Kappon est très gentil et c’est un excellent cuisinier !

_...

L’amoureux déchu repensa au fiasco du repas de fiancailles et ouvrit la bouche pour surement répliquer lorsque Gwaedia fit tomber à terre le verre d’eau qu’elle tenait dans la main. Le bruit du cristal se brisant au sol résonna dans toute la pièce.
Le jeune homme bondit de sa chaise et s’accroupit près de sa belle, lui prenant doucement la main.

- C’est…il…il est là…je commence à le sentir en moi, sa présence…son esprit ! Par Valar, c’est un peu tôt !

_Que quoi ? dit-il en manquant de s’étouffer.

- Le bébé idiot. Notre fils !

Gwaedia prit sa main et la plaqua contre son ventre rebondit. Tournant son regard bleu azur vers son futur mari, elle décela chez lui une sorte d’étoile dans ses yeux et cela restera surement gravé dans sa mémoire à tout jamais.

Toc-toc.

- Voici l’entrrré dé cé méssieu dame ! Entonna Hal, tout joyeux.

Après trente bonnes secondes d’immobilité générale, toki reprit sa place et Gwaedia toussota. Le cuisinier s’éclaircit la gorge et mit une assiette devant la Haute-Elfe.

- Pourrr vous Ma Rrreine, yé choazi oune pétite salade composée avé des tomates, des poivrrrons, dou salsifis et lé tout parsemé dé pépinos dé pommes.

La jeune femme en salivait d’avance.

- Y pourrr vous Méssieu poki…

_toki

- Oune plat de chez nous qui s’appelle « la Grandiossa » c’est à base de poisson qui ne vit que dans oune seule rrrivièrrre appélé Tchernoubilé. Lé poisson il est couit avé de l’houile de sapin et soupoudrrré dé piment trrrès agrrréable au gout.

_Heu…

- Merci beaucoup, nous allons nous ré-ga-ler ! Nous vous appellerons une fois finit.

- Buene appetito à vous Dame Gwaedia y vous aussi Méssieu poki !

_TO-KI !

La Reine commença à dévorer sa salade tandis que son cher et tendre hésita, la fourchette en l’air. Puis, après avoir furtivement vu le regard accusateur de sa fiancée, il attaqua son assiette. Dix secondes plus tard, il devint tout rouge et voulu se noyer dans son verre de raisin.

- Tout va bien Chéri ? S’enquit-elle.

_Oui oui…arhem…c’est, *tousse tousse* mon enthousiasme qui me fait avaler de travers…c’est, *snif snif* succulent ! s’il survit à la traversée…je le noie.

Un sourire monta aux lèvres de Gwaedia mais toki se demandait si c’était de contentement ou de moquerie contrôlée cependant, il n’aura jamais la réponse…tout Elfe à ses mystères.

Une demi-heure plus tard, ils dégustèrent leur plat principal (Gwaedia eu un délice de champignons avec des légumes frais tandis que toki eu un goéland tout juste attrapé du hublot du bateau avec un fagot de carottes vertes vraisemblablement rouges). En le regardant de près, l’Illusionniste se rendit compte que cet oiseau était celui qui n’arrêtait pas de lui foncer dessus depuis qu’ils avaient embarqué. Par trois fois toki dû se jeter à terre pour éviter le volatile résolument pressé d’arracher un œil du pauvre fiancé. Celui-ci prit alors un malin plaisir à le dévorer, un sourire sadique aux lèvres et des gestes triomphaux.

Enfin, le dessert arriva. Une pêche melba ainsi qu’une orange givrée attendit d’être mangées par une Haute-Elfe pas encore rassasiée tandis que toki reçu un banana-split.

_Tiens ? Quelque chose de bon pour une fois…

- Ma quésske vous crrroyez Méssieu poki ! Que ye vous empouazonne ?

_GrRrR...

Le dîner finit et le cuisinier maintes fois remercié par Gwaedia et nettement moins par son fiancé, on débarrassa la pièce et remit le lit en place. La jeune femme prit la main de toki et l’embrassa sur la joue.

- Je dois te laisser un moment Chéri, je dois aller dans la cabine de ma Fille pour discuter du « phénomène étrange » qui s’est produit tout à l’heure…Je reviens vite je te le promet mon Amour.

_Heu oui…heu…

La porte se referma, laissant toki seul.

_A plus tard…

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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:20

[quote name='Kyra' date='Tuesday 10/02/2009 à 16:48' post='115901']


Citation :
Cher lecteur,

Il est temps de se rendre à l’évidence, le récit de ma vie c’est comme la fleur de tournesol séchée que tu tiens dans les mains et que tu prenais pour un marque page… Une fois que tu commences à t’y intéresser, ça te saute à la figure !!!!

*Vous avez moins de trois pulsations cardiaque avant que la plante carnivore ne détruise toutes les preuves contenues dans ce grimoire. Traduction Elfique : trop tard, vous n’avez même plus d’yeux pour lire ces lignes. Slurp !*


Cher journal,

Aujourd’hui j’ai trouvé six globes oculaires dans le ventre du tournesol ennuyeux que j’ai réussi à alchimiser. Je me demande si… bidyeh, bidyeh, bidyeh, panique ! Par Valar et les orties siamois, ce sont des yeux de gobelins !!!!!

Jour X, Année X, Autopsie botanique… Mééé, QUI EST LA ?!


S’il est une règle inébranlable dans l’ordre cosmique des choses c’est bien celle-ci. Quand une femme vous promet qu’elle reviendra, de deux choses l’une : soit elle n’est pas prête de revenir… soit elle ne reviendra jamais.
Maitre toki chassa cette pensée misogyne en secouant la tête. Pour autant, cela ne l’empêcha pas de faire mine de quitter la cabine privée quand une main dressée devant lui le freina dans son élan. « Ma, saplisti mé qué fétes vous ! » La voix assourdissante du cuisinier trop serviable (Merci, mais franchement… merci.) se répercuta à l’intérieur du conduit auditif de Maitre toki comme une sensation horripilante assez forte à vous briser les testicules d’un homme. Quand Kappon ouvrait la bouche il était impossible de se concentrer sur autre chose que lui.

_Qué sé qué sé qué tout sé gens qui sé lévent dé table commé ça ! Continua le cuisinier.
_Le dîner vient d’être débarrassé, nous avons fini. Et puis qu’est ce que vous faites encore là vous ?
_Yé né veux rrien savoirr ! La siesta fait paltit du rrepas !
_Donnez-moi une seule bonne raison pour ne pas vous jeter par-dessus bord et laisser aux dryades des mer le plaisir de vous emporter au fond des océans avec elle. La voix de Maitre toki se voulait neutre et impassible.
_Mama mia quélles choses holibles ces béstioles là ! On né pé même pas les manger. Né mé dites pas qué lé goélan été pas fondant dans la bouche é ! Il vous faut digélé à plésente !

Cela fit fermer les yeux de Maitre toki un instant se remémorant les restes de son assiette dévorée. Il n’aurait jamais cru un jour que quelqu’un lui apporte la preuve que cet oiseau était comestible et succulent, mais après tout, les poulets le sont bien eux.
Comme hypnotisé par la vision des restes du goéland dispersés dans son assiette, il se rêva un instant coiffé et percé de ces ossements qui mettaient parfaitement en valeur les traces de sang de l’animal ornant son visage triomphant.
Maitre toki chassa cette pensée tribale en secouant la tête. Il sourit malgré lui et congédia gentiment le cuisinier, simplement en lui indiquant la direction à prendre du regard. Discrètement, l’illusionniste c’était emparé d’un os de l’oiseau à des fins encore inconnues. Seul à présent, il en profita pour sortir le trophée de sa poche avant de quitter la pièce.

Jouant machinalement avec son os qu’il faisait tourner entre ses doits, Maitre toki se dirigea vers le pont supérieur. Respirer un grand bol d’air frais, apaiser la tension raidissant les muscles de ses épaules, car ce voyage interminable le vieillissait prématurément. Du moins intérieurement, car il ne laisserait jamais transparaître un quelconque signe extérieur de vieillesse le cas échéant. Les rides, les cheveux blancs, les filets de pêche… c’est très surfait pour un illusionniste. Finalement, il s’agissait surtout de fatigue dont-il souffrait. De fatigue, et de nervosité exponentielle à mesure où le bateau créait une nouvelle vague sur les flots. Alors il continuait sa petite distraction avec l’os de goéland entre ses doigts telle une échappatoire à ses sentiments, préférant se concentrer sur ce jeu de dextérité plutôt que d’imaginer les pleurs de sa fille qui aurait à nouveau fait un cauchemar.
Kyra se trouvait dans la même pièce que le fils du marchant ayant péri par les flammes lors des fiançailles. Si Navi eut suffisamment de magie pour préserver l’enfant de blessures physique, personne, pas même son père, n’avait eut le pouvoir de la préserver du traumatisme qu’elle venait de subir. Que les Déesses en soient témoin. Le coupable sera traqué, pourchassé, torturé, jusqu’à être réduit à l’état de compote de viande. Oh par les Déesses, comme celui-ci ferait mieux de ne jamais se montrer devant ce père en colère…

Une masse épaisse manqua d’écraser le nez de Maitre toki quand il eut le réflexe de s’arrêter net devant le regard surprit d’un Elfe arrogant. Ce dernier referma aussitôt la porte derrière lui d’un mouvement nerveux. Chose très inhabituelle pour ce druide d’habitude si digne et majestueux.

_Que faites-vous ? S’insurgea Atrebürh visiblement sur la défensive. Ne restez pas là et dégagez-moi le plancher.
_Vous avez manqué de m’assommer à coup de porte. Répondit ironiquement Maitre toki. Faites attention, des gens sont morts comme ça vous savez ?
_Des gens, morts ? Certainement pas des Elfes. Il n’y a qu’un humain qui puisse se résigner à mourir si honteusement. Un nain à la rigueur. Mais ça ne compte pas.

Le druide sourit d’un air narquois quand Maitre toki perçut quelque chose d’inhabituel dans l’expression de son visage fin. Il avait le teint de sa peau claire légèrement plus rosé par le sang, comme quelqu’un qui venait de courir. Le sourire plus flatteur, moins crispé. Ses mots dégageaient un parfum exotique.
Maitre toki pencha la tête d’un coté comme une bête curieuse.

_Allez dites moi, il y a qui là dedans ?


Le druide ne répondit pas. Il se contenta d’afficher sa plus belle expression d’incompréhension pour ces humains si désavantagés par la nature.

_Ne me regardez pas comme si j’étais une banane volante sans aile. S’impatienta Maitre toki. Vous venez de vous envoyer en l’air avouez-le. Cette expression typiquement masculine que vous arborez ne survint qu’après avoir passé du bon temps en très bonne compagnie.
_Dois-je déduire que vous vous prétendez expert en la matière par les nombreuses fois où vous en avez été témoin ?

Maitre toki esquissa un sourire provocateur.
_J’aime me regarder dans le miroir après des galipettes sous les draps avec ma promise.
_Primitif et répugnant.

Il y eut un instant où les deux hommes se dévisagèrent. L’arrogance d’Atrebürh contre l’insolence de Maitre toki. Finalement, le druide fit voler sa cape d’un geste théâtral avant de tourner le dos à son interlocuteur. En situation de combat, cela aurait été une très grave erreur de la part du Druide. A moins que toutes ces choses qu’il dissimulait dans son énorme et fidèle bourse lui permettait de se montrer si négligent.
En s’enfonçant dans le couloir, il rajouta d’une voix autoritaire sans même se retourner : « Je vous retrouve à l’aube pour votre apprentissage du langage et des bonnes manières. »

Par le ton employé, Maitre toki eut l’impression que le druide l’insultait de rustre qui ne savait pas se tenir à table, ou d’un enfant tumultueux toujours à courir dans les pattes des adultes. L’illusionniste n’aurait jamais pensé que cette simple phrase aurait pu déclencher un sursaut de colère s’il ne venait pas de briser involontairement son os en deux. Son pouvoir lui échappa en cet instant, trouvant refuge dans le lien brisé du petit ossement.
Deux cris d’oiseau. L’un appartenant à l’apparition illusoire du goéland venant de prendre forme, l’autre à la surprise du druide qui lui fit écho. Quelque chose de prédateur traversa son regard exorbité comme il venait de tourner de grands yeux ronds vers cette chose abominable. Maitre toki ne parvint pas à juger s’il s’agissait du goéland qui était visé, ou simplement de l’illusion en elle-même.

_Nécromancie. Chuchota le druide.
_Amateur. Marmonna Maitre toki, l’illusion du goéland perché sur son épaule droite.

Puis ils disparurent chacun de leur coté des ténèbres.

Il ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent, mais depuis que Gwaedia lui fit poser sa main sur son ventre, Maitre toki percevait une présence aussi familière qu’étrangère. Son pou s’était comme affolé et il ne s’apercevait que maintenant des battements légèrement trop violents dans sa poitrine. Tout son corps semblait réagir à un signal invisible, inaudible et indolore. Et pourtant le contact n’était pas rompu. La connexion toujours ouverte, terriblement présente. Quelque chose qu’il n’avait jamais ressentit auparavant.
Au fond de lui, Maitre toki savait que jamais il n’aurait du vivre cet instant qui n’était pas destiné à être vécu par un humain. Ce lien avec le monde lui-même le suivait alors qu’il montait les marches vers le pont supérieur du bateau. Ce lien à travers lequel il se sentait aimé, comme si le monde l’avait reconnu malgré une distance infinie accentuée par un brouillard opaque. La terre murmurait un son paisible dans son esprit. Elle lui parlait d’un langage qu’il ne pouvait pas traduire avec des mots, mais que son corps et son esprit comprenaient chacune des tonalités.
Le silence de la nuit l’enveloppant à l’extérieur lui chuchotait l’écho improbable d’une voix enfantine. Une voix inconnue et indéchiffrable que le calme lui permettait d’y accorder toute son attention. De même que la présence impalpable qui refusait de le quitter, l’écho incertain lui déclencha une vision flottant au dessus de la mer sombre et tranquille. Maitre toki ne se souvenait pas s’y être dirigé, mais il contemplait un point très précis de l’horizon noir derrière la proue en forme de cygne. Il n’y avait rien à voir pour des yeux autres que les siens, mais devant lui se dessinait l’esquisse tremblante d’un enfant lui tournant le dos comme dissimulé derrière un nuage de vapeur immaculée. Les reflets bleus miroitants sur les contours de la forme lui firent immédiatement penser aux visions décrites par Gwaedia qu’elle partageait du garçon qu’ils attentaient.

« bidyeh, bidyeh, bidyeh »
« je sais qui tu es »


Maitre toki chercha à attirer l’attention de l’enfant qu’il savait être sien. Aucun geste, aucune parole ne le fit tourner dans sa direction. Maitre toki voulait tant communiquer avec lui, ne sachant plus finalement s’il rêvait ou non. En dressant son bras droit vers l’avant, l’illusion du goéland s’envola de son épaule et fila hors du pont, volant au dessus des eaux pour traverser la brume incandescente et se matérialiser au travers.
L’illusionniste perçut comme un sursaut de sa progéniture. « Mééé, QUI EST LA ?! » Et quand enfin le visage irréel pivota dans sa direction, le brasier du soleil levant dévora l’image que ses dons d’illusion combinés aux prémonitions Elfique avaient généré accidentellement.

Maitre toki chassa un terrible mal de crâne en secouant la tête. Un instant d’étourdissement plus tard, le mal redoubla d’intensité si bien qu’il comprit avoir échoué. Certaines choses ne s’égarent malheureusement pas aussi facilement que des pensées peu commodes, et c’est bien dommage. La prochaine fois, il y réfléchirait à deux fois avant de caresser le ventre de sa future épouse. Et si l’illusionniste ne put se résoudre à conclure que la nature était mal faite, c’est qu’elle venait de créer un lien entre lui et son enfant avant même sa venue au monde. Aujourd’hui il était devenu père à nouveau. Il ne le savait plus, il le vivait comme tel, physiquement et psychiquement, tout comme la future maman.

_Vous êtes en retard. Fit la voix pétante et autoritaire du druide. Et en plus vous avez les yeux écarquillés d’un type qui vient de voir un fantôme. (Claquements de langue désapprobateurs sous le regard incrédule de Maitre toki) Ne me dites pas que vous avez passé la nuit dehors alors que sa perfection, la Reine Gwaedia de Celarawen, sera jugée par rapport à votre… (il réfléchit) inconvenante condition.

Quelques clignements lourds de ses yeux qu’il ne savait pas fatigué, Maitre toki réfléchit un instant sur le phénomène étrange dont le ciel semblait être victime.

_Que se passe t-il ? On dirait l’aube. S’étonna t-il.
_Lnédeh*. Soupira le druide en Elfique.
_Plait-il ?
_Cela veut dire bon appétit. (Il balaya cette information d’un mouvement de bras désinvolte) Reprenons le travail où nous avions arrêté. Il nous reste peu de temps pour camoufler un minimum toute l’étendue de votre ignorance. Que Valar me vienne en aide…


Un druide dépourvu de langue auquel on aurait arraché les yeux à la petite cuillère, cela paraîtrait-il si incongru pour les Hauts-Elfes du sud ? Oui, certainement que oui, se résigna à conclure Maitre toki.
Bientôt ils accosteraient enfin. Bientôt… Que les déesses lui viennent en aide si tous les Elfes de Celarawen parlaient réellement comme tentait de mimer Atrëburh.


*Véritable traduction de Lnédeh en langage humain : crétin.

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MessageSujet: Re: Métissage   Métissage EmptyMar 29 Nov - 14:21

[quote name='Gwaedia' date='Wednesday 20/05/2009 à 12:28' post='117166']


Citation :
Cher Journal,

Maman m’a tant parlé de son Royaume ! Elle me décrit à volonté chaque sentier, chaque mur, chaque chose et chaque personne qui s’y trouve. Pourtant…je n’y suis allée qu’une seule fois. Maman a l’air tendue à chaque fois que je lui demande quand j’y retournerai. Je n’ose pas parler de ça à papa, il paniquera comme d’habitude…
Aujourd’hui c’est un jour particulier parce papa et maman s’amusent à se raconter pour la ché pas combien de fois leur première visite en couple de Vaelys enfin… avant la Cité s’appelait Celarawen. Papa fait une drôle de tête quand maman lui parle de cérémonie elfique ou discours conjugural… Moi ça me fais drôlement rire !!!

Jour X, Année X, veut inventer « lapareyllefotoh » rien que pour son papa.



Ce fut le moment de tout ranger afin de débarquer. Dans un silence complet, tout le monde descendaient les bagages tandis que Gwaedia et sa fille regardaient d’un air religieux l’immense forêt dressée fièrement devant la mer. Dans cette verdure sans fin se trouvait le lieu où elles naquirent, le lieu où elles connurent le bonheur et l’horreur.
Toki s’avança doucement, leur prirent la main et avec un sourire, les entraînèrent hors du bateau. D’un signe de main, le capitaine leur dit adieu et le bateau-cygne repartit lentement vers l’horizon.

_Arriverons-nous avant la nuit ? demanda toki.

- Oui Seigneur, répondit Taléna, mais il ne faudra pas…heu…flâner en route.

Elle dit les trois derniers mots en regardant de côté une énorme paire de fesses, tout de rose vêtue, jaillir dans son champ de vision. Toki leva les yeux au ciel d’un air résigné, Gwaedia détourna poliment la tête en faisant semblant d’ajuster sa robe, Alena pouffa d’un rire étouffé et Taléna cherchait surement un trou de souris pour s’y mettre. Sans vergogne, sans pudeur aucune, ce séant d’une taille monstrueuse se dandinait là… sous leurs yeux.

- Ruberta pour l’amour du ciel ! Ce n’est certes pas l’heure de cueillir des fleurs !!! dit Alaena.

Les deux « croissants de lune » recouverts de tissu rose disparurent quand Ruberta se leva et se tourna vers eux d’un air furieux et courroucé. Un flamant rose, rouge de colère, était certes quelque chose d’assez déroutant et pour ne pas que la situation ne dégénère, toki s’écria :

_Mais où est ce satané Druide ? Je croyais l’avoir entendu la veille qu’il payerai tout l’or du monde pour me voir lyncher en public à cause de mon accent elfique inexistant et mon talent grammatical d’une profondeur abyssale !!! s'exclama toki.

- Il est déjà partit pour Celarawen afin de prévenir Mon Peuple de notre arrivée, dit Gwaedia. Ainsi il pourra tout mettre en place pendant que nous traverserons la forêt.

- J’ai tant hâte d’y être Mère ! Jubila la Princesse Haute-Elfe.

- Moi aussi Ma Fille…alors partons !

Ils s’enfoncèrent dans la forêt éclatante de beauté grâce au soleil, qui chatouillait de ses rayons dorés, les feuilles et l’écorce des hauts peupliers. Mais au fur-à-mesure qu’ils s’avançaient, le soleil disparaissait derrière la barrière végétale et bientôt ils se retrouvèrent dans une semi obscurité. Une allée se dessina tout à coup devant eux. Les arbres alignés de chaque côté, comme une foule de gens le long d’un tapis rouge. Quelques rochers pourtant parsemaient ce chemin en terre battu dépourvu étrangement de toute trace humaine.

_Ce chemin est-il fréquenté par les Elfes Gwaedia ?demanda toki, intrigué.

- Seulement par les animaux de la forêt.

_Mais vous passez bien par là ? Alors comment…

Pour toute réponse, Gwaedia lui sourit. Dépité, toki tenta le tout pour le tout et se tourna vers Alaena dans l’espoir qu’elle lui fournisse ne serais-ce qu’un indice. Celle-ci montra du doigt et hautes et fines branches des peupliers, des bouleaux et des pins argentés.

« Évidemment… Je n’aurai jamais dû poser cette question ridicule. Ils grimpent aux arbres ! Pourquoi pas se balancer à vingt mètres au dessus du sol au bout de lianes aussi ? » Pensa l’Illusionniste.

Quelques temps plus tard, la Reine s’éloigna de l’allée et coupa à travers le décor verdoyant en compagnie de Taléna qui lui parlait avec de grands gestes.

- Mère demande si Celarawen est resté tel qu’elle l’a connu jadis. Apparemment oui ! dit-elle avec un grand sourire à son futur beau-père visiblement intrigué par la conversation des deux jeunes femmes.

Le doux bruit de l’eau de fit entendre et bientôt apparut une rivière sinueuse parsemée de petites cascades. Tout autour, la vie s’épanouissait sous forme de mousses sur les rochers, de fougères tendres et vertes, de fleurs de toutes les couleurs. La rivière s’écoulait lentement, inlassablement, éternelle. Les oiseaux chantaient et les arbres semblaient respirer au rythme de la brise légère, caressant leur visage comme un signe de bienvenu.
Toki fut émerveillé par la différence d’environnement. Il sentit qu’il avait franchi une frontière invisible, une limite entre la le terre et le ciel.

- Voici Namarië. Elle délimite Celarawen et est la source principale des montagnes du Nord et de nos poètes !

Émue à l'écoute des racines, clapotis de l’eau, friselis, froissements d'ailes, Gwaedia se laissa aller contre un arbre. S’émerveillant de l'air dorant sa peau, tout son être respirait… Enfin elle était chez elle. Une larme cristalline de joie et d’émotion coula le long de sa joue.

Tout le monde en profita pour faire une pause au bord de ce qui semblait pour les Elfes leur coin de « paradis ».

- Paradis ? Qu’est-ce que cela ? S’étonna Gwaedia en se tournant vers son fiancé qui venait de prononcer ce mot.

_Et bien paradis signifie le lieu le plus beau de l’univers, un lieu où l’on repose éternellement après la mort. Tu vois ?

- Nous, Elfes, nous ne pensons pas comme cela mais je pense comprendre cette signification. Je vais te donner la nôtre : La nuit, c'est le domaine du rêve que nous vivons réellement et, souvent, avec une intensité qui surpasse celle de la vie diurne. Mais c'est à la lumière du jour que le rêve doit s'intégrer à notre quotidien et c’est ici que nous le vivons. Celarawen est notre rêve éveillé…

Elle regarda tendrement toki et lui caressa le visage. Sa main était aussi froide est douce que l’eau d’une rivière, son regard plus perçant et plus beau qu’à l’ordinaire. Il sentit qu’elle avait elle aussi changé, comme si ils avaient pénétré dans un monde complètement différent où toutes choses révèlent leur vraie nature. Il comprit alors que les Elfes étaient vraiment différents d’eux. Un mot lui vint à l’esprit : magique… oui ces êtres n’étaient vraiment pas de ce monde.

_Serais-je digne de toi ? Désespéra le Seigneur de Kaminoi.

- Qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous ? Les hommes se sont toujours posé ces questions auxquelles je n’arrive toujours pas à en comprendre le sens.

_Je ne comprends pas…

- Cesse de te tourmenter mon Amour. Je t’ai choisi toi… alors vis aussi simplement qu’une fleur qui s’épanouie au début printemps.

Et elle le laissa là, perdu au milieu de ses pensées et de ses réflexions. Il croisa les bras.

_A force de dépiauter ses énigmes et ses devinettes, je vais finir par attraper un torticolis du cerveau moi…

Le soir venu, le décor était devenu encore plus merveilleux qu’il l’était à partir de Namarië. Le soleil rougeoyant transformait la forêt en une boule de lumière dorée. Le paradis… le rêve… oui c’était vraiment cela. A chaque pas de plus, Gwaedia, Alaena et Taléna souriaient de plus belle, chantaient des ballades elfiques et dansèrent en ronde. On avait l’impression qu’elles se remettaient à vivre.

Puis soudain, le vent changea légèrement, on entendit des murmures, des froissements. Les bruits montaient. En escalade. Des appels, des hululements proches du rire, des chansons. Tout un charivari qui se mêlait aux ronflements d’une cascade lointaine. Et c’est là qu’apparut Celarawen… Au flan d’une falaise, épousant la forme des rochers sans en contraindre la nature, des bâtiments jaillissaient de la pierre. Des sculptures de granit, des belvédères, d’immenses jardins, des fontaines et aqueducs…tout était beau, tout était féerique. Aucun mot ne venait à l’esprit de tous ceux qui voyaient la Cité pour la première fois. Tout était bâtit dans le respect de la nature et toki savait qu’il maudirait toute personne qui oserai toucher à la moindre pierre de ces édifices.

Magique.

- Dire que Celarawen a déjà été détruite… Mais grâce à notre amour, elle est redevenue telle qu’elle était. Du moins, pour le moment. Dit doucement Gwaedia, le regard parcourant amoureusement les formes des bâtiments.

_Comment ça ?demanda toki.

- Le Monde change, nous le savons. Les Hommes repoussent plus loin leurs frontières et leur soif de connaissances et de richesses vont dépasser leur peur et pour quelques uns leur respect de Notre Peuple. Celarawen est un jardin qui pleure aux portes du désert…la terre s'y lézarde autant que ce qu'elle porte et les âmes qui vivent ici semblerons à des feuilles tremblantes devant l’hiver rugueux qui s’annonce. Mais jamais nous abandonnerions nôtre « coin de paradis » sans nous battre pour elle ! dit Gwaedia dans un sourire bien translucide.

_Et je me battrai aussi, à tes côtés.

La Reine des Hauts-Elfes du Sud lança à son futur mari un regard emplit de gratitude mais lourd de conséquences. Ragaillardit, Gwaedia s’élança dans la Cité en compagnie d’Alaena, de toki et de ses gens, de Taléna et de …heu…

_Mais OU est Ruberta encore !? S’impatienta toki.

- Elle ne s’est pourtant pas perdu dans la forêt je l’aurai senti, répondit Alaena.

- Ne t’inquiète pas ! Elle a dû partir en exploration et elle est surement tombée sur notre volière… Et puis on ne chasse pas les animaux ici, elle ne craint rien !

Toki ne s’attendait surement pas à voir autant d’Hauts-Elfes d’un coup. Tout le monde dansaient, chantaient et criaient avec joie le nom de leur Reine bien aimée.
Réunis sur la grande place, ils prirent le temps d’observer l’architecture fine et détaillée des alentours. Le château, fait de colonnes et de grandes salles ouvertes sur le paysage, surplombait Celarawen. On y voyait aussi à l’est la grande bibliothèque et un peu plus loin, séparé par un jardin d’ornement, une grande volière grandement cachée par la verdure. Au milieu de la place se trouvait une grande fontaine représentant ce qui semblerait des personnes ni Humaines ni Elfes ni rien de tout cela, entourés d’animaux tels que des daims et beaucoup de chevaux, dans un jardin luxuriant et une grande cascade. A l’ouest, se trouvait les habitations et des marchés ainsi que d’autres jardins et bassins. Au nord, il semblerait que les bâtiments formaient des écuries mais sans barrières ni clôtures. Et enfin au sud on y voyait la mer au loin.

Tout les Hauts-Elfes s’étaient réunis sur la grande place et certains, faute de place, étaient perchés dans les arbres ou sur les toits des belvédères. Ils étaient ni craintifs ni hostiles envers les Humains, pourtant, peu d’entre eux en avaient vu depuis des siècles. Toki fut quelque peu rassuré mais il eu un élan de peur quand ils verront Ruberta…

- Bienvenue à Celarawen toki…bienvenue chez toi.
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